Salon de Francfort 2017 - Jaguar E-Pace : petit félin crapahuteur

Jaguar le sait : le succès des véhicules surélevés ne s’arrêtera pas de sitôt. Le constructeur anglais estime que la demande pour des modèles haut sur pattes progressera de 23% d’ici 2020 à l’échelle mondiale. C’est pourquoi la firme britannique lance –après le F-Pace fin 2015- un modèle inédit positionné sur le marché des SUV compacts. Petit gabarit et grandes ambitions, le Jaguar E-Pace a deux missions : poursuivre l’élan dynamique de la gamme -essentiellement constituée pour l’instant de berlines trois volumes- et conquérir une clientèle habituée des classiques premium. Le cahier des charges l’indique. 80% des propriétaires de l’E-Pace devront être des nouveaux de la marque.

Pour séduire en arrivant après tout le monde, Jaguar mise sur un design audacieux, un comportement à la carte « proche de celui d’une propulsion », de l’espace à bord, et de la connectivité. Le lien de parenté avec le coupé F-Type saute aux yeux dès le levé du voile. La transmission intelligente du véhicule envoie le couple aux roues extérieures dans les virages. Le coffre peut quant à lui accueillir une poussette et un sac de golf. Enfin, l’habitacle est bardé de gadgets comme le système de verrouillage baptisé clé-loisirs permettant de remplacer provisoirement la clé par un bracelet étanche doté d’un transpondeur.

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D'importants moyens ont été réservés au développement du Jaguar E-Pace. Le nouveau SUV compact a fait ses armes sur les routes et les pistes de quatre continents dont le circuit du Nürburgring, l'anneau de vitesse de Nardo en Italie, la poudreuse du cercle arctique ou encore les dunes du Moyen-Orient. Deux usines sont chargées de sa production pour sa diffusion internationale -une en Autriche et une en Chine-. Il s'agit donc du premier modèle frappé du blason Jaguar dont aucun exemplaire ne sortira d'Angleterre.

Un look original

C’est un fait : esthétiquement, les SUV compacts n’ont jamais été les plus belles productions de l’histoire de l’automobile. Dessiner une voiture haute et courte est un art délicat plutôt bien maîtrisé ici par Ian Callum, le patron du design chez Jaguar. Tous les éléments de l’identité visuelle de la marque anglaise sont présents : les projecteurs (à LED en option) étirés sur les côtés, la large calandre avec en son centre le logo du félin, les prises d’air latérales, une poupe musclée, un toit légèrement plongeant et des feux arrière intégrant une chicane lumineuse. D’autres détails comme les arêtes sur les flancs contribuent à lui donner une allure dynamique. L'ensemble est signé par des jantes allant de 17 à 21 pouces. L'ambiance de l'habitacle est tout aussi sportive. La planche de bord intégralement orientée vers le conducteur reçoit trois boutons circulaires, un volant trois branches et une virgule séparant les deux assises avant. La qualité des matériaux suit la tendance du marché des SUV urbains premium en étant ni spectaculaire ni foncièrement décevante. L'espace aux jambes se montre satisfaisant pour la catégorie.

 Un SUV imaginé pour le quotidien des clients connectés 

Avec l'E-Pace, Jaguar intéressera sans aucun doute une clientèle plus jeune. C'est pourquoi l'auto peut interagir avec de nombreux objets connectés. Cinq ports USB et quatre prises 12 volts évitent la panne sèche des appareils mobiles les plus énergivores tandis que le système d'infodivertissement Touch Pro renvoyé sur un écran 21:9 de 10 pouces embarque de quoi faire de l'E-Pace une borne Wi-Fi 4G pour 8 périphériques. Ces derniers n'encombreront pas les poches des occupants : l'espace de rangement central est suffisamment grand (8,42 litres) pour recevoir une tablette tactile ou deux bouteilles d'eau d'un litre chacune. Les bacs des portes peuvent quant à eux accueillir une bouteille d'un litre. Enfin, l'application Incontrol à installer sur un smartphone donne entre autres la possibilité au propriétaire de régler à distance la température de l'habitacle avant un trajet.

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Plusieurs équipements de sécurité sont au programme dont des capteurs d'angle mort, le freinage d'urgence, une caméra 360° -placée dans la calandre- destinée à renvoyer des images des voies perpendiculaires dans les intersections difficiles mais aussi un étonnant airbag piéton positionné au sommet du capot moteur à la base du pare-brise. Seul Volvo proposait cette innovation en 2012 sur la berline compacte V40.

Baroudeur léger

Avoir Land Rover à ses côtés est indéniablement un atout lorsqu'il est question de lancer un véhicule surélevé. Le Jaguar E-Pace hérite ainsi partiellement de la plateforme du Range Rover Evoque -un SUV ayant fait ses preuves en dehors des sentiers battus-. Les ingénieurs ont retravaillé sa structure avec plus d'aluminium. Le toit, le capot, les ailes et le hayon exploitent eux aussi ce matériau léger. Ces efforts sur le poids profitent au comportement, aux consommations et aux rejets de CO2 de l'E-Pace. La transmission Active Driveline distribue quant à elle intelligemment le couple sur les quatre roues en fonction des conditions. Tout est prévu pour maîtriser les situations délicates : le contrôle de progression toutes surfaces (uniquement disponible avec la boîte automatique) gère l'accélérateur et les freins jusqu'à 30 km/h. De quoi aborder les pentes enneigées des cols de montagne un peu plus sereinement. 

Le capot du Jaguar E-Pace abrite des quatre cylindres turbocompressés uniquement. Cinq blocs dernier cri Ingenium sont au catalogue au lancement : trois diesels et deux essence. L'offre gazole comporte des 150 chevaux, 180 chevaux et 240 chevaux. Du côté des sans-plomb les mécaniques sont les plus musclées avec 249 chevaux et 300 chevaux. La version deux roues motrices du Jaguar E-Pace n'est disponible qu'avec le moteur 150 chevaux combiné à une boîte manuelle. Le SUV urbain ne rejette dans cette configuration que 124g de CO2 par kilomètre.

Les dimensions

La fiche technique

 * valeurs minimales

Les prix

La concurrence

Avec ses 4,40 m de long, le Jaguar E-Pace se glisse entre le BMW X1 et l'Audi Q3. Il offre en revanche la meilleure garde au sol à 20,4 cm (13 cm pour leMercedes GLA, 17 cm pour le Q3 et 18 cm pour le X1). Ses tarifs débutent à 35 700 € mais comme souvent avec les constructeurs premium, la note grimpe vite. Le haut du tableau dépasse les 64 500 € et par la même occasion le prix du Mercedes GLA 45 AMG de 381 chevaux.

Surtout, le prix de base est bien plus élevé que ceux de la concurrence : 30 930 € chez Audi, 32 350 € chez BMW et 29 700 € chez Mercedes. La raison ? Côté moteurs, les allemands ont osé descendre en gamme. Le GLA commence ainsi avec un bloc essence de 122 ch ! Pour rappel, chez Jaguar, les moteurs sans-plomb affichent 250 ch et 300 ch ! Même refrain niveau diesel : 150 ch mini pour l'anglais contre des blocs de 109 et 136 ch pour le GLA. Jaguar descend donc en gamme côté carrosserie mais ne souhaite pas encore trop se démocratiser !