Que de chemin parcouru depuis la première Golf R(32) de 2002, la compacte extraterrestre à la puissance inégalée à l'époque !
Aujourd'hui, la 4ème Golf R de VW se fond davantage dans la masse ; il faut les 2 mains pour compter toutes ses concurrentes directes (M135i, S3, RS3, CTR, FRS, A45, Cupra, MRS...). Donc beaucoup de chemins parcourus par les autres constructeurs, mais aussi par la Golf elle-même.
La dernière R du nom est à la fois plus puissante, plus performante (que dis-je: beaucoup plus performante !), plus polyvalente, plus sobre que ses devancières. Mais est-elle plus sensationnelle ?
Le downsizing a hélas sacrifié sur l'autel de la sobriété les envolées sonores de l'ancien VR6 (depuis 2 générations), et malgré le factice soundaktor, on ne retrouve plus, sur ce registre, l'ivresse d'autrefois, celle des plus grosses cylindrées.
La boite manuelle permet de casser un peu la linéarité extrême du moteur. Souplesse diront certains, sagesse pour les autres dont je fais partie.
Oui, c'est terriblement efficace, avec un châssis sain, un poids relativement contenu (notamment par rapport à ses aïeules et à certaines de ses concurrentes plus éléphantesques), une transmission intégrale difficile à prendre en défaut, mais ça reste étonnamment policé. Pour voir le verre tout de même déjà pas mal plein, on peut dire que d'autres le sont encore bien plus, policées et lisses.
L'équipement est relativement complet de base, la finition pas vilaine (même si on n'est pas chez Audi qui fait payer sa Golf R -pardon ! sa S3- beaucoup plus chère. Le coffre est un peu petit pour préparer ses vacances avec une carte blanche au set de bagages.
Certaines options ne sont pas forcément utiles et pourtant très recherchées, comme le DCC, et pire, la pratique DSG gagne hélas presque tous les suffrages, alors qu'elle est le meilleur choix pour s'offrir le cocktail le plus insipide.
L'ACC (régulateur de vitesse adaptatif) est un plus non négligeable.
La consommation réelle est raisonnable pour les perf de la voiture, mais déraisonnable si l'on lit la fiche technique (comment VW a-t-il réussi à vendre 7,2l en mixte ?). Il faut compter 10l pour une utilisation normale.
Le prix global me semble plutôt honnête notamment au regard de ses concurrentes, même si l'on trouve encore meilleur marché.
Cette Golf 7R est donc une voiture très performante qui peut se présenter avec une robe relativement discrète, même si les 4 prétentieux pots n'échapperont pas aux sachants, mais souffre du mal récurrent et désormais chronique des nouvelles sportives : un asepsie un peu trop prononcée pour laquelle seule la BVM et un soundaktor un peu excessif permettent de soigner quelques uns des symptomes.