Essai de la Giulietta 2 l
Ancien garagiste Citröen et devenu Alfiste convaincu dans les années 1995, je suis passé à la Giulietta récemment après 2 Alfa 145 (1,8l), 2 Alfa 155 (2l TD et V6) et 2 Alfa 156 (2,4l 140 puis 175ch TI).
La dernière, vendue à 138000 km, m’a laissé un exceptionnel souvenir en termes d’ agrément pour la finition et le moteur, et aussi des misères multiples « avarie gestion système » toutes liées à la suralimentation.
Bref j’ hésitais à passer à la Giulietta, beaucoup plus moderne…et en fait j’en ai acheté 2 en 3 mois : la première de 2011, 20000 km en version 2l 140ch Exclusive et la seconde de 2014 en version 2l 150ch Distinctive, 12000 km avec le pack sport et l’ intérieur cuir beige en option, équipée ensuite de jantes compétizione 18 "
De quoi partager mon vécu avec d’ autres alfistes conquis ou en devenir... ;)
D’ abord il faut parler du prix. A mon avis très chères à l’ achat, ces voitures difficiles à revendre deviennent très abordables en occasion récente comme ces 2 Giulietta.
La première, achetée 28600 € neuve avec remise par le premier propriétaire fin 2011 m’ a été vendue fin 2014 à 20000 km en concession Peugeot garantie un an 15900 €.
La seconde, dite de « démonstration », achetée en concession 25800 € avec les options en janvier 2014 comme une voiture neuve, m’a été vendue 18000 € par le premier propriétaire. Encore 10 mois de garantie constructeur (extensible par exemple 1 an pour 260 €)…une voiture encore neuve en fait !
Les occasions récentes Giulietta sont en fait des affaires si le kilométrage est faible et sûr. D’ ailleurs j’ai revendu la première 16200 € à 22500 km, sans perte pour moi, tout bénef aussi pour l’ acheteur puisque la garantie Peugeot est transmissible.
Les concessions des autres marques n’aiment ni reprendre ni conserver les Alfa sur parc et sont donc plutôt moins chères que les particuliers, il faut le savoir car c’est une particularité. Surtout qu’ elles sont souvent entièrement révisées (filtres changés, vidange, garantie, etc…)
Pour ceux qui envisageraient d’ acheter une Giulietta, voici ce que j’en ai pensé après ces deux achats. Avoir parlé du prix ne me semble pas inutile…en cherchant un peu, on trouve son bonheur, sachant que les prix négociés sont 2 à 3000 € sous la cote.
Attention quand même à l’ origine des voitures. On trouve en ce moment beaucoup de modèles fin 2013-début 2014 entre 25000 et 35000 km. Ce sont les reprises par Alfa de voitures des sociétés de location, impeccables à l’ extérieur mais à essayer : J’en ai essayé deux et franchement elles ne marchaient pas très bien, des 150ch pas mieux que l’ ancienne 140, c’est pas top. Présentées comme des « première main », ces voitures peuvent être passées entre 100 mains différentes, alors…
Donc je parlerai surtout de la nouvelle 2l 150ch, que je préfère quand même à la 140 ch : Sièges plus enveloppant, ergonomie des commandes du système Uconnect très améliorée (le système radionav de la 140 était quand même assez difficile à maitriser) avec de plus la suppression du volet basculant, tout fonctionne très bien et agréablement, bluetooth, radio, médias, réglages divers accessibles sur la console…
Dommage que la partie centrale manque vraiment de rangements. Un simple ticket d’ autoroute pose problème ! Sur la version Distinctive le vide-poche dit abusivement « réfrigéré » n’est pas encombré par le « porte-canettes » et du coup est pratique, large et profond.
Mécaniquement, sur la 150ch le moteur est un peu plus coupleux sur autoroute, le toucher du volant vraiment plus agréable. La direction a un rappel sensiblement plus doux en mode « normal », elle est plus agile en virages, sans doute après des modifications du train avant.
En fait, les gros défauts de la Giulietta, je ne les ai pas trouvés là où beaucoup les signalent sur aucune de mes 2 voitures : Pommeau de vitesse fragile, bah non, il est parfait. Vitesses qui accrochent, bah non, levier court, passages fermes précis, c’est impeccable. Rossignols divers de carrosserie, bah non, aucun bruit parasite jamais constaté. Et pour les deux un embrayage à la fois très doux et progressif, un vrai plaisir.
An contraire de certaines appréciations, une finition excellente, plaisante sur la version Distinctive, encore mieux sur l’ Exclusive avec ses parties laquées noires…et par exemple des entourages de portes sophistiqués aves pas moins de 3 joints à profil complexe, divers détails montrant une fabrication soignée. Juste un petit regret au niveau des entourages de cadrans un peu cheap.
Bien sûr ma dernière avec le pack sport, ses inserts alu, ses jupes de bas de caisse, ses rétros alu poli me plait davantage. Et l’ écran central tactile est un vrai plaisir sans parler des petits détails revus. Par exemple, si on déconnecte le Start and Stop, si on sélectionne le mode « dynamic », ces réglages restent tels que au lieu d’être supprimés par défaut à chaque mise de contact.
Et à examiner à fond ces voitures (vieux réflexe), je constate un très bon traitement anti-corrosion de tout le dessous de caisse.
Par contre un habillage excessif à mon goût du dessous moteur, pas moins de 15 ou 16 boulons, je ne sais plus, c’est dissuasif pour faire soi-même la vidange, sans parler de l’ accessibilité problématique de la cloche contenant le filtre à huile ou du filtre à air. C’est hélas une tendance lourde chez les constructeurs, tout pour qu’on ne fasse pas soi-même l’entretien.
Au final sur les aspects de carrosserie, je ne vois qu’un seul défaut mais un gros défaut : Visiblement les essayeurs oublient de monter derrière !
C’est une horreur. Je ne mesure qu’1m73 et en montant derrière comme en descendant de la Giulietta, il est difficile de ne pas se cogner tellement la ceinture de porte s’ abaisse. Là, l’ ergonomie Alfa en prend un coup au profit de la ligne.
Sinon, on est très bien dans cette voiture, les sièges avant comme arrière sont très accueillants même si 3 adultes derrière seront serrés. Evidemment tout le pourtour de la caisse sera très sujet aux indélicatesses de parking. Au point que les toutes dernières sont pourvues d’ un horrible appendice caoutchouc en V sur la calandre…mon dieu !!!
Et par ailleurs on dispose des agréments des voitures d’ aujourd’hui : fonctionnement automatique et réglable des détecteurs de pluie et de luminosité, radars devant, derrière, latéraux, et toutes sortes de réglages annexes.
La mécanique à présent. De nos jours les ingénieurs modifient à la demande le caractère moteur. Evidemment le 2l se prête bien aux réglages. Curieusement la version 140ch se montre un peu plus vive, plus nerveuse en mode dynamic, mais elle n’a plus guère de répondant au dessus de 3000 T/mn. La 150 fait sensiblement mieux avec un poil moins de vivacité à bas régime.
Ces moteurs sont calés très bas (dans un souci d’ économie sans doute). Le couple maxi sort vers 2000t et le moteur plafonne à 4500 T/mn. Paradoxal : Ce moteur plus petit que mon ancien 2l4 5 cylindres est limité plus bas (4500t au lieu de 5000).
Du coup, avec le FAP, on sort à 119g de Co2 pour la 140ch et 110g sur ma dernière, c’est beau (enfin pour moi c’est secondaire et ça n’empêchera pas le mauvais procès contre les diesels de continuer, mais bon…)
Les consommations affichées sont irréalistes voire surréalistes (4,9l voire moins…) Non, en fait mes deux Juliette ont fait 5,8l aux 100 sur 1000 km d’ autoroute en vitesse régulée au GPS à 130 km/h. A voir l’ été quand le gazole ne comporte plus d’ additif antifigeant, ça peut baisser légèrement. Par contre je ne roule qu’ avec du diesel additivé. Le mazout ordinaire n’est pas, à mon avis, compatible avec des common rails, des injecteurs et des pompes à 1900 bars.
De fait on peut faire tourner la voiture quelques minutes dans un lieu clos, ça ne sent plus, c’est beau la technique !
Ce sont également des moteurs silencieux grâce à une insonorisation poussée visible sous le capot. On les entend quand même en reprise….il faut bien.
En reprise d’ ailleurs, sur les petites routes le surcroit de couple de la 150ch se fait vraiment sentir et c’est agréable. Il faut juste apprendre à conduire très bas dans les tours, encore plus qu’ avant (et l’indicateur de passage vers la vitesse supérieure vous interpellera quand même…pfff, trop c’est trop !).
Un regret, oui, je n’aime guère les freins, la sensation au freinage, il n’y a pas de mordant au début en freinage léché mais en cas de freinage appuyé, le mordant vient brusquement et de façon violente. Rien de progressif, la 145 de 15 ans d’ âge que j’ai gardée freine mieux, du moins plus agréablement.
La direction dual pinion est également sujette à critique du moins sur la 140ch. Le rappel est trop fort et fatiguant à la longue. C’est corrigé sur la 150ch, surtout en mode normal.
Evidemment, pour la fiabilité et sur des voitures aussi récentes et garanties je n’ai pas encore d’ avis. Je sais juste une chose. Sur mes 7 Alfa précédentes et à l’ exception de la 156Ti 175ch achetée sans doute avec trop de kilomètres, je n’ai eu que des satisfactions et jamais les problèmes sans doute épisodiques que certains décrivent : Ces voitures sont largement aussi fiables que n’importe quelles autres.
Le bilan reste extrêmement positif pour les deux modèles sachant qu’il faut quand même ajouter 2000 à 3000 € pour disposer d’une voiture d’un an au lieu de trois. Pour la Giulietta, vive l’ occase à petit kilométrage ! Il faut cibler le modèle voulu et ensuite chercher puis ne pas craindre de marchander : Du vécu que j’ai d’ avoir vendu déjà 7 Alfa, on a souvent un seul acheteur, mieux vaut ne pas se louper.
Par contre les alfistes viennent souvent de très loin chercher l’ objet de leurs rêves. Evidemment le neuf c’est bien aussi, on choisit tout, enfin presque et certaines options comme les freins brembo sont très peu chères mais quasi impossibles à ajouter après.
A chacun de voir, si cet essai peut aider…