Mise en place des ZFE : quel impact pour les motos et scooters ?
Mesure phare du gouvernement pour lutter contre la pollution des agglomérations, les Zones à faibles émissions (ZFE) se mettent en place petit à petit partout en France. Pour de nombreux utilisateurs de motos et de scooters, ces ZFE ont déjà un impact sur leur quotidien.
Laboratoire de la Mutuelle des Motards, 2-roues Lab’ vient de publier les résultats de sa dernière enquête. Réalisée cet été grâce au recueil de l’avis de 1 662 conducteurs de deux-roues motorisés, elle s’intéresse à l’impact des Zones à faibles émissions (ZFE) sur le comportement des possesseurs de motos et scooters. Un sujet qui a tout pour enflammer les débats puisque ces zones de limitation voire d’interdiction de la circulation de certains véhicules vont se multiplier dans les prochains mois.
Les agglomérations du Grand Lyon, du Grand Paris, de Grenoble-Alpes Métropole ont ainsi déjà mis en œuvre une ZFE sur leur territoire (en supplément des restrictions déjà mises en place dans les villes de Paris, Grenoble et Strasbourg), et 7 nouvelles ZFE seront mises en place obligatoirement d'ici fin 2022 : Aix-Marseille-Provence, la métropole Nice-Côte d’Azur, la métropole Toulon-Provence-Méditerranée, Toulouse métropole, Montpellier-Méditerranée métropole, l’Eurométropole de Strasbourg et enfin la métropole Rouen-Normandie.
Les ZFE-mobilité (selon la nouvelle dénomination officielle) autorisent la circulation des véhicules les moins polluants portant une des certifications Crit’Air autorisée dans son périmètre. Une vignette qui est collée sur le véhicule et indique ainsi la classe environnementale en fonction du type de véhicule, de sa motorisation et de la norme européenne d’émissions de polluants atmosphériques qu’il respecte, appelée « norme euro » ou de la date de première immatriculation. À ce jour, tous les véhicules routiers, à l’exception des engins agricoles et de chantiers sont concernés : voitures, poids lourds, bus, autocars, deux-roues, véhicules utilitaires. En cas de non-respect des mesures relatives à la mise en place effective des ZFE, l’amende forfaitaire s’élève à 68 euros pour les voitures et les deux-roues et à 135 euros pour les poids lourds, les bus et les autocars.
Interrogé dans le cadre de cette étude, 1 662 conducteurs de deux-roues motorisés ont donc livré leur avis sur ces fameuses ZFE, dont ils sont 89 % à déclarer savoir ce que c’est, et 51 % y sont opposés. En moyenne, ils connaissent 4,5 villes impactées par les ZFE, les plus souvent nommées étant paris (76 %), Lyon (52 %), Grenoble (38 %), Bordeaux (36 %) et Toulouse (28 %).
Si 66 % savent qu’il y a une amende pour le non-respect des consignes, seulement 18 % en connaissent le montant exact (68 €), et 30 % ignorent même le classement Crit’Air de leur véhicule.
Les ZFE sont d’ailleurs déjà d’actualité pour 50 % d’entre eux, qui déclarent circuler avec un véhicule personnel dans au moins une des dix ZFE effectives à ce jour. Parmi eux, près de 39 % sont contraints de se déplacer à deux-roues dans une ZFE, dans 58 % des cas pour des raisons professionnelles.
La mise en place des ZFE va considérablement impacter les habitudes de mobilités de tous. Elle va notamment entraîner l’interdiction de certains véhicules, considérés comme trop polluants. À court terme (année 2022-2023) 36 % des répondants se verront privés de l’utilisation d’un de leur deux-roues et se verront donc contraints de s’adapter. Ou pas, puisque parmi les 835 répondants qui circulent en ZFE et malgré la mise en place active de ce dispositif, 63 % ne comptent rien changer leur façon de se déplacer. 71 % d’entre eux sont même prêts à prendre le risque d’être sanctionnés.
Pour continuer de se déplacer acheter un deux-roues plus récent est la solution envisagée pour seulement 7 % des répondants, tandis que 6 % utiliseront un moyen de transport alternatif. Pour ceux qui comptent investir, ils comptent l’acheter neuf à 40 %, de plus de 125 cm3 à 89 % et sont prêts à débourser entre 5 000 et 10 000 euros à 44 %.
Avec la mise en place des ZFE et le stationnement payant des deux-roues motorisés thermiques, en place à Paris et qui pourrait s'étendre prochainement à d'autres villes, la grogne pourrait bien s'accentuer dans les prochains mois.
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