Véhicule possédé : Mazda CX-5 2.2D Skyactiv Dynamique
Je recherchais un véhicule assez puissant pour remplacer ma berline et tracter une caravane plus facilement. Après plusieurs avis sur des sites, je me suis penché sur le cas Mazda CX-5. Je l’avais déjà essayée il y a 3 ans, avant restylage et je ne l’avais pas trouvée à mon goût, surtout au niveau conduite. Avec le restylage, la voiture est plus agréable à regarder, surtout de l’avant. La silhouette étant plus banale.
Je suis donc allé voir ce SUV chez le concessionnaire le plus proche. J’ai pu essayer mais je n’étais pas convaincu au niveau de l’intérieur, plutôt banal et vieillot. Mon conjoint ayant insisté pour ce modèle, j’ai pris un peu sur moi et on a choisi le modèle 2.2 D Skyactiv Dynamique. Il n’y avait qu’un seul modèle disponible, en coloris Titanium Flash. Je n’aime pas particulièrement cette couleur marron/kaki, mais il paraît que ça plaît en ce moment.
DESIGN & QUALITÉ
La CX-5 est le premier modèle Mazda a mettre en œuvre le design Kodo, censé donner un mouvement animal à la voiture. Sur le CX-5 c’est vite dit. La voiture est haute (1,67m) et longue (+ de 4,50m), ce qui rend le dynamisme peu perceptible. Par contre elle apparaît plus petite que certains autres SUV, effectivement moins volumineux. La calandre avec les feux effilés est plaisante et l’ensemble est assez réussi.
Par contre, les roues de 17 pouces sont simplettes. Elles sont en simple alliage laqué gris. J’aurais aimé avoir la possibilité d’avoir des roues bicolores/diamantées. Surtout à ce niveau de prix !
L’intérieur est sans aucun doute ce qui me déplaît le plus sur cette voiture. La planche de bord est monobloc, sans aucune fioriture. Elle est certes recouverte d’un revêtement moussé mais il est plutôt fin. L’écran du GPS trône au centre, en incrustation, cerclé d’un plastique voulant imiter le cuir avec coutures, mais c’est peu réussi.
De même la moquette est franchement moche. Plutôt fine et bas de gamme, elle est indigne de ce niveau. Elle ne remonte même pas très haut au-dessus du pédalier ; on voit le feutre blanc en se baissant juste un peu.
Le combiné d’instruments est ultra simpliste : 3 cadrans cerclés de chromes mats et c’est tout. L’écran d’ordinateur de bord est monochrome, donc bye-bye les couleurs ou les belles icônes de certains véhicules. À ce prix, on s’attendait à mieux !
Le haut et le bas de la planche de bord sont séparés par une grosse barre en plastique imitant l’acier brossé. Pas top !
Le reste de la planche de bord est plutôt bas de gamme, avec des plastiques durs, surtout au niveau des repose-genoux qui auraient gagné à être moussés. La console centrale est recouverte d’un plastique brillant voulant imiter le bois brillant, mais c’est raté, d’autant plus qu’on ne retrouve pas ce revêtement ailleurs dans l’habitable. On se demande donc ce qu’il vient faire là. Sur cette console se trouvent également un rangement pour le téléphone, 2 porte-bouteilles ou gobelets, ainsi que les commandes du GPS/écran. D’ailleurs les couinements de la planche de bord sont légion. C’est assez surprenant à notre époque, surtout de la part d’une marque qui veut monter en gamme.
Seules les commandes de ventilation sont sympas et réussies. Car au-dessus il y a un écran de contrôle très japonais avec une multitude de voyants pour les airbags. Sous ces commandes, on trouve le lecteur CD-ROM et les 2 slots USB et celui pour la carte SD pour la navigation. Cette partie n’a fait l’objet d’aucun soin car elle ressemble plus à l’avant d’un PC des années 90. Elle est indigne d’une voiture de ce prix.
Si l’habitacle est égayé par quelques chromes, le reste est d’un noir profond, qui à la longue pourra conduire à une dépression…. D’autant plus qu’ils sont extrêmement salissants. A propos des chromes, ils vous éblouissent systématiquement dès que le soleil brille. Il vaut mieux donc ne pas être sujet aux migraines ophtalmiques, comme moi.
Rajoutons que le tissu des sièges est très basique et d’un noir très salissant. Pas de simili-cuir, ni d’alcantara dans ce véhicule. Chez Mazda, on est des vrais mecs, on aime les tissus qui sont rêches…
CONFORT ET ÉQUIPEMENT
Le CX-5 est équipé très convenablement, avec tous les éléments de sécurité de base et certains un peu plus farfelus, tels que le système de freinage de sécurité active en ville. Ce système freine la voiture avec force si, sous les 30km/h, le véhicule pense rencontrer un obstacle venant d’en face ou de côtés. Ce système est très surprenant, car il freine parfois lorsque cela n’est pas nécessaire, notamment aux barrières de péage. C’est perturbant et, à la limite, dangereux. Heureusement il est désactivable, mais depuis les options de l’ordinateur central. Pas pratique.
Les feux sont dits « Full Leds », mais bizarrement, les clignotants ne le sont pas, ce ne sont que de simples ampoules colorées en orangé ! Je ne trouve pas que ces feux apportent une quelconque amélioration, à part éblouir les usagers qui viennent d’en face. Au sujet de ces phares, j’ai d’ailleurs eu un problème de qualité. Lorsque j’ai vu la voiture la première fois lors de la livraison, j’ai vu qu’il y avait des taches jaunâtres sur la glace en plexiglas. Le vendeur m’a alors assuré que c’était un produit laissé lors de la préparation. En fait, il n’en était rien, car ces tâches étaient à l’intérieur des phares et elles étaient impossibles à enlever. J’ai donc montré ce problème à plusieurs reprises au concessionnaire, et on m’a dit qu’on ne pouvait rien faire à part changer les phares, mais que cela n’était pas de leur ressort. J’ai donc envoyé un recommandé à Mazda France. Ils m’ont de nouveau demandé de faire des photos… Il m’a été répondu que c’était normal car ce sont des feux leds. Ils m’ont envoyé toute une documentation me montrant que les tâches étaient dues à une réverbération du faisceau lumineux. Or, les tâches étaient jaunâtres et, surtout, visibles même si les feux ne sont pas allumés ! Les phares m’ont finalement été changés. Mais, bien essayé, Mazda ! En outre, j’ai vu dans la concession des véhicules qui ont le même souci et ce n’était pas tous des CX-5.
Les sièges sont assez fins et à l’usage peu confortables, d’autant plus que les manettes de réglage sont de mauvaise qualité (elles ont tendance à se tordre) et le réglage est imprécis. De même, les appui-têtes ne sont pas réglables en inclinaison.
Les dossiers de la banquette arrière sont rabattables facilement depuis des manettes du coffre. C’est assez bluffant et facile. Le problème, c’est que lorsqu’on veut les remettre en place, il vaut mieux avoir abonnement de musculation à la salle de gym !
CONDUITE
Le moteur du CX-5 2.2D a du coffre. Il accélère fort, malgré le poids élevé de la voiture. Les dépassements sont une simple formalité. Cependant, le CX-5 le fait savoir, avec un bruit dans l’habitacle assez important. De plus la qualité du son est mauvaise. On est plus près d’une sonorité agricole que d’un univers feutré.
À propos de bruits, il est à noter que le CX-5 est victime de bruits aérodynamiques à partir de 80-90 km/h. Malgré le changement d’un joint de portière, ça ne change rien. Sur autoroute à 130 c’est même insupportable !
Le châssis est rassurant et l’amortissement est bien calibré. Le confort de suspension est agréable (mais gâché par des sièges fermes et mal dessinés), la direction est ferme et parfois pesante. Malgré tout, dans les virages et les ronds-points, le CX-5 est sujet à une nette prise de roulis, mais ne modifie pas sa trajectoire.
En ville, le CX-5 est à l’aise. Il braque court et se faufile partout malgré son gabarit. Je pense même que c’est le seul endroit où il est agréable à conduire.
Pour la consommation, c’est là que le bât blesse. S’il est annoncé pour une moyenne de 4,5, dans les faits c’est plutôt 6,5. De plus, lors des phases de nettoyage du FAP, ça peut monter jusqu’à 20 l, ce qui fait que sur un itinéraire de 300 km, j’ai obtenu une moyenne de 9 L/100 !
LES TRUCS QUI FÂCHENT
Le CX-5 est loin d’être parfait, même si la conduite en ville rassure. J’ai répertorié quelques points qui agacent et qui sont largement absents chez la concurrence :
- Le choix des options est restreintes. Si certains équipements nous intéresser, il faut prendre la finition/moteur supérieure. Pour le toit ouvrant par exemple, c’est uniquement sur la finition Sélection qui n’est dispo en diesel qu’avec le moteur 175 ch. Pour le cuir ou des roues en alliages diamantées, c’est idem. Il faut raquer et prendre plus cher.
- Le son du système audio est mauvais, malgré les réglages possibles.
- La clé ne permet pas d’ouvrir ou de refermer les vitres en cas d’oubli. Il faut alors remettre le contact.
- Les rétroviseurs extérieurs ne se rabattent pas automatiquement lors du verrouillage des portes. Il y a bien une mention dans le pavé qui sert de notice, mais ce n’est pas pour l’Europe.
- Les portières ne se verrouillent pas automatiquement au-dessus d’une certaine vitesse (pas sécurisant). Il faut le faire manuellement depuis le bouton de verrouillage sur la portière, mais il est tellement peu ergonomique que cela en devient fastidieux.
- Pas de surtapis livrés de série. Ils sont en accessoires mais de mauvaise qualité.
- Pas de de repose-pied à gauche (modèle en alu assez réussi vendu 40 euros en accessoire).
- La pédale d’embrayage est entièrement en plastique !
- La finition est médiocre. Beaucoup de bruits parasites depuis le début.
- Le mode d’emploi est un énorme pavé d’un millier de pages. C’est très mal traduit, très mal fait et souvent inutile car certains articles ne sont pas destinés à l’Europe. De plus, on ne sait pas où ranger ce pavé, car la boîte à gant est tellement petite et mal fichue qu’il y prend toute la place.
- Pas de tiroirs de rangement sous les sièges avant.
- Lorsqu’on éteint le moteur, on peut encore refermer des vitres laissées ouvertes. Cependant, si un des passagers est sorti avant qu’on ait eu le temps de le faire, c’est terminé, c’est bloqué. Il faut alors remettre le contact et faire la manœuvre. Pas pratique et énervant.
- Le radar avant ne se met pas en marche automatiquement ; il faut avoir fait une marche arrière auparavant.
- Le système d’info-divertissement est relativement bien fait, mais pourquoi ne pas autoriser les réglages en mode tactile, lorsque la voiture est en marche. Il faut utiliser systématiquement la molette entre les sièges pour ça. Chez Mazda ils n’ont pas compris que la voiture peut aussi transporter un passager avant et que ce dernier est capable d’utiliser le mode tactile. C’est plus pratique pour les recherches d’adresses !
- Le GPS guide assez mal. Il prend souvent des raccourcis par des chemins de terre ou des petites routes, alors qu’on lui a demandé de ne pas les prendre. On ne peut pas choisir la voix de guidage. Il n’y en a qu’une, féminine, qui est particulièrement agaçante. De plus, elle fait des phrases inutilement longues du genre « Préparez-vous à rester sur la voie de gauche à 300 mètres ». Elle pourrait simplement annoncer « à 300 m, rester à gauche ». Par ailleurs elle a l’accent belge (elle dit « houit » au lieu de « huit ».
LA LIVRAISON ET LE SAV
Lors de la livraison j’ai eu les déconvenues suivantes :
- Coups sur la portière conducteur
- Coup sur le hayon.
- Système d’info-divertissement et ordinateur de bord en anglais. Même si je comprends parfaitement cette langue, je préfère en français. Il n’a donc pas été initialisé lors de la préparation.
- Les vitres ne descendaient ni ne remontaient automatiquement. Il fallait les initialiser en préparation (pas fait donc).
- Bruit à la pédale d’embrayage. Je suis allé en concession 4 fois pour ce problèmes. Ils ont mis de la graisse mais rien n’y a fait. Ils ont ensuite trouvé le problème : c’était le connecteur du Stop&Start qui était responsable. Il a été remplacé mais après moult discussions et allers-retours en concession.
CONCLUSION
Vous le comprendrez, malgré quelques vagues qualités de ce véhicule, je ne le conseille à personne. Mal conçu, mal fabriqué, mal fini, très bruyant, il ne mérite en aucun cas les louanges qu’en font les journalistes.