Peugeot versera 427 millions d'indemnités à Iran Khodro
Le week-end passé nous nous étions faits l’écho d’un avenant au nouveau contrat économique autorisant le constructeur français Peugeot à reprendre pied sur le marché iranien. Un retour qui n‘était pas gratuit puisque des indemnités consécutifs à un départ du territoire jugé précipité étaient fixées. Une conjoncture sur laquelle Peugeot n’avait pas souhaité s’étendre, se félicitant d’un bon accord plutôt que de donner des chiffres. Une somme que son partenaire local Iran Khodro a donné sans sourciller.
Revenir dans une Iran qui n’est plus mise au ban des Nations, ce n’est pas si simple. Les Iraniens n’ont pas oublié les défections au moment où les sanctions internationales les ont frappés. Ils ont tenu leur compte et présenté la facture avec le ticket d’entrée. Peugeot fait partie de ces constructeurs automobiles prêts à profiter d’un marché qui devrait atteindre 1,6 million de véhicules en 2018 et deux millions en 2022. Et ce d’autant plus que le lion tricolore y était jusqu’alors le leader avec une occupation de 30% des ventes.
Pour retrouver cette forme, Peugeot s’appuiera sur le constructeur iranien Iran Khodro. Qui a souffert au moment où le groupe français lui a tourné le dos. Pour solde de tout compte, Khodro a demandé des de bonus, de remise de dettes et de rabais dans le nouveau contrat. Qui a été signé. Combien l’ardoise ? Les Perses nous le disent : 427 millions d’euros.
Le PDG de la compagnie Hashem Yekkeh Zare a détaillé cette somme lors d'une conférence de presse. Peugeot a accepté des remises de dettes d'un montant de 80 millions d'euros ainsi que la fourniture de 25 millions d'euros de pièces à titre gratuit et 11 millions d'euros pour une ligne de production de la Peugeot 207.
De même, Peugeot accordera 311.6 millions d'euros de remises et de rabais dans l'application du contrat signé. Ce qui comprend 140 millions de rabais dans les "redevances" que l'Iran devra payer à Peugeot pour la production de 2 millions de voitures dans le futur. "Avec un rabais de 70 euros par voiture, Peugeot ne recevra que 30 de redevance par voiture pour deux millions de véhicules qui seront construits en Iran", a déclaré M. Yekkeh Zare.
Maintenant, le jeu en vaut la chandelle. L'accord prévoit la construction de 200.000 nouvelles voitures par an en Iran, avec 30% de la production exportée. Les trois modèles construits sont des Peugeot 208, le modèle 2008 ainsi que la 301. L'Iran est considéré comme l'un des marchés automobiles au plus fort potentiel de croissance: le taux d'équipement y est inférieur à 100 voitures pour 1.000 habitants, six fois moins que dans l'Union européenne, et ses consommateurs y sont non seulement solvables mais aussi friands de modèles bien équipés. Et la concurrence est prête à prendre sa part du gâteau puisque le même Yekkeh Zare a ajouté que des négociations étaient en cours avec constructeurs allemands Mercedes Benz et Volkswagen et la société italienne Fiat.
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