Après 18.000 km parcourus, voici mes impressions :
- la ligne :
Plutôt que la ligne générale de la Mégane II (avis forcément subjectif), je préfère juger ici uniquement des appendices supplémentaires ajoutés par le département Renault Sport.
J'aime beaucoup l’agressivité générale de l’auto, notamment l’avant, j'apprécie tout particulièrement le capot en carbone et le marquage "R26.R" à l’envers à l’image de feu la BMW 2002 Turbo des années 70. La décoration est assez voyante, peut-être même un peu trop à mon goût…
La Radicale (nom donné en interne) est disponible en jantes rouges rouges (série) ou jantes noires (option). Pour ma part, j’ai longuement hésité à la prendre en carrosserie noire avec les jantes noires et sans strippings mais cela "dénaturait" l’auto, et malgré mon côté anti-tuning prononcé, je me suis laissé tenté par une couleur blanche avec les jantes noires (les jantes rouges étant définitivement trop dures à porter selon moi !).
- le confort et la tenue de route :
Il faut dissocier le confort de la tenue de route. Soyons clair, n’achetez pas une R26.R pour son confort, ce serait raté !
Chaque dos d’âne ou même chaque inégalité de la route se fait très nettement sentir.
En revanche, la tenue de route est de très très haut vol, en témoigne son record du tour en catégorie traction sur la célèbre boucle nord du Nürburgring (toujours en activité 2 ans et demi et une Focus RS500 de 350ch après !).
Après, il faut relativiser, cela reste une traction avec un 4 cylindres diront certains, ce qui n’est pas faut, mais en contrepartie c’est une voiture très sécurisante, même en conduite soutenue et sous la pluie.
De plus, le fait que l’ESP soit déconnectable à 100% est un réel plus.
Les sièges (rappelons qu’il s’agit de véritables baquets avec harnais 6 points) maintiennent excellement bien le corps et les harnais viennent empêcher tout mouvement lors de forts freinages ou prises d’appui en courbe.
La climatisation, contrairement à ce qui peut être lu et entendu ça et là, est bien présente sur toutes les R26.R, la raison étant que le F4Rt (2.0 Turbo) n’a jamais été homologué sans clim (à contrario du F4R : 2.0 atmo) et qu’effectuer un banc aurait coûté trop cher.
- les performances :
Avec un 0 à 100km/h en 6"0 tout rond et un mille mètres départ arrêté en 25"9, on peut dire que les performances sont de tout premier ordre.
Le rapport prix/prestations apparaît même comme l’un des meilleurs de la catégorie.
De ce fait, tout dépassement en conduite quotidienne relève de la formalité.
Et il n'est pas rare de pouvoir suivre des autos -beaucoup- plus puissantes, qui plus est lorsque la route est tortueuse.
- le bruit :
L’analyse de ce chapitre dépend de l’option titane pour la ligne d’échappement.
En ce qui me concerne, je ne l’ai pas pris en première monte.
Le bruit fait penser, il est vrai, à celui du souffle d’un gros aspirateur.
Le moteur est relativement discret en usage usuel et devient rageur passé 5.000tr/min.
Le bruit vient surtout de l’allégement en insonorisant et du fait que la ligne d’échappement est beaucoup plus audible sans la banquette arrière.
Et rappelons qu’il ne sert à rien d’augmenter le volume de l’autoradio ! (puisque bien évidemment la voiture en est dépourvu)
- la consommation :
Ici tout dépend du rythme de conduite.
Les extrêmes vont de 7,4 litres/100km en rodage à 32,4 litres/100km sur circuit (court et sinueux).
Plus sérieusement, lors d’un parcours à rythme soutenu relativement souvent de plus de 3.300km avec un mix 5% ville, 30% nationale, 40% autoroute et 25% montagne, la moyenne s’est établie à 11,1 litres/100km, ce qui reste correct de mon point de vue pour une sportive de 2.0 Turbo de 230ch.
- les commandes, la finition :
Le tableau de bord est celui d’une Mégane II sauf qu’il n’y a ici pas d’autoradio (ni d’affichage déporté, ce qui laisse la place à un bienvenu "chien sauvage venu d’Amérique du Nord"… CDFQ !) et que seul l’airbag conducteur a été conservé (anecdote : un monogramme "R26.R" a été placé à l’emplacement habituel du sigle "SRS airbag" sur la planche de bord côté passager).
Le volant est différent avec de la peau retournée sur les parties hautes et basses (dommage que cette matière ne se retrouve d’ailleurs pas sur toute la jante du volant, et pendant qu’on y est, que le diamètre de la jante ne soit pas plus gros, à l’image de ce qui se fait sur la petite sœur Clio RS).
La banquette arrière ne fait également plus partie de la dotation de série et la R26.R est homologuée avec une carte grise 2 places (comme les voitures de société diront les mauvaises langues !).
De mon point de vue, il manque certaines informations sur la mécanique (que l’on retrouve chez la concurrence), tels les manomètres de pression et température d’huile et pression de turbo.
- la visibilité :
L’un des points faibles de la R26.R en trois-quarts arrière puisque les harnais empêchent de se retourner correctement.
Pour les manœuvres, il est même recommandé de se détacher (je ne parle pas du fait qu’il ne faut rien avoir oublié dans la boîte à gants une fois harnaché !).
Un autre grief concerne l’absence d’essuie-glaces arrière (pour le poids), la custode (en polycarbonate, comme les vitres latérales arrières) se salissant rapidement.
- climatisation / chauffage :
Très satisfait, rien à redire par rapport à la Mégane II standard.
- aspect pratique :
Il faut reconnaître que ce n’est pas le point fort de l’auto, loin de là !
L’occultation de la banquette ne donne même pas un immense coffre, puisque l’espace est nécessaire à la fixation des bretelles des harnais.
De mon côté, je n’ai pas pris l’arceau afin de pouvoir transporter régulièrement mon VTT dans sa housse.
Sinon, je tenais à préciser que la gente féminine n’est pas du tout adepte des harnais de cette auto, surtout en été et en jupe…
Pour conclure :
Je ne regrette absolument pas mon achat d’un modèle respecté dans le milieu des sorties circuits et qui est d’ores-et-déjà reconnu comme un collector !