Il s'agit pour moi d'un véhicule acheté d'occasion pour une bouchée de pain début 2011, avec 225 000 km au compteur. Ce kilométrage, et même bien plus, est fréquent sur ce modèle, preuve de sa fiabilité ; car avec 3000 km parcouru depuis mon achat je ne peux pas juger ce poste.
Même si elle n'a pas le charme de la première mouture des 900, cette "NG" (comme New Generation) conserve une ligne élégante et constitue une évolution "dans la continuité" du modèle précédent. Le côté exclusif de l'auto (60 exemplaires seulement) m'a attiré, mais à priori rien (ou très peu de chose) ne distingue cette série limitée d'une 2.0 turbo "classique" en finition SE, que ça soit au niveau de l'équipement ou de l'esthétique.
Bon, soyons clair d'entrée, ce n'est évidemment pas une "GTI", mais une bonne GT. Car si les performances sont très correctes avec ses 185 canassons, on ne les ressent pas beaucoup : absence de "coup de pied au cul" et moteur relativement silencieux y sont sans doute pour quelque chose. Mais quand on regarde le compteur, on s'aperçoit vite qu'on roule à des vitesses largement prohibées. Si on reste un peu dans les tours, la boîte 5 compte d'ailleurs 2 rapports de trop ! Inutile de dire que les dépassements se font à une vitesse éclair, pour peu qu'on n'hésite pas à "tomber" un ou deux rapports, car sous les 3000 tours le moteur est quand même bien creux.
Cette boîte de vitesses, parlons-en. Elle tire déjà un peu long (ben oui, c'est le revers de la médaille de la bonne surprise des 8 CV fiscaux seulement), et elle est d'un maniement peu agréable pour qui est habitué à des modèles récents aux passages rapides et doux. Ainsi, surtout à froid, il faut bien décomposer les mouvements sous peine de provoquer quelques craquements désagréables (ah, maudite marche arrière !)
Le confort, n'est pas la qualité première de l'auto quand le révêtement se dégrade. Encore une fois, c'est une auto parfaite pour le "ruban", beaucoup moins pour une spéciale du Tour de Corse. Après, cette auto n'est pas désagréable non plus à l'approche des virages : elle vire même plutôt à plat et vite, mais l'agilité n'est pas son fort avec plus de 1,3 tonnes.
Niveau consommation, en se faisant un peu plaisir question accélérations, on doit pouvoir rester sous les 9 l/100km. L'auto supporte à priori bien l'éthanol jusqu'à 50% selon certaines sources, aussi je m'y suis risqué pour réduire ma facture carburant. Après 5-6 pleins, je dois dire que je n'ai noté aucun dysfonctionnement. De toute façon, l'auto étant bien fournie en électronique et notamment du système APC (qui permet de faire varier la pression du turbo en fonction de la qualité du carburant), elle signale le moindre problème au niveau de l'alimentation. Bien évidemment, avec 50% d'éthanol, l'auto consomme davantage : un bon 10 litres. Mais au prix de l'éthanol, l'opération reste largement rentable, car le réservoir se remplit pour moins cher qu'un plein de gazole !
Quand on entre dans l'auto, on découvre un intérieur... noir ! Tout est de cette couleur sur cette série limitée. C'est un peu triste, mais un revêtement en bois peut facilement se poser et apporter un peu de chaleur. La planche de bord conserve malgré tout une certaine originalité, toute acquise au conducteur. Tout tombe bien sous la main, c'est l'essentiel, mêmes si les boutons de commande des vitres électriques sont situés, comme souvent dans les années 90, à un endroit incongru (entre les sièges AV). L'équipement est complet (pour l'époque), et comprend la climatisation automatique (son fonctionnement est à priori très élaboré, avec 3 ou 4 capteurs différents, mais je ne peux pas juger : la mienne ne fonctionne pas !), le régulateur de vitesse, l'intérieur cuir, des jantes 16', la trappe à skis et l'antenne télescopique, équipements très en vogue à l'époque. On trouve aussi des basiques de nos jours comme la direction assistée, la fermeture centralisée à distance, la banquette rabattable 2/3 - 1/3. Il y a enfin quelques originalités très suédoises, comme les essuie-phares AV, et les gros boutons du tableau de bord qui se doivent d'être manipulables avec des gants bien épais ! Bon, après, c'est vrai que les plstiques sont inégaux, et certains font vraiment "cheap" pour une auto qui dépassait allégrement les 200 000 Francs à sa sortie !
La "Carlsson" n'est disponible qu'en 3 portes, mais la 2.0T "normale" est aussi disponible en 5 portes : bon point pour les familles, d'autant que le coffre est gigantesque.
Au final, je dirais que la 900 NG motorisée par ce 2.0 turbo de 185 ch est une bonne GT, rapide et sécurisante pourvu que le revêtement soit plat et droit, mais qu'elle est avare en sensations : elle démontre que la puissance ne fait pas tout. Mais il ne faut pas s'y tromper : même si elles sont asseptisées, les performances sont bien là. Et si vous la prenez pour ce qu'elle est, c'est à dire une bonne routière, cette 900 NG 2.0T saura largement vous contenter, surtout au prix où elle se trouve de nos jours !