Quelle misère : les tops managers du groupe Volkswagen sont privés de Porsche de fonction
Ils pouvaient choisir deux voitures de fonction à l'année dans toutes les marques du groupe. Un avantage maintenu, mais Oliver Blume, le patron de VW leur demande de renoncer à la marque de luxe. Une quinzaine des 200 cadres concernés ne l'entend pas ainsi et attaque la direction au tribunal. Un procès cocasse à venir.
Mais ou va le monde ma bonne dame ? On se le demande en apprenant la terrible nouvelle. Car voilà que, depuis quelques jours, l’horrible sentence est tombée : les 200 plus gros salaires du groupe Volkswagen, les cadres du top management donc, n’ont plus le droit de rouler gratuitement en Porsche. Un scandale absolu qui a poussé quinze d’entre eux à porter plainte devant le tribunal du travail de Brunswick, l’équivalent de nos prud'hommes, pour recouvrer leurs droits.
Mais que c’est-il donc passé à Wolfsburg pour que le boss du groupe, Oliver Blume, en arrive à ces extrémités et prenne cette horrible décision ? On le sait, Volkswagen traverse une mauvaise passe. Les ventes de voitures électriques fondent comme la neige sous un panneau solaire et les affaires de VW ne sont pas au mieux en Chine, son premier marché. Alors le patron veut faire des économies à hauteur d’un milliard d’euros.
Deux voitures de fonction au choix
Pour y parvenir, il a demandé à ses 200 cadres très très supérieurs de consentir à un petit effort. Car ces derniers pouvaient, jusqu’à présent, disposer, à l’année, de deux voitures de fonction qu’ils choisissaient dans n’importe quelle marque du groupe, y compris chez Porsche, un constructeur qui a, très logiquement, leurs faveurs.
Que leur demande Blume ? De renoncer aux belles autos de Zuffenhausen et de choisir parmi les autres marques. Il n’exige pas pour autant de les voir rouler en Seat Ibiza de 65 ch, mais simplement de se contenter, au maximum, d’une Audi, quel que soit le modèle de leur choix.
Cette (légère) baisse de gamme ne va pas pour autant suffire à atteindre le milliard recherché et va représenter, au bas mot, une économie de 30 millions d’euros. Mais il s’agit, selon le directoire de VW, de montrer l’exemple auxéquipes à qui on va également demander un effort, de même que cet effort sera très certainement exigé de la part des prestataires.
Sauf que les cols blancs ne l’entendent pas tous ainsi. Quinze d’entre eux attaquent leur direction au tribunal en expliquant que cet acte constitue purement et simplement une rupture de leur contrat de travail. Car, en arrivant chez VW, ils ont signé, entre autres, pour l’avantage Porsche qu’on leur retire aujourd’hui.
Juridiquement, les juges devraient donc leur donner raison. Moralement, c’est une autre affaire. Le top management est non seulement plutôt bien payé, comme dans l’ensemble des groupes automobiles, et le fait de rabaisser son ambition à la conduite d’une Audi A8 pour donner l’exemple n’est pas la chose la plus honteuse qui soit.
Porsche est désormais réservé au conseil d'administration
Mais peut-être que ce qui a froissé les plaignants, au-delà du pénible moment du rendu des clés de leur 911, c’est le fait que les dirigeants du groupe qui siègent au conseil d’administration ont, quant à eux, toujours accès aux voitures de Zuffenhausen. Pire : l’un de ses membres s’est confié au magazine allemand Bild. Et d’expliquer que si les managers mécontents voulaient à tout prix rouler en Porsche, "ils pouvaient parfaitement se l’acheter sur leurs propres deniers".
Au-delà de cette mesquine provocation, la gouvernance réalisée à géométrie variable est ressentie comme une injustice, puisque la direction demande à ses managers de montrer l’exemple à leurs équipes, alors que cette même direction ne s’applique pas à elle-même cette méthode. La charité bien ordonnée commence par soi-même, tant qu'elle reste aux portes du conseil d'administration de Wolfsburg.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération