Crème de Mammouth !
C'est avec ces mots qu'on pourrait décrire le RX300.
Un Suv ô combien attachant et qui sur bien des points tutoie la perfection.
D'abord son style, remarquable de loin, car c'est le premier Suv à avoir adopté une ligne "aérodynamique". Elle est élégante, quoique un peu lourde sous certains angles, mais a pour avantage de ne pas vieillir. Notamment à cause du modèle RX400h, largement diffusé et unanimement connu pour être le premier 4x4 hybride au monde. Cette image innovante et valorisante est restée attachée au modèle RX et en le voyant, on a toujours l'impression de regarder un véhicule récent, innovant, et nouveau, même si celui-ci est sorti il y a quinze ans.
Si d'extérieur, le style est plutôt élancé et élégant, l'intérieur est simplement somptueux, surtout en finition Pack Président. Le cuir est d'une douceur absolument remarquable, les boiseries d'une grande finesse, et les plastiques moussés choisis avec le plus grand soin. Il n'y a rien qui choque, tout est assemblé avec une extrême précision et le dessin général est très harmonieux, mais sans forte personnalité. Seul l'horloge de radio réveil 70's qui n'a même pas d'affichage 24h détonne! Malgré cela cet intérieur est au niveau de celui ce la LS, et capable d'en remontrer à toutes les voitures allemandes qui avancent souvent une belle qualité perçue, mais en surface uniquement.
Le confort à bord est digne d'une Jaguar XJ et le silence absolu. Tous les sièges offrent un confort de Pullman, l'espace à bord est immense, les rangements volumineux et bien pensés. Une console centrale coulissante pleine de rangements offre de la modularité, la boîte à gants offre un beau volume, les bacs de portes permettent d'y ranger de grandes bouteilles d'eau...
La modularité arrière a également été travaillée. Les dossiers de la banquette se décomposent en trois parties, que l'on peut soit rabattre séparément pour former un plancher plat, soit incliner afin de les mettre en mode "couchette" pour le confort des passagers lors des longs voyages. Si besoin le cache bagage souple mais bien conçu prend place dans un compartiment spécifique dans le plancher du coffre ce qui permet d'obtenir un break de très grand volume.
Les équipements de confort embarqués sont remarquables, les sièges chauffants ainsi que le volant orné de cuir et de bois sont à réglages électriques, à position mémorisées selon les clefs, et permettent de se concocter une position de conduite parfaite, on y trouve un GPS intuitif et précis, un ordinateur de bord à écran tactile permettant de gérer un calendrier, la maintenance de la voiture, la caméra de recul, la téléphonie bluetooth, le système de ventilation... Pour couronner le tout le système audio est signé Mark Levinson, doté de 15 haut parleurs ainsi que d'un chargeur 6 cd et constitue ce qui ce fait de mieux au rayon chaîne hifi embarquées.
Toujours au chapitre équipements on trouve également une clim automatique bizone au fonctionnement ultra silencieux, un toit ouvrant électrique, des vitres teintées et à l'avant à effet déperlant, les rétroviseurs intérieurs et extérieurs photochromatiques et rabattables électriquement, les phares au xénon directionnels, un coffre à ouverture et fermeture électrique à distance, un système d'alarme antivol... La liste est aussi longue que le bottin du tout Paris, et politique d'option Lexus oblige, tout était de série, sauf le toit ouvrant!
Le seul détail équipement qui titille dans toute ce luxe et cette opulence étant l'absence d'un radar de recul, car la caméra de recul se montre insuffisante parfois, notamment de nuit par temps pluvieux lorsqu'on a roulé longuement en campagne et que l'objectif est recouvert de saletés.
Et histoire de pinailler, je trouve le traitement athermique des vitres teintées et du toit ouvrant plutôt inefficace. On sent beaucoup trop les rayons du soleil, en conséquence le volet d'occultation du toit ouvrant reste constamment fermé.
Mais ces détails (car il en fallait bien quelques un!) ne gâcheront en rien des voyages à l'autre bout de l'Europe qui seront toujours effectués dans la plus grande des sérénité.
Pour cela le V6 de 204ch et 3.0 litres de cylindrée est parfait. Il se montre d'une extrême douceur, et est associé à une boîte auto à cinq rapports qui est exempte du moindre accoup. Les passagers sont à peine en mesure de dire si le moteur est en fonctionnement ou à l'arrêt.
Pour autant les performances sont très bonnes et l'on peut envisager des dépassements fort rapides. Cela permettra en outre d'entendre le mélodieux six cylindres chanter lorsqu'on le fait monter dans les tours! En cas de nécessité un mode neige est disponible, ainsi que la commande séquentielle des rapports afin d'obtenir du frein moteur en montagne.
Dans tous les cas, les quatre roues motrices permanentes offrent une tenue de route et une accroche exceptionnels pour autant qu'il soit équipé de bons pneus. Des Nokian Weatherproof SUV dans mon cas qui lui siéent à merveille. Si les pneus sont de mauvaise qualité, la trajectoire aura tendance à s'élargir dans les virages, malgré toutes les aides à la conduite et les quatre roues motrices qui essaieront de corriger la dérive.
Le confort de roulage est extraordinaire, les bosses et trous de la chaussés sont excellemment bien filtrés malgré des suspensions qui sont de facture classique sur ma voiture. Certains exemplaires ont même été équipées d'un système de suspension pneumatique qui transformait le Mammouth en tapis volant.
On ne déplorera pas le moindre bruit de mobilier ou d'accastillage, seul l'excellent son de la chaîne hifi arrive à nos oreilles. C'est simplement remarquable.
Point de vue conducteur, cet engin haut sur pattes adore le cruising, il n'est donc pas fait pour attaquer tel une petite GTI sur les routes de campagne... Si l'on est pressé, prière de choisir l'autoroute ou il pourra maintenir une moyenne élevée, car sinon la souplesse de suspension vous fera vite savoir que le dynamisme sur routes de campagne n'est pas sa vocation première.
Concernant la partie entretien, on notera que ce modèle est techniquement assez simple, malgré une débauche d'électronique à tous les étages. On a là un V6 essence éprouvé et sans suralimentation, doté d'une boîte auto à convertisseur et de quatre roues motrices permanentes sans viscocoupleur ou autre joyeuseté du genre. Cela limite donc les potentielles pannes, car pas de turbo ni de vanne EGR, ni de FAP...
Bref de la mécanique qui plus est accessible car il faut préciser que la voiture et son assemblage ont été convenablement pensés. Les pièces d'usure sont faciles d'accès, pour exemple : 1 minute 30, c'est le temps qu'il faut à un novice pour remplacer le filtre de clim. 5 minutes sera le temps nécessaire pour le filtre à air! Bref, c'est conçu intelligemment et pour être durable, et c'est ce qui est plaisant!
Certes l'électronique embarquée très présente peut faire un peu peur, mais la réputation de Lexus sur le sujet permet de se rassurer et d'envisager pleinement le demi-million de kilomètres.
Si c'était un Land Rover ou un Suv allemand, j'aurais eu bien des appréhensions au moment de signer le chèque!
Le coût des pièces détachées est moyen à cher, voir très cher en France chez les concessionaires, mais nombreuses sont celles que l'on peut trouver aisément en Amérique pour un coût moindre. Pour exemple, un filtre de clim origine constructeur à 30€ sur Amazon...
Cependant j'ai été agréablement surpris du tarif abordable des mises à jour du système GPS. 140€ chez le concessionaire pour les quatre DVD représentant toute l'Europe, c'est bien moindre que chez nombre d'autres marques premium. C'est d'ailleurs une excellente surprise de constater que la carte GPS version 2018 existe pour un véhicule sorti en 2006. Cela permet de profiter pleinement de sa voiture pendant longtemps.
Egalement, une belle surprise de constater que les concessionnaires de la marque sont accueillants et honorent pleinement la réputation haut de gamme de Lexus. On n'a pas l'impression d'être traités comme de vulgaires pigeons de classe aisée comme chez la concurrence.
On terminera par le sujet qui fâche, ou qui interroge : la consommation! Combien ça boit, un Mammouth tel que celui-là? Certes il est vorace, et j'avoue que ce n'est pas sur ce point qu'on fera des économies ni qu'on deviendra ami avec des écolos. Le mien se goinfrant en moyenne de 12 litres de sans plomb tous les 100 kilomètres.
En même temps, vu le poids, les équipements, le moteur, la boîte auto ainsi que les quatre roues motrices, rien de vraiment étonnant. C'est un joujou conçu d'abord et avant tout pour l'Amérique... un pays où le gallon d'essence se compte encore en centimes!
Cependant, dans l'optique de pouvoir rouler tous les jours avec, j'ai fait équiper le mien au GPL. La consommation moyenne a donc augmenté à 14,7 litres, mais d'un carburant beaucoup moins onéreux. Cela permet également de rendre gratuite la carte grise et de rouler avec un carburant nettement moins polluant.
Je me retrouve donc avec un véhicule ayant une autonomie de 440km en roulant au gaz, plus 550km d'autonomie à l'essence.
En conclusion je dirais qu'à son bord j'ai retrouve toutes les qualités de ma Jaguar XJ que j'adore, le confort, les performances, l'opulence, le soin des détails, avec en plus une carrosserie break surélevée et quatre roues motrices qui permettent tous les usages. Et c'est exactement ce que je recherchait, le meilleur de tous les mondes automobiles! Bref c'est pour moi la meilleure voiture que j'ai eu car elle sait tout faire, et avec un brio remarquable!