Motards CRS en colère !
Suite aux nouvelles instructions prises à l'encontre des motards CRS concernant le remboursement de leurs frais, venant ponctuer des directives de répression généralement mal acceptées par les fonctionnaires de police, un ras le bol général s'est installé et a motivé le lancement de l' "Opération Prévention" par l'UNSA Police le 7 décembre dernier.
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été l'arrêté ministériel de l'été 2006 qui définit le mode de remboursement des frais des policiers qui était auparavant forfaitaire, et qui sera désormais sur la base des dépenses réelles. Le syndicat majoritaire des gardiens de la paix et des CRS, l'UNSA-Police, a décidé de lancer un appel à la mobilisation générale car l'inquiétude concernant la finalité de l'action des policiers devenait plus que préoccupante.
En effet, le renforcement de la sécurité routière par une répression omniprésente n'a pas agacé uniquement les usagers de la route. L'instauration de quota de PV a fait naître une pression sur l'ensemble des corps de Police afin de les inciter à faire du chiffre. Cette pression, qui ne fait que prendre de l'ampleur en descendant dans la hiérarchie, a fini par installer un climat de compétition entre les différents services selon leurs résultats, des remontrances voire des menaces si le résultat de chacun des fonctionnaires de police n'était pas à la hauteur des objectifs demandés. Une course à la verbalisation systématique que les policiers dénoncent aujourd'hui.
Le gouvernement se félicite de la baisse de la délinquance routière mais n'a pas pour autant revu à la baisse ses "quotas". Il a effectivement demandé aux fonctionnaires de police de maintenir un relevé identique du nombre d'infractions au Code de la Route. Cette directive montre bien la motivation majeure de la démarche qui consiste à faire rentrer de l'argent et non pas modifier les comportements routiers. Les policiers estimant à juste titre qu'ils sont les seuls aptes à juger du besoin de verbaliser et que les usagers de la route ne sont pas "des vaches à lait", ont décidé de réagir.
L' "Opération Prévention" a donc était lancée et a été très bien suivie sur le terrain, consistant à "lever le pied sur la répression" : c'est-à-dire, mettre le moins de PV possible et privilégier le rappel à l'ordre par avertissement verbal pour une réelle politique de prévention. Il en résulte un très mauvais résultat au niveau des PV. Les motards CRS ne mettent quasiment plus de PV, seuls sont sanctionnés les délits de grande vitesse et les infractions qui mettent vraiment en danger la vie des usagers de la route.
Il existe 30 unités motocyclistes CRS en France, chacune d'entre elles dresse environ 600 à 800 PV par mois : le manque à gagner pour l'Etat est estimé à 1 millions d'euros par mois. Espérons que ce chiffre soit suffisamment important pour qu'une prise de conscience soit faite de la part du gouvernement en place, à la veille des élections présidentielles, et que la répression ne soit plus la priorité imposée aux policiers.
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