Mercedes : le DRH déclare qu'il faut désormais penser aux licenciements
Le directeur des ressources humaines de Mercedes annonce qu'il est temps de ne plus se voiler la face et que la crise du Covid-19 n'est pas simple : elle cache une restructuration de l'automobile. Et il faudrait largement réduire la voilure.
La crise sanitaire et économique a-t-elle un impact réel et marqué sur les grandes entreprises, ou ben représente-t-elle une "excuse" parfaite pour les départements de ressources humaines pour faire un ménage plus important que ce qui serait nécessaire ? C'est probablement le sujet de tension dans de nombreuses entreprises européennes, et Mercedes n'échappe pas à ce cas atypique.
Pour Wilfried Porth, le DRH de Mercedes, il n'y a pas débat : selon l'un des plus hauts dirigeants de la marque allemande, la situation actuelle est totalement différente de celle de la crise de 2008. Il ne s'agit plus simplement de crise économique, mais plutôt de "restructuration de l'industrie automobile". Et alors que les syndicats sont en pleines négociations, Porth affirme que "cela ne sert à rien si le syndicat demande des réductions générales des heures de travail et la semaine de 30 heures". Une demi-mesure qui ne ferait que "retarder" le "problème" selon le DRH.
Ce dernier prépare le terrain à un plan de restructuration probablement bien plus grand que ce qui était prévu en fin d'année dernière chez Mercedes, qui prévoyait déjà 10 000 suppressions de postes en favorisant les départs naturels. Cette fois, le débat de licencier du monde dans des secteurs clés comme la production n'est plus taboue. Ni la réduction des privilèges de salariés : "nous avons des conventions collectives telles que les pauses, nous payons des primes de fin de quart à partir de 14h00... ce sont des choses historiques qui ont pu être correctes à l'époque. Mais elles ne cadrent plus avec le temps et ne cadrent plus avec les structures de coûts d'aujourd'hui ", précise Porth.
Mercedes vivait déjà avec deux paramètres complexes depuis peu : "nous avons trois problèmes différents: le premier est la pandémie corona , qui provoque maintenant également une crise économique. Nous avons le sujet de l' électromobilité , et nous avons le sujet du positionnement concurrentiel des coûts . En plus de ces deux thèmes, il faut désormais rajouter la crise actuelle".
Le chiffre de 10 000 à 15 000 suppressions de poste pourrait donc être nettement revu à la hausse, sans pour autant que Porth et la direction de Mercedes n'annonce de précision. Mais certains détails ne trompent pas : il serait par exemple question d'arrêter de gérer toute la partie informatique de Mercedes en interne (et donc de licencier du monde) et de sous-traiter cette activité.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération