Au moment de changer de véhicule, j'ai eu l'occasion de faire un tour chez Opel. Initialement parti sur une Astra, j'ai finalement signé pour un Mokka II.
Voilà un véhicule qui change, surtout chez Opel ! Pas très long, pas très haut, c'est un véhicule dont le style est bien différent de celui d'un 2008 ou d'un Captur. Et, quitte à insister sur le style, j'ai fini par le commander en finition GS Line. Au menu, peinture extérieure bicolore blanc/noir, capot noir et jantes de 18 pouces à la monte généreuse. C'est une voiture qui fait tourner les têtes, beaucoup de gens sont surpris quand ils apprennent que c'est une Opel, et je les comprends.
L'habitacle est à l'image du style extérieur. Console centrale orientée vers le conducteur, harmonie noir/rouge pas dégueu, quelques touches de plastiques laqués et des sièges avant au bon maintien latéral. Les assemblages sont du genre sérieux et la qualité de fabrication plutôt bonne. Quid du vieillissement ? On verra ce que ça donne sur le long terme. Pour les maniaques en revanche, vous serez ravis de savoir que le plastique laqué, si apprécié aujourd'hui, décore toute la console centrale et qu'il est bien difficile de ne pas laisser de nombreuses traces de doigts.
L'équipement, comme souvent chez Opel, est du genre complet puisqu'en série ou option on a les phares à leds, le passage feux de croisement/feux de route automatique, le lecteur de panneaux, l'aide au maintien dans la voie, le régulateur adaptatif, le freinage automatique d'urgence, les 4 vitres électriques séquentielles, la climatisation automatique, l'allumage automatique des phares et essuie-glaces, les antibrouillards avant et l'écran central de 10 pouces avec Androïd Auto.
A propos de ce dernier, ce n'est pas le système le plus réactif au monde, mais il fait le job. Il est simplement long à se mettre en route, mais une fois lancé il est honorable, sans plus. A noter qu'Android Auto met tout de même longtemps à se lancer... Petite pingrerie plus ou moins assumée, il n'y a qu'un seul port USB. Il faudra donc choisir entre la musique sur une clé USB ou votre téléphone pour le guidage, problème que j'ai résolu en achetant un HUB apparemment déconseillé. Avec le temps, je me suis habitué à utiliser d'autres fonctions bien pratiques comme la commande vocale, utile pour paramétrer votre destination, appeler quelqu'un, lui envoyer un SMS ou lire un message.
Toujours au rayon mesquineries, signalons qu'il n'y a pas d'éclairage pour les places arrière (avec l'ambiance noire de la GS Line, s'installer de nuit devient un plaisir...) ni dans la boîte à gant, ce qui est une sorte de première pour moi même en sortant d'une 206 et d'une Sandero ! Les traditionnelles poignées de maintien ont aussi disparu, inutiles d'après la marque.
Toujours au niveau équipement, le PurePanel : comprendre que vous avez 2 écrans en face de vous, l'un pour le compteur, paramétrable, et l'autre pour les fonctions audio et GPS. Un peu too much, on s'amuse 5 min pour les différents paramétrages du compteur et puis on n'y touche plus, sauf à vouloir avoir l'affichage GPS en face de soi, ce que je trouve un peu redondant avec l'écran central, mais il faut croire que c'est dans l'air du temps... L'ergonomie sur cette voiture est plutôt bonne, toutes les commandes tombent sous la main et on a eu la bonne idée de garder des commandes de ventilation physiques dont Peugeot devrait fortement s'inspirer. Au niveau des rangements, on est sur du très correct : immense boite à gant, bacs de portières plutôt généreux, rangement central pratique, je regrette juste que les deux porte-gobelets soient si mal placés, entre les deux sièges avant et pile devant l'accoudoir.
Aux places avant, on se sent plutôt bien, avec une visibilité très correcte vers l'avant ou sur les côtés. Pour les manœuvres, la caméra de recul avec vision à 180° est d'une aide précieuse, il est juste dommage que la caméra soit située juste au-dessus de la plaque d'immatriculation et donc particulièrement exposée aux salissures par mauvais temps. A l'arrière, les dimensions extérieures contenues se payent au niveau de l'habitabilité, guère meilleure qu'une 208 ou Corsa équivalente. L'espace aux jambes n'est pas ce qu'on fait de plus généreux, tout comme le coffre, faisant officiellement 350 litres mais que je trouve beaucoup plus petit que celui de mon ex-Sandero II.
Maintenant qu'on a compris que cette caisse était tout sauf pratique, passons à son point fort : la conduite. J'étais un peu sceptique sur l'intérêt d'un PureTech 130 sur un tel engin. Pourtant c'est un moteur qui lui va à merveille. Suffisamment nerveux pour s'insérer sans difficulté, se lancer sur l'autoroute ou doubler, il procure une réel tonus à la voiture. Assez discret à allure stabilisée, il a aussi le bénéfice de se montrer assez frugal puisque je tourne actuellement à une moyenne de 5,8 à 6,1 sans forcément être un grand adepte l'éco-conduite. Pour une fois, la boite 6 n'est pas exagérément longue et le guidage est assez bon.
Un petit mot sur le mode Sport. Pour être honnête, quand le concessionnaire me l'a présenté, j'étais parti du principe que c'était le genre de truc inutile dont on pourrait volontiers se passer, puis je l'ai essayé à quelques reprises. Pour les dépassements, voilà qui facilite grandement la manœuvre parce que la réponse à l'accélération est diminuée et le couple franchement plus généreux. En montagne la réactivité du moteur et la direction qui se durcie légèrement procurent un agrément de conduite assez bon, d'autant que l'amortissement plutôt ferme garanti aussi une prise de roulis maîtrisée. Point négatif, et pas des moindres, la consommation a tendance a exploser avec le mode Sport, qui devra donc être utilisé avec parcimonie si vous tenez à votre portefeuille...
Un mot aussi sur le confort. On trouve assez rapidement une bonne position de conduite et, entre la douceur des commandes et les sièges plutôt bien faits, les voyages se passent sans encombre, d'autant que l'insonorisation fait parti des points forts de la voiture, y compris à haute vitesse. Reste le cas des suspensions, je l'ai dit plutôt fermes, ce qui est génial sur route et autoroute, un peu moins en ville où les aspérités de la route sont fidèlement retransmises à l'habitacle.
On termine sur la partie qui – pour l'instant – ne fâche pas : la fiabilité. Mon Mokka a un peu plus de 60 000 km aujourd'hui, il n'y a rien à signaler mais c'est heureux vu le kilométrage... Le tarif des révisions est plutôt modeste, à condition bien sûr de ne pas le faire entretenir dans le réseau (ex-agent Peugeot en ce qui me concerne).
Comme beaucoup de Mokka, le mien vient d'effectuer son premier rappel, pour une sombre histoire d'essuies-glace qui ne se mettaient pas en route en-dessous de 3 °C, je trouve ça assez aberrant... Il doit repasser chez Opel, cette fois pour des joints inférieurs de porte qui ne sont pas assez longs, laissant toutes les saletés s'incruster et obligeant à des nettoyages réguliers. Là encore, c'est aberrant et cela donne l'impression que cette voiture a été commercialisée à la va-vite, une grande habitude chez l'ex-PSA.
[EDIT du 27/08/2024] pas de problème de fiabilité et surtout pas une mauvaise voiture dans l'absolu. Néanmoins, je ne saurais que trop conseiller de bien réfléchir avant d'acheter ce véhicule, qui a depuis perdu une valeur non-négligeable en occasion et devient difficile à revendre. On remerciera pour cela les génies de l'ex-PSA d'avoir privilégié les économies au détriment de la fiabilité, et donc qu'une voiture achetée plus de 24 000€ puisse être reprise ... moins de 9 500 € 2 ans et demi plus tard, dans le cas idyllique où quelqu'un vous la reprendrait ! Sur 5 concessions faites, 2 n'ont pas voulu le reprendre, 3 autres m'ont plus ou moins avoué le reprendre pour une bouchée de pain étant donné la réputation de ce qui se trouve sous le capot. Fort probablement ma première et dernière Opel, et même Stellantis par la suite.