Quelles nouvelles marques automobiles électriques vont mourir ?
Elles sont nombreuses, ces nouvelles marques automobiles électriques qui rêvent d’arriver au même succès que Tesla. Mais combien d’entre elles vont réussir à devenir pérennes ?
Tesla n’a pas réussi à atteindre son objectif pour 2024 mais avec plus de 1,8 million de voitures écoulées dans le monde et son SUV Model Y fermement installé au rang de voiture la plus vendue de la planète, le succès fulgurant de ce jeune constructeur automobile qui n’a commercialisé sa première vraie voiture qu’en 2011 s’impose comme un cas d’école. Après avoir frôlé la faillite pendant de longues années et creusé des gouffres financiers abyssaux au milieu de la dernière décennie, la marque d’Elon Musk affiche une capitalisation boursière impressionnante et réalise des volumes de vente proches de ceux des meilleures marques premium allemandes. Sa forte croissance devrait faiblir en 2024 mais avec l’arrivée d’un nouveau modèle d’entrée de gamme en 2025, son potentiel de développement reste intéressant.
Et ce succès fulgurant inspire bien des projets : depuis la précédente décennie, les nouvelles marques d’automobiles électriques aux ambitions mondiales se sont multipliées. De Lucid à VinFast en passant par Rivian et tous les nouveaux constructeurs chinois, nombreuses sont ces marques qui rêvent d’une croissance « à la Tesla ». La stratégie financière de ces nouvelles marques est systématiquement la même que celle de la société d’Elon Musk avec de très gros investissements lors des premières années creusant d’énormes déficits, en espérant que le succès commercial de leurs produits puisse ensuite faire revenir les comptes dans le vert. Plus facile à dire qu’à faire, évidemment, puisque même Tesla a failli mourir à de nombreuses reprises avant de finalement s’envoler grâce aux ventes de la Model 3.
Lesquelles vont réussir à basculer du bon côté ?
Et nous saurons bientôt lesquelles de ces nouvelles marques automobiles électriques vont réussir à pérenniser leur entreprise. AJ, un passionné de finance et de l’industrie automobile, s’est amusé à comparer les courbes montrant l’évolution des flux de trésorerie des nouvelles marques automobiles électriques avec celle de Tesla depuis ses débuts. De façon tout à fait logique, toutes ces nouvelles start-up perdent de l’argent depuis le moment de leur lancement. Mais certaines d’entre elles, comme Polestar, arrivent au moment où Tesla a commencé à redresser la barre grâce au succès de ses voitures. Parmi ces enseignes, le déficit creusé par Rivian impressionne tout particulièrement avec plus de 17 milliards de dollars de pertes cumulées en quatre ans, soit beaucoup plus que Tesla à son pire moment.
Abandonnée par Mercedes depuis la fin de 2022, la marque américaine peut-elle se transformer en entreprise viable grâce à la qualité de ses voitures et de ses camionnettes électriques ? De la même façon, Nio possède-t-elle de quoi devenir bénéficiaire sans les subventions du gouvernement chinois ? VinFast réussira-t-elle à convaincre en masse la clientèle alors que ses SUV électriques souffrent d’un démarrage compliqué ? Connue pour ses téléphones, Xiaomi peut-il vraiment devenir un constructeur automobile incontournable à l’heure où même le gouvernement chinois doute de la corrélation entre la demande et le nombre de marques électriques ? Aucun de ces constructeurs ne pourra de toute façon tenir éternellement avec une balance économique totalement déficitaire, sachant que même Tesla n’est pas passé loin de la faillite malgré des projets jugés à l’époque comme extrêmement prometteurs. Si l’avenir de Polestar semble assuré grâce à la force de frappe de Geely, à un plan produit bien ficelé et aux synergies techniques avec ses autres marques, celui de ces autres jeunes enseignes n’a pour l’instant rien de garanti. Rappelons que Byton, une autre start-up électrique jugée très prometteuse à la fin de la précédente décennie, vient de faire faillite.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération