Quand Ségolène Royal remet la millionième vignette Crit'Air
Ce jeudi, Ségolène Royal remettait à Mme Le Guay, une automobiliste parisienne, la millionième vignette Crit'air. L'occasion pour la ministre de se féliciter du succès de la mesure et en annoncer d'autres. Mais aussi, hélas, de survendre les vertus de la voiture électrique.
S'il faut reconnaître un talent à Ségolène Royal, c'est celui de l'art de manier les symboles. Ce jeudi, la ministre de l'environnement avait ainsi convié la presse à assister à la remise de la millionième vignette anti-pollution Crit'Air. S'ajoutaient à cela différentes distinctions remises à des particuliers et des entreprises pour la 15 000e prime à la conversion pour l'achat de d'un véhicule léger électrique, la première prime à la conversion pour l'achat d'un véhicule utilitaire électrique, ou bien encore la première prime à l'achat d'un scooter électrique. Tout ce petit monde grimpait sur scène, prononçait quelques banalités d'usage, se faisait prendre en photo et se voyait remettre in fine un imposant globe terrestre pour services rendus à la planète.
Sur scène, la ministre faisait irrésistiblement penser à une maîtresse d'école remettant les prix et bons points à la fin de l'année scolaire. C'était assez touchant.
La cérémonie était surtout l'occasion pour la ministre d'annoncer que l'administration traitait 40 000 demandes de vignettes chaque jour depuis le début du mois de décembre, et que l'objectif était que 4 millions de véhicules arborent la vignette au pare-brise d'ici le mois de mars. Un "succès" qui repose en grande partie sur le fait que la plupart des automobilistes pensent que ladite vignette est obligatoire dans l'absolu, alors qu'elle ne l'est que si l'on veut circuler dans certaines zones: "Une démarche obligatoire pour circuler en zone à circulation restreinte et volontaire partout ailleurs. Le certificat fait l’objet d’une démarche volontaire pour les usagers qui le souhaitent", précise le ministère sur son site internet.
La ministre annonçait par la même occasion l'objectif de mise en place au printemps d'une circulation différenciée en lieu et place de la circulation alternée, jugée trop arbitraire: "ça va permettre aux maires de décider quel type de véhicule vont pouvoir circuler en fonction du niveau de pollution."
Par contre, Mme Royal apparaît nettement moins experte sur les qualités d'usage des véhicules électriques. On en a l'illustration quand elle vante une Renault Zoé capable de parcourir 400 km d'une traite, alors qu'il s'agit de mesures effectuées en laboratoire. Dans la réalité (oui, on parle de la vraie vie des vrais gens) , ainsi que nos tests l'ont démontré, il conviendra de plutôt tabler sur 250 kilomètres, et en conduisant avec un œuf sous la pedale d'accélérateur. Une valeur certes honorable mais qui limite encore le rayon d'action de l'auto au champ périurbain. Pas grave... L'événement est aussi l'occasion pour la dame de se jeter quelques fleurs: "il y a 25 ans j'avais déjà identifié la problématique; il n'y avait à l'époque que la France qui travaillait sur la voiture électrique. Je me souviens être arrivé à l'époque en conseil des ministres à bord d'une Peugeot électrique. Si on s'était lancés sérieusement à l'époque, on serait les meilleurs au monde et on aurait réglé le problème de la pollution de l'air." Ah, que ne vous avons-nous mieux écoutée, Mme Royal !
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