Paris : le périphérique bientôt ouvert aux piétons et vélos ?

La ville de Paris pourrait plus changer en dix ou vingt ans qu'en un siècle d'existence. Depuis le changement de municipalité et la prise de pouvoir d'Anne Hidalgo, la voiture est devenue la cible numéro un. Et tant pis pour ceux qui seraient exclus de la ville à cause de mesures pas forcément très égalitaires, tout est fait pour chasser cet engin à quatre roues si diabolique. Dans un premier temps, ce sont donc les autos anciennes qui sont chassées de la capitale. Et nous ne parlons même pas ici de votre roadster Mercedes SL 300 mais de voitures datant d'avant 1997. Autant dire que tous ceux qui n'avaient pas vraiment envie de céder à la consommation (ou qui n'en avaient pas les moyens) vont devoir trouver une autre solution pour se rendre dans Paris.

Aujourd'hui, nouvel acte, encore plus fort et symbolique. En effet, le Conseil de Paris a apparemment adopté avant-hier un "vœu" pour ajouter au plan d'urbanisme de la ville une proposition intrigante : le déclassement du périphérique parisien. Au premier abord, il n'est pas évident de voir quelles pourraient être les conséquences d'une telle décision pour le néophyte, mais sachez une chose : un déclassement signifie le passage du périphérique de voie rapide à boulevard urbain. Le terme "urbain" est ici important puisqu'il est synonyme de vitesse limitée à 50 km/h et… D'accès aux piétons et vélos ! Le projet ne pourra toutefois pas être totalement mené à terme tant que le "Grand Paris Express" ne sera pas en place. La mairie de Paris semble en tout cas bien vouloir déclasser ce périphérique et se donne jusqu'à 2030 pour le faire.

Forcément, cette mesure à de quoi inquiéter les Franciliens, nombreux à emprunter le périphérique chaque jour, certes embouteillé et donc pas forcément utilisable à 70 km/h mais une diminution à 50 km/h risquerait d'allonger encore un peu plus les temps de trajets. Et puis, si l'on y mêle dans tout cela vélos, piétons et autre, c'est la porte ouverte à de nouveaux accidents et à une augmentation certaine de la mortalité routière, celle-ci étant particulièrement élevée sur le réseau secondaire et dans les zones urbaines. Mais cela donnera probablement une corde de plus à l'arc de Chantal Perrichon et de ses armées pour combattre le mal qui n'existera bientôt plus dans Paris : la mal nommée voiture.