Moto GP - Interview Hervé Poncharal: "Pour Toseland, il y a le feu"
Avant de s'envoler pour un Japon qui va accueillir ce week-end le deuxième Grand Prix de la saison du Moto GP sur le tracé du Motegi, Hervé Poncharal a bien voulu faire le point pour les lecteurs de Caradisiac Moto sur ce début de campagne, après une expédition dans le désert paradoxalement arrosée. Une conversation à bâton rompu d'où il est d'abord ressorti que James Toseland avait plutôt intérêt à élever rapidement son niveau de jeu:
Hervé, cette première course de la saison a été mouvementée. Le Moto GP a subi la colère du ciel en plein désert, un signe biblique pour mieux rappeler l'incongruité de ces courses nocturnes que tu dis apprécier ?
Ce qui s'est passé au Qatar au niveau de la météo est quelque chose d'historique. J'ai discuté avec les émirs qui étaient sur place et je peux te garantir que jamais personne n'avait vu une telle pluie s'abattre sur le pays ! Généralement, ça tombe, mais ça sèche tout aussi vite comme on a pu le voir avec la 125 et d'ailleurs la 250 a pu faire sa course. Là c'était vraiment exceptionnel.
Et ce concept de Grand Prix de nuit ?
L'an passé, on a tous trouvé ça sympa. Et il ne faut pas cacher le fait que l'organisation a payé pour avoir cette particularité. Maintenant, regarde, tout est aussi une affaire de circonstance. Une année en Malaisie, la qualification n'a pas pu se faire à cause d'une pluie torrentielle et la grille s'est décidée sur la base des temps des séances précédentes. Cette pluie aurait très bien pu arriver au moment du départ de la course et elle n'aurait pas pu être prise. L'an passé à Indy, le Moto GP a échappé de peu à l'ouragan qui a emporté l'épreuve du GP250. A quelques minutes près, le Grand Prix aurait été aussi annulé. Et ce sont deux épreuves de jour. Il faut donc relativiser. On n'a vraiment pas eu de chance et ce n'est pas pour ça qu'il faut tout remettre en cause.
Courir le lundi, cela a coûté aux écuries ?
Annuler des billets, en reprendre d'autres, bousculer le calendrier du fret, oui, cela a coûté. Mais nous faisons parti d'un sport et nous voulons faire vivre ce sport. Nous avons donc assumé et pris nos responsabilités. Les plus virulents contre le report au lundi n'étaient pas les plus impliqués et leurs arguments tournaient surtout autour de leur confort personnel.
Edwards au pied du podium et Toseland avant dernier, Tech3 a fait le grand écart en matière de résultat à Losail.
Colin a malheureusement loupé son départ mais il s'est magnifiquement battu ensuite pour revenir. Quant à James, il n'avait pas un trop mauvais rythme au début. Puis il s'est fait taper par Elias et il est sorti. James a un style rugueux si bien que lorsque les autres pilotes ont l'occasion de lui rendre la pareille, ils n'hésitent pas. C'est le jeu. Lorsqu'il est revenu en piste, il était à deux secondes de ses chronos de départ.
A cause d'un souci ?
Non. James doit rouler. Il y a trois Yamaha dans les quatre premiers. James est seizième. Il faut qu'il arrive au Japon avec des ambitions. Il faut qu'il fasse un top 10. Il y a le feu.
Une moto par pilote en 2010, c'est réaliste ?
En 94-95, c'était notre cas en 250. C'est donc faisable. C'est compliqué, mais faisable. Lorsqu'un pilote tombe, sept fois sur dix, la moto est réparée. Maintenant, si un ténor du championnat pulvérise sa moto et qu'il ne peut plus défendre ses chances, c'est sûr qu'il y aura débat. Mais le Moto GP est entré dans une logique de survie et il doit réduire de 40% ses budgets.
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