Mercedes estime qu'il est inconcevable de quitter la Chine en cas de nouvelle guerre
Après avoir quitté la Russie suite à la guerre en Ukraine, Mercedes-Benz peut-il partir de Chine en cas de conflit de l’Empire du Milieu avec Taïwan ? Pour le patron Ola Källenius, c’est absolument impensable.
La guerre en Ukraine a fait quelques dommages collatéraux au sein de l’industrie automobile européenne, particulièrement pour le groupe Renault qui a dû faire un trait sur un marché très profitable et laisser tomber ses usines sur place (même chose pour Nissan). Comme la totalité des constructeurs automobiles, Mercedes-Benz s’est tout de suite retiré de Russie après le début de la guerre pour respecter les sanctions dressées notamment par l’Union européenne à l’encontre du pays dirigé par Vladimir Poutine. Alors que les tensions s’amplifient autour de Taïwan depuis quelques mois, pourrait-on imaginer un retrait similaire pour Mercedes et les autres constructeurs automobiles de la Chine pour les mêmes raisons en cas d’attaque du gouvernement local ?
Pour le patron de Mercedes-Benz Ola Källenius, c’est absolument impensable. Dans un entretien avec les journalistes allemands de Bild où la question du problème de Taïwan a été évoquée, l’homme d’affaires suédois est catégorique : « l’Europe, les Etats-Unis et la Chine sont tellement entrelacés dans leurs relations économiques qu’un retrait de la Chine n’aurait aucun sens », pense-t-il. « Nous ne sommes pas naïfs. On voit bien les tensions politiques entre la Chine et Taïwan. Il est évidemment nécessaire d’être le moins possible dépendants des autres pays, notamment dans le développement de nos filières de batteries. Mais je pense qu’il est illusoire d’imaginer un désengagement total de la Chine. Cela ne serait bénéfique pour personne. »
Les constructeurs automobiles ont besoin de la Chine
Comme le soulignent les journalistes de Carscoops, Mercedes-Benz a écoulé 37% de ses ventes mondiales en Chine l’année dernière et doit 18% de ses recettes de 2022 à ses performances sur le marché chinois. Outre les problèmes de production de batteries, de composants stratégiques et même souvent de voitures, les constructeurs européens y perdraient beaucoup s’ils devaient quitter subitement le marché chinois en cas de nouvelle crise géopolitique.
Depuis quelques années, la montée en puissance des marques chinoises auprès de la clientèle locale inquiète d’ailleurs les groupes européens. Notamment chez Volkswagen, où la marque allemande qui dominait le marché automobile chinois depuis de longues années vient de se faire passer par Byd. Au sein des boards des principaux constructeurs européens, on doit prier pour que le conflit autour de Taïwan s’arrange et que la clientèle chinoise reste attirée par leurs voitures ! L'industrie automobile tout entière ne semble pas prête à se passer des échanges commerciaux avec la Chine. Et dans l'autre sens, la Chine pourrait-elle le faire ?
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