Où est passée la voiture autonome ? – En direct du salon de Genève 2019
Alors que la voiture autonome s’était imposée parmi les sujets-phares de l’automobile ces dernières années, elle se fait plus discrète au salon de Genève 2019. Ce qui signifie aussi que l’on sort de la science-fiction pour approcher les solutions concrètes.
Pour commencer, une certitude : la voiture autonome reste un sujet d’importance pour les constructeurs automobiles. Mais un sujet coûteux, qui va pousser les marques à avancer de concert pour réduire les coûts de développement.
D’où notamment le rapprochement, officialisé le 28 février dernier, entre les groupes BMW et Daimler, pour mettre au point des systèmes de conduite hautement automatisée sur autoroute. Objectif annoncé, une mise sur le marché vers le milieu des années 2020. On peut donc déjà imaginer de longues étapes durant lesquelles le conducteur peut relâcher son attention et déléguer la tâche de conduite à la machine, avec un niveau de sécurité supérieur à celui d’une conduite humaine.
Cela confirme la prédiction formulée par Jacques Aschenbroich, le PDG de Valeo, l’un des plus grands équipementiers mondiaux, qui annonçait en 2018 que les premiers modèles autonomes arriveraient d’ici 5 à 10 ans. Les choses avancent bel et bien, mais ce n’est pas exactement demain que l’on pourra déléguer la tâche de conduite à nos voitures, notamment en ville.
La conduite assistée n’est toutefois pas l’apanage des voitures haut de gamme. Il n’est qu’à se rendre sur les stands Peugeot et Renault pour s’en convaincre. Les 208 et Clio, qui s’annoncent comme les futures stars du marché français (et européen, d’ailleurs), se dotent d’équipements permettant une conduite semi-autonome. Entre les caméras 360°, les aides au maintien dans la file et les régulateurs de vitesse adaptatifs, elles sont en mesure d’alléger sensiblement la tâche du conducteur, assurant des prestations presque inimaginables pour des citadines dix ans en arrière!
Toutefois, PSA assure en marge du salon qu’il n’envisage pas d’aller au-delà du niveau 3 de conduite assistée (le conducteur délègue au véhicule certaines phases de conduite, notamment sur autoroute, dans les bouchons et dans les parkings) à moyen ou long terme, ceci pour des raisons de coût.
Les autres constructeurs semblent sur la même position, gardant également à l’esprit le degré d’acceptabilité de la conduite autonome pour le grand public. Il ressort d’une étude réalisée par le cabinet Deloitte que les Européens n’ont encore qu’une confiance mitigée dans la machine, ceci étant en grande partie dû à l’impact négatif des accidents provoqués par les véhicules autonomes, tous largement médiatisés. « Si les promesses des technologies sont en passe de devenir une réalité pour le plus grand nombre des consommateurs, notre étude révèle que plusieurs obstacles restent à surmonter », commente Guillaume Crunelle, responsable du secteur automobile chez Deloitte. « Cela se vérifie en matière d’acceptabilité du véhicule autonome, de compréhension de la valeur ajoutée apportée par les services connectés, et la compréhension de l’intérêt des nouvelles mobilités. La voiture individuelle telle que nous la connaissons a encore quelques belles années devant elle. » Dit autrement, ce n’est pas demain qu'on lâchera le volant.
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