Mercedes CLK 320 CDI vs Peugeot 407 Coupé 2.7 HDi, stylées et frugales, dès 4 000 €
Pour se déplacer avec élégance et sans se ruiner, en Crit’air 3 ce qui ouvre encore les ZFE, ces deux coupés avancent des arguments intéressants, surtout que leur faible consommation autoroutière a de quoi faire pâlir bien des hybrides actuelles !
Les forces en présence
Mercedes-Benz CLK 320 CDI (2005 - 2009) : coupé, 6 cylindres en V, 3,2 l turbo-diesel, 224 ch, 1 585 kg, 250 km/h, à partir de 4 500 €.
Peugeot 407 Coupé 2.7 HDi (2005 - 2009) : coupé, 6 cylindres en V, 2,7 l biturbo-diesel, 204 ch, 1 725 kg, 230 km/h, à partir de 4 000 €.
Voici une vingtaine d’années, grâce à la révolution technologique dont il a bénéficié (injection haute pression à rampe commune), le diesel a connu un essor commercial inouï. Infiniment plus fort que l’électrique à l’heure actuelle et ce, même dans les pays où le gasoil était plus cher que l’essence. Après Alfa Romeo, Mercedes et Peugeot ont été les premiers à utiliser le common-rail, dénommé CDI chez l’un et HDi chez l’autre, avec succès. Il faut dire que ces deux constructeurs n’ont pas hésité à installer ces blocs roturiers mais frugaux dans des coupés d’une grande élégance, les 407 et CLK. Dotés de 6 cylindres, ces groupes suralimentés procurent à ces deux jolies autos de belles performances corrélées par une consommation raisonnable.
Présentation
Pour son coupé CLK de 2ème génération, apparu en 2002, Mercedes a réalisé un estimable travail de design. En effet, il arbore une ceinture de caisse cintrée vers le haut alliée à de bonnes proportions : ainsi, la CLK C209 ne ressemble en rien à la berline Classe C W203 dont il dérive. Il en conserve bien évidemment les trains roulants peaufinés (trois bras par roue à l'avant, essieu multibras arrière) ainsi que la direction à crémaillère, alors une nouveauté pour Mercedes, auparavant fidèle au boîtier à billes.
Sous le capot, en diesel, il n’y a initialement qu’une seule offre, la 270 CDI (170 ch), mais après le restylage de 2005, cette version est remplacée par la 320 CDI, au V6 3,2 l de 224 ch : 246 km/h, 0 à 100 km/h en 8,2 s, 5,6 l /100 km en moyenne officielle. Le poids presque raisonnable (1 585 kg) contribue à ces chiffres attractifs.
La 320 CDI s'offre en deux versions proposées au même prix, l’une à la décoration chic (Elegance), l’autre au look plus sportif (Avantgarde). A 44 700 € (56 100 € actuels selon l’Insee), elles proposent l’ESP, les jantes alu, la clim auto bizone, le régulateur de vitesse, les 4 vitres électriques, la radio CD, ou encore les phares et essuie-glaces automatiques. En revanche, la boîte auto 7G-Tronic demeure en option, de série une unité manuelle à 6 rapports étant retenue. Le coupé C209 poursuivra sa carrière jusqu’en 2009.
Pour sa part, la 407 Coupé est lancée au salon de Francfort 2005. On a énormément glosé sur sa ligne due à l’équipe de Gérard Welter, patron du style de la marque au lion. Certes, elle est moins fine que celle de la 406 Coupé, mais elle ne manque pas de caractère. Seulement, malgré son encombrement, elle n'autorise qu'une habitabilité décevante, mais les dessous étonnent par leur sophistication. Suspension avant à double triangulation et pivots découplés, essieu multibras arrière, éléments en aluminium… Un amortissement piloté est même disponible !
Mécaniquement, ce n’est pas mal non plus. L’alliance avec Ford permet à PSA de disposer de l’ultramoderne V6 diesel biturbo, un 2,7 l développant 204 ch, pour un couple de 440 Nm. Ce bloc s’attèle uniquement à une boîte auto à 6 rapports. Résultat, 230 km/h au maxi, 0 à 100 km/h en 8,5 s et 8,5 l/100 km en moyenne. Pas mal, mais à 1 725 kg, la 407 pèse un âne mort, ce qui l’empêche d’être vraiment compétitive !
Trois finitions sont au programme. L’Executive Pack (38 700 €, soit 48 550 € actuels selon l’Insee) offre déjà l’ESP, les jantes alliage, la clim auto bizone, le régulateur de vitesse, les vitres électriques, la radio CD, ainsi que les phares et essuie-glaces automatiques. A 42 000 €, la Sport Pack ajoute notamment la sellerie cuir à réglages électriques, alors qu’à 45 800 €, la Griffe complète le tout des xénons et du GPS entre autres choses. En 2009, le 2,7 l est remplacé par un 3,0 l encore plus puissant.
Fiabilité/entretien : la Mercedes - presque - digne de sa réputation.
Le V6 OM642 de la Mercedes est un moteur intrinsèquement solide. Rien à redouter avant 100 000 km, où il faudra nettoyer son circuit d’admission pour s’éviter des soucis de clapets qui se bloquent, surtout en cas d’usage urbain fréquent. A surveiller également, les joints d’injecteurs, qui ont tendance à fuir. Ceux du refroidisseur d’huile souffre de la même faiblesse, mais ils ont souvent été changés.
Ledit refroidisseur sera souvent à remplacer passé 200 000 km. Attention, la chaîne de distribution se détend parfois, surtout en cas de conduite trop agressive à froid. La boîte auto nécessite une vidange tous les 60 000 km, et à 100 000 km, le train avant a souvent pris du jeu (pas anormal). Dans l’habitacle, l’électronique ne pose pas trop de soucis, et tout vieillit bien.
Pour sa part, le V6 2.7 PSA/Ford ne présente pas la même sérénité d’usage. En effet, on relève pas mal de casses de turbos et de ruptures de joints de culasse en début de carrière. Ensuite, ça s'arrange nettement. N’oublions pas la boîte à eau fragile et les soucis de vanne EGR. Normalement, en 2023, le gros des ennuis a déjà eu lieu, donc les moteurs encore utilisés semblent pouvoir durer longtemps, leur structure étant robuste.
La transmission apprécie une vidange à 100 000 km, alors qu’à ce moment, le train avant peut avoir pris du jeu (rien d’anormal). Pour sa part, les revêtements de habitacle vieillissent correctement, mais l’afficheur central et les volets motorisés de la clim savent tomber en panne, merci, sans oublier les bugs électroniques divers et variés.
Avantage : Mercedes. Usage bien plus serein pour la CLK 320 CDI, plus fiable et mieux fabriquée que la 407.
Vie à bord : c’est la ouate
Présentation avenante et très belle finition dans la Mercedes, même si certains plastiques ne sont pas au niveau, notamment au bas de la planche de bord. Heureusement, l’assemblage est impeccable. La sellerie prodigue un grand confort, mais à l’arrière, la largeur disponible demeure limitée, tandis que la ceinture de caisse élevée rend l’ambiance à bord un peu confinée. Cela dit, on apprécie les nombreux rangements (grande boîte à gants, logement fermé entre les places arrière).
Dans le coupé 407, la présentation demeure très proche de celle de la berline. Ce n’est pas désagréable, la finition se révèle très convenable, voire flatteuse avec le revêtement cuir du tableau de bord dans la version Griffe. Cela dit, la qualité générale ne vaut pas celle de la Mercedes, surtout avec ces commodos de 206. L’habitabilité déçoit, surtout à l’arrière, vu l’encombrement important de la voiture. On se console avec l’équipement complet et les rangements plutôt abondants.
Avantage : Mercedes. Plus cossue que la 407, mieux finie et pas moins spacieuse, la CLK prend ici le dessus.
Sur la route : belle maîtrise de Peugeot
On est confortablement installé dans le CLK, dont l’ergonomie s’appréhende assez aisément. Au démarrage, le moteur ronronne de façon feutrée, même s'il ne peut cacher qu’il brûle du mazout. Mais qu’on ne s’y trompe pas : il offre de très belles accélérations, le bougre, et des reprises du même acabit, dans une sonorité plutôt raffinée.
La boîte auto agit en douceur, mais manque de rapidité. Côté châssis, c’est du Mercedes typique : pas mal de mouvements de caisse, une précision générale moyenne, mais une homogénéité excellente, qui perdure même quand on maltraite la voiture. Celle-ci, très sûre et équilibrée, garantit par ailleurs un grand confort de roulement à ses passagers.
Très prévenante elle aussi, la 407 propose une position de conduite irréprochable. Mais pour l’ergonomie de la console centrale, on repassera ! Heureusement, le moteur se révèle mieux filtré que celui de la Mercedes, et lui aussi produit un son sympathique. Malheureusement, s'il garantit de solides relances à bas et mi-régime, il n’a pas le punch de celui de l’allemande passé 3 000 tr/mn, il serait même un peu paresseux, alors que la boîte, certes douce, manque de célérité. L’ensemble n’en demeure pas moins fort plaisant.
La Peugeot se rattrape par ses qualités routières de très haut niveau. Archi-précis, le train avant s’accroche à sa trajectoire, tout comme l’arrière, l’ensemble générant une adhérence hors normes. Les prises de roulis sont très réduites, mais ça n’a pas lieu au détriment du confort. Une telle base aurait mérité bien plus de puissance ! L’insonorisation de haut niveau renforce le bien-être à bord.
Avantage : Peugeot. Certes moins véloce, la 407 prend le dessus par son comportement routier remarquable et son confort général, un poil supérieur à celui du CLK.
Budget : la moins onéreuse n’est pas celle qu’on croit !
En bon état, la Mercedes CLK 320 CDI se déniche dès 4 500 €, en affichant un peu plus de 250 000 km. A moins de 200 000 km, on tablera sur 6 000 €, tandis que les autos de moins de 150 000 km s’échangent plutôt contre 8 000 € minimum. Et à 10 000 €, on peut espérer en trouver aux alentours de 100 000 km. Des montants sensibles à la configuration de la voiture. Côté consommation, la CLK 320 CDI avale 7,5 l/100 km en moyenne.
Pour sa part, la Peugeot 407 V6 2.7 HDi Coupé s’offre à vous dès 4 000 € en belle condition, même si elle dépassera les 200 000 km. A 5 000 €, on trouve des exemplaires s’en tenant à 150 000 km environ, et à 9 000 €, il est possible de repartir avec une voiture de moins de 100 000 km. La configuration influe relativement peu sur les prix. A la pompe, la 407 réclamera 8,5 l/100 km en moyenne.
Avantage : Egalité. En roulant 20 000 km/an, on récupère pratiquement le surcoût de la Mercedes face à la Peugeot en 2 ans, surtout qu’elle risque de connaître moins de petites avaries.
Bilan : une Mercedes plus aboutie
Prenant le dessus par son habitacle, sa finition, sa qualité de fabrication et sa fiabilité, la Mercedes enfonce le clou en proposant des performances supérieures à celles de la Peugeot tout en consommant moins. Certes, elle coûte un peu plus cher et reste moins précise sur la route, mais dynamiquement, elle demeure très sûre. La précision de scalpel de la 407, par ailleurs un chouia plus confortable, ne suffit pas à compenser son retard.
Thème | Avantage |
Entretien/Fiabilité | Mercedes |
Vie à bord | Mercedes |
Sur la route | Peugeot |
Budget | Egalité |
Verdict | Mercedes |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Mercedes CLK 320 CDI, Peugeot 407 Coupé V6 HDi 2,7 l.
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