C'est le moteur qui m'a réconcilié avec le diesel. Très souple et onctueux, il ne vibre pas, ne claque pas comme un moteur agricole, avec une sonorité plutôt flatteuse. A l'inverse des diesel modernes qui envoient tout leur couple à 1200 t/mn et qui ne donnent plus rien passé 3500 t/mn, le 6 cylindres demande un minimum de tours minutes pour donner tout son potentiel, un peu comme un essence, et tire allègrement jusqu'à la zone rouge. Le tout avec une consommation de chameau, 6,4L/100 sur voie rapide pour 1,7t et 184 ch, pour une voiture de 17 ans c'est tout bonnement exceptionnel. En ville, ça décolle un peu sans pour autant être déraisonnable (autour de 8-8,5L/100). En mixte, en jouant un peu de temps en temps, on est autour de 7,5L/100.
Le reste de la voiture est d'une robustesse à toute épreuve, voiture achetée à 240000 km et revendue à 310000, avec pour toute panne un lève-vitre (110€) et un capteur ABS (60€). J'ai quand-même dû changer l'embrayage à 280000 km, le précédent (et premier) ayant été changé à 170000.
Je croise régulièrement la voiture avec son nouveau propriétaire dans la ville, elle est toujours très belle et en pleine santé. Par chance le nouveau propriétaire semble encore plus soigneux que moi.
L'intérieur a étonnamment bien vieilli. Au chapitre des petits défauts: le volant dont le cuir perd sa couleur (refait avec un kit Colourlock, mais ça ne tient que deux ans), et la trappe coulissante de la console centrale qui était cassée lorsque j'ai acheté la voiture - trouvé la pièce en casse mais au vu du nombre de trappes cassées que j'ai vues avant d'en trouver une bonne, ça a l'air d'être assez fréquent.
Sur la 330d Pack Luxe l'équipement sans être exceptionnel, est plutôt bien fourni: 4 vitres électriques, sièges chauffants, sièges cuir, lunette arrière ouvrante, régulateur, clim auto... Il fallait mettre (beaucoup) à la poche pour les autres options: sièges sport, toit ouvrant...
En occasion l'offre est tellement grande qu'il vaut mieux privilégier une auto suréquipée, à peine plus chère de toutes façons.
A l'achat j'ai nettoyé la vanne EGR préventivement, elle était à moitié bouchée.
Attention aux clapets plastique d'admission sur les moteurs 204 ch et 183 ch associés à la boîte auto. Le 184 ch/boîte manuelle n'est pas équipé de ces clapets. Ces clapets présentent une fragilité connue et peuvent ruiner le moteur si des morceaux passent dans l'admission. Il existe des petits kits à monter soi-même pour les supprimer.
Rien à dire sur la tenue de route, l'e46 a beau être une propulsion on ne s'en rend pas vraiment compte. Merci au train arrière indépendant, aux gros pneus (245/40/R17) et au poids conséquent de la bestiole qui l'assied bien sur ses roues. J'avais aussi à l'époque une 944S2 à peine plus puissante, moins coupleuse et pourtant beaucoup plus volage du train arrière. La BMW, elle, ne m'a jamais mis en défaut en sorties de rond-point.
Le freinage est correct en utilisation normale, un peu lège si on veut jouer un peu, mais ce n'est pas la philosophie de la voiture non plus.
Le point noir de la e46 Touring c'est son coffre, on peut même dire que c'est une blague. C'est un peu comme la V40 première du nom: une très belle ligne mais qui dessert complètement l'habitabilité... Avec deux enfants ça passe encore, mais au troisième il faut opter pour la remorque ou le coffre de toit... Raison de la revente de la mienne.
Si c'était à refaire ? Je ne fais plus autant de route aujourd'hui, mais sinon, assurément. On trouve de temps en temps des 330d en dessous de 100000 km pour 10000€, ça peut paraître cher mais sauf coup du sort on est parti pour 200000 km de tranquillité... et de plaisir.