Nissan et Renault : divorce dans l'année ? (màj)
Florent Ferrière , mis à jour
Nissan plancherait sur un plan pour se séparer de Renault. Le Losange est vu comme un frein par plusieurs cadres dirigeants japonais. Le président du constructeur français assure que l'Alliance n'est pas morte.
Après le mariage Fiat-PSA, le divorce Renault-Nissan ? L'Alliance pourrait avoir du plomb dans l'aile ! Selon le Financial Times, des cadres dirigeants de Nissan prépareraient un plan d'urgence pour se séparer de Renault.
Le média économique évoque des réflexions sur une scission totale de l'ingénierie et de la production, et des changements au sein du conseil d'administration du constructeur japonais. D'après les sources du Financial Times, "de nombreux cadres supérieurs de Nissan jugent désormais que le constructeur français est un frein pour son homologue japonais".
Les relations entre les deux parties sont tendues depuis plusieurs années, le japonais ayant notamment du mal avec le poids de l'Etat français, et se sont fortement dégradées avec l'affaire Ghosn. La fuite rocambolesque de l'ex PDG ne va rien arranger, d'autant que Ghosn compte poursuivre le Losange en justice.
Ces rumeurs de divorce sont toutefois surprenantes car on pensait l'Alliance repartie sur de bonnes bases pour 2020. Thierry Bolloré et Hiroto Saikawa, anciens ténors de Renault et Nissan, et héritiers de Ghosn, ont été poussés vers la sortie l'année dernière. En octobre 2019, Jean-Dominique Senard, président du groupe Renault depuis un an, avait réussi à pousser à la tête de Nissan un duo pro-Alliance.
Si elle devait se faire, la séparation ne serait pas une mince affaire. Nissan détient 15 % de Renault, mais Renault détient 43 % de Nissan. Les deux parties ont surtout mis en place depuis 20 ans de nombreuses synergies qui leur permettent d'économiser des milliards d'euros chaque année et planchent toujours sur de nouveaux projets en commun.
Mais Nissan se dit peut-être qu'il a bien moins à y perdre. Il vend déjà plus que le Losange et emporterait avec lui Mitsubishi. Renault redeviendrait alors un petit acteur du marché mondial, bien loin de PSA qui a récupéré Opel et est en train de fusionner avec Fiat. L'italien s'était pourtant d'abord rapproché de Renault, mais l'opération avait échoué. Le Losange était très intéressé, anticipant d'ailleurs les risques d'un divorce d'avec Nissan, mais le gouvernement français avait à l'époque jugé préférable que Renault apaise ses relations avec le japonais.
Mise à jour 14/01
Les rumeurs ont fait monter au créneau Jean-Dominique Senard. Dans le quotidien belge l'Echo, il s'est étonné de ces informations, "Je ne suis pas certain de la bienveillance de l'origine de celles-ci". Le président du groupe français l'a assuré : "L'alliance Renault-Nissan n'est pas morte ! On le démontrera bientôt". Pour lui l'entente est très cordiale entre les dirigeants des marques membres.
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