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Que s'est-il passé pour que Nissan accuse des pertes de 4,6 milliards d'euros ?

Dans Economie / Politique / Finance

Michel Holtz

L'INFO DU JOUR - Alors que les dernières prévisions prévoyaient de l'ordre de 500 millions d'euros pour l'exercice 2024, la réalité pourrait être neuf fois supérieure et avoisiner les 4,6 milliards. La faute à qui ou à quoi ? Principalement à la Chine et aux États-Unis.

Que s'est-il passé pour que Nissan accuse des pertes de 4,6 milliards d'euros ?
Nissan est à l'offensive en Chine et présente, au salon de Shanghai, son nouveau pick-up, le Frontier Pro.

Le chiffre, terrible, en rappelle un autre. En 2012, PSA perdait plus de 5 milliards d’euros, et sans l’aide de l’État français et du constructeur chinois Dongfeng, le groupe sombrait bel et bien dans la faillite. Aujourd’hui, c’est au tour de Nissan de dévisser à une hauteur presque équivalente, puisque le Japonais prévoit des pertes de 4,6 milliards d’euros pour son exercice 2024 – 2025 qui s’est achevé fin mars.

Pour autant, son nouveau patron, le Mexicain Ivan Espinosa ne désespère pas, invoquant l’allégorie du fond de la piscine, d’où l’on remonte d’un simple coup de reins. « Malgré ces difficultés, nous disposons de ressources financières importantes, d'un solide portefeuille de produits et de la détermination nécessaire pour redresser Nissan au cours de la période à venir » a-t-il expliqué en présentant des chiffres d’autant plus désastreux qu’ils ont défié tous les pronostics.

Des pertes neuf fois supérieures aux estimations

Car si ces derniers mois, tous les analystes prévoyaient des pertes, elles étaient bien en deçà de celles annoncées hier puisqu’elles tablaient plutôt sur un déficit de l’ordre de 500 millions d’euros. Mais au final, la chute est donc 9 fois supérieure.

Comment le Japonais en est-il arrivé là ? Et surtout, comment sa chute a-t-elle pu s’accélérer autant en quelques mois ? Pour la direction de la marque, la plus grosse partie de ces pertes est liée à la dépréciation d’actifs, aux fermetures de lignes d’assemblages et au plan de licenciements de 9 000 personnes annoncées. Des mesures d’économies à long terme qui coûtent cher sur le moment.

Mais les restructurations ne sont pas les seules causes de ce déficit abyssal. Nissan a vu ses ventes baisser l’an passé de 4 %, ce qui après tout n’est pas un désastre et d’autres marques font pire. Sauf que si l’on compare les 3,3 millions de voitures vendues dans le monde l’an passé, avec les 5,8 millions écoulées en 2017-2018, on mesure le gouffre qui s’est creusé en sept ans.

Ivan Espinosa, le nouveau patron de Nissan, affiche un grand sourire, malgré tout.
Ivan Espinosa, le nouveau patron de Nissan, affiche un grand sourire, malgré tout.

C’est que Nissan est soumis à une triple peine : celles de la chute de ses ventes en Chine, comme la plupart des marques non locales. Pour le japonais elles sont de l’ordre de 24%. Pour autant, Nissan est loin de se laisser abattre et monte au créneau au salon de Shanghai qui se déroule en ce moment. Il y présente deux nouveaux modèles : une berline électrique et le très impressionnant pick-up PHEV Frontier Pro. Une tentative de reconquête qui coûte cher et atteint le milliard d’euros.

Mais le problème provient également de l’autre côté de la planète, des États-Unis qui, historiquement sont le premier marché de Nissan et lui procurent près de la moitié de ses revenus. Et cette manne a fondu, bien avant l’ère Trump, puisque les deux usines de la marque, dans le Mississippi et le Tennessee ne fonctionnent plus qu’à 50 % de leur capacité depuis un an. 

Évidemment, les menaces de Washington, qui pourrait remettre sur la table les 25 % de droits de douane sur les modèles importés dès le 2 juin prochain, risquent également de peser lourd sur l’exercice à venir. Pour tenter d’inverser le cours des cataclysmes, le constructeur mise sur les remises, afin, notamment, de mieux vendre son best-seller américain, le Rogue.

Investissement ou fuite en avant ?

Une politique commerciale agressive qui a également cours en Europe et qui, à court terme porte ses fruits puisque le Qashqai, dévoilé en 2020, a vu ses ventes redécoller, notamment en France ou le SUV s’est écoulé à plus de 13 000 exemplaires l’an passé, alors qu’il se vendait à 3 200 exemplaires en 2022. Et le système e-Power, presque unique sur le marché, n’est pas seul en cause dans cette embellie. En Europe aussi, le SUV compact se porte bien. S'il s'en vendait un peu moins de 139 000 exemplaires en 2022, il s'en est écoulé l'an passé 177 000. Évidemment, les offres alléchantes proposées par les réseaux du continent ne sont pas étrangères à ce rebond.

Mais une telle politique de prix, appliquée au niveau mondial, à laquelle s’ajoutent des investissements, coûte cher. Reste à savoir si la marque pourra supporter, sans aide extérieure, un nouvel exercice aussi puissamment déficitaire.

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