Peugeot 308 II GTI (2015 – 2020), la dernière GTI du lion, dès 17 000 €
Loin de toute électrification, la 308 GTI de seconde génération incarne une certaine idée de ce que doit être une Peugeot, légère, dynamique et dotée d’un châssis impeccablement réglé. Il faut commencer à mettre de côté les meilleurs exemplaires.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Peugeot 308 II GTI est-elle collectionnable ?
Dernière Peugeot badgée GTI, la 308, même si elle est très récente, appartient déjà à un genre de voiture disparu. Non électrifiiée, elle se révèle très légère, et elle conserve une boîte manuelle, alors que son châssis bénéficie de l'expertise d'ingénieurs dont certains ont depuis quitté Peugeot. En clair, nous avons ici affaire à une compacte extrêmement performante et efficace, polyvalente et très agréable, comme on n'en fera vraisemblablement plus jamais chez le constructeur de Sochaux. Elle montre aussi une voie que l'automobile aurait pu suivre si les constructeur et les Etats avaient dédié les centaines milliards d'euros de l'électrification à l'allègement et l'efficience...
Elle n’a spécialement ému. A sa sortie, la Peugeot 308 de deuxième génération déconcerte plutôt par son style très sage, voire germanisant. Seulement, sous cette carrosserie tournant le dos aux excès esthétiques passés du constructeur de Sochaux, on trouve une plate-forme très moderne, l’EMP2, à la fois plus rigide et légère que celle de la 308 sortante. Ce qui permet à la nouvelle-venue de n’afficher que 1 075 kg sur la bascule dans sa version de base. Etonnant, non ?
D’autant que cet allègement n’a pas lieu au détriment de la sécurité passive, bien au contraire. En matière de trains roulants, la nouvelle 308 conserve les épures simples de sa devancières, en les peaufinant : jambes de force à l’avant, essieu de torsion à l’arrière. Les commentaires de la presse sont élogieux quant aux qualités routières de la compacte au lion : de très bon augure pour la version sportive badgée GTI.
Celle-ci, dévoilée en 2015, bénéficie d’une préparation sérieuse. Si, au contraire de la Renault Mégane RS, elle se passe de train avant à pivots découplés, elle dote tout de même celui-ci de butées hydrauliques inspirées de la compétition. Pour sa part, la garde au sol diminue de 11 mm, alors que les voies s’élargissent à l’avant et à l’arrière. De leur côté, les freins recourent à l’avant à des disques énormes de 380 mm montés sur des bols en aluminium et pincés par des étriers à quatre pistons : du costaud, surtout que la voiture ne pèse que… 1 205 kg !
Cela aide à faire passer la pilule d’un moteur moins puissant que ce que propose la concurrence (Renault Mégane RS, Seat Leon Cupra…). En effet, la 308 GTI conserve le THP 1,6 l, décrié pour sa fiabilité. Sauf qu’ici, il se voit sérieusement retravaillé. Pistons Mahle forgés, bielles renforcées, lubrification optimisée (doubles jets d’huile sur les jupes de piston), refroidissement renforcé, collecteur d’échappement résistant à 1 000°C… Le déphaseur continu d’arbre à cames d’admission se complète d’une injection directe d’essence poussée à 200 bars, alors qu’un turbo Borg-Warner à double entrée soufflant à 2,5 bars est installé.
Conséquence, la cavalerie ressort à 270 ch (330 Nm de couple), ce qui donne un rapport poids/puissance de 4,43 kg/ch. Pas si mal ! La voiture pointe à 250 km/h et passe les 100 km/h en 6 s. La transmission, ici uniquement manuelle, compte 6 rapports et surtout se complète d'un différentiel à glissement limité Torsen : voilà qui rappelle beaucoup l’ancienne RCZ R. Tout ce travail se paie par un prix relativement élevé : 37 200 €, soit 41 700 € actuels selon l’Insee.
L’équipement se révèle heureusement riche : clim auto bizone, GPS, sièges baquets Alcantara/tissu massants, projecteurs full-LED… En option, on peut s’offrir la spectaculaire peinture bicolore dite « Coupe Franche », conférant plus de caractère à la ligne. Par la suite, la 308 GTI s’offrira un petit lifting en 2017 avant, en 2019, de s’adapter aux nouvelles normes antipollution : adoption d’un filtre à particules et gestion électronique revue, le tout engendrant une baisse de puissance (263 ch) mais une hausse du couple (340 Nm).
Les derniers exemplaires de la 308 GTI sont écoulés en 2020 sans qu’aucune remplaçante ne soit prévue. Si c’est pour passer à côté d’une PSE pesant plus de 1 600 kg (ce qui est le cas de la 308 hybride actuelle), on ne rate rien…
Combien ça coûte ?
La 308 GTI seconde mouture décote très lentement, ce qui en fait un bon plan. Elle débute à 17 000 €, en affichant plus de 140 000 km. A 20 000 €, on accède à des exemplaires de 75 000 km environ, et à 25 000 €, on s’offre une auto de moins de 40 000 km. Les plus chères sont encore à parfois plus de 32 000 €, en affichant moins de 10 000 km. La peinture Coupe Franche induit un surcoût d’environ 1 000 €.
Quelle version choisir ?
L’auto n’ayant que peu évolué durant sa carrière, il n’y a aucune variante à préférer notablement. Vu l’abondance de l’offre, optez pour l’auto dans le meilleur état possible suivant votre budget, et dotée de tout son historique d’entretien.
Les versions collector
Ce sont les autos en parfait état d’origine, peu kilométrées et dotées des bonnes options. Comme par exemple la peinture Coupe Franche, assez peu commune. Il s’agit de jouer la rareté.
Que surveiller ?
Paradoxalement, le plus puissant des THP est aussi l’un des plus fiables, voire le plus fiable grâce à ses composants renforcés. Résultat, on recense peu de problèmes sur le moteur. Le constructeur recommande changer les bougies à la première révision, il faut donc que cela ait été réalisé dans les règles. Les bobines peuvent causer quelques soucis, de même que, plus rarement, le capteur de pression du turbo. Pas de problèmes récurrents à relever par ailleurs sur la mécanique.
Dans l’habitacle, on relève des bugs électroniques touchant le système multimédia, voire des ennuis de climatisation. Rien de grave, mais il faut s’assurer que tout fonctionne. Attention, les disques de frein avant (380 mm) coûtent une fortune : environ 1 000 € la paire, hors pose et sans les plaquettes !
Sur la route
On est très bien installé dans les sièges bien conçus de la 308 GTI, et l’habitacle séduit par sa finition. Moins par son ergonomie, entre le combiné d’instruments surélevé et parfois peu lisible, ainsi que les commandes clim virtuelles, accessibles uniquement via l’écran central… Le moteur sonne bien au démarrage, et s’il est souple, il se réveille vraiment à partir de 2 000 tr/min. Ensuite, il régale par son punch étonnant, et tient la rampe jusqu’à 7 000 tr/min. ça marche aussi fort qu’une Mégane RS 275 ch. Très, très sympa, même si le bruit en mode Sport semble bien artificiel. La boîte manuelle, rapide et douce à manier, le complète parfaitement : aucune raison de regretter l’absence d’une unité automatique !
Rapide, la direction agit sur un train avant vif et très accrocheur, procurant bien du plaisir sur route sinueuse. D’autant que grâce au différentiel Torsen, la motricité, quasi-totale, permet de reprendre très tôt les gaz. Quant aux freins, ils sont surpuissants et d’une endurance totale. Résultat, une efficacité remarquable, renforcée par un gros grip latéral. On aurait simplement aimé un arrière joueur, comme celui de la Mégane.
Revers de la médaille, la Peugeot profite d’une suspension plus confortable qui, alliée à une bonne insonorisation, fait d’elle une voyageuse accomplie. Et frugale qui plus est, se contentant de 8,5 l/100 km en roulant normalement (mais plus du double en conduite sportive).
L’alternative youngtimer
Peugeot 309 GTI 16 (1989 – 1993)
Déjà très respectée en GTI 130 ch, la Peugeot 309 devient carrément démoniaque en recevant le bloc 16 soupapes de la 405 Mi16. Comme son poids reste sous la tonne (975 kg), la compacte, forte de 160 ch, affiche des performances exceptionnelles : 220 km/h à fond, 1 000 m DA en 28,5 s. Mieux, le châssis est réglé pour une efficacité maximale : l’auto est donc redoutablement rapide, prodigue en sensations et jouissive à piloter.
Revers de la médaille, elle n’est guère confortable et surtout délicate à la limite, avec cette poupe survireuse au lever de pied. Un peu l’opposé de la 308 GTI ! A réserver aux connaisseurs donc. 5 895 unités seulement ont été écoulées faisant de cette 309 GTI16 un pur objet de collection. A partir de 16 000 €.
Peugeot 308 II GTI (2016) : la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 598 cm3
- Alimentation : Injection directe, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, triangles, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV), essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle, traction
- Puissance : 270 ch à 6 000 tr/min
- Couple : 330 Nm à 1 900 tr/min
- Poids : 1 205 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 6,0 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Peugeot 308 II GTI, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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