Renault est trop dépendant des citadines
En quelques semaines, Luca de Meo a déjà revu le plan produit de Renault. Pour lui, la priorité est de lancer une offensive sur le segment des compactes, cœur du marché européen.
Luca de Meo présentera le nouveau plan stratégique des marques du groupe Renault en janvier 2021. Mais celui qui est directeur général du Losange depuis le mois dernier a vite mis les mains dans le cambouis, conscient de l'urgence de décisions à prendre pour remettre au plus vite Renault sur les bons rails.
D'ailleurs, lors de la présentation des derniers résultats financiers, ceux du premier semestre 2020, Luca de Meo n'a pas hésité à déclarer : "Sur les quatre dernières semaines, je pense que nous avons pris plus de décisions sur le produit que pendant les deux dernières années". L'homme s'est penché sur le portefeuille de produits, sa spécialité.
Et pour la marque Renault, il y a un problème selon lui : les citadines représentent une part trop importante dans les ventes et c'est dangereux pour la rentabilité de l'entreprise, ces véhicules ne dégageant pas de grosses marges. De Meo ne compte cependant pas remettre en cause l'avenir des Clio et Captur, deux grands succès et dont la montée en gamme permet d'ailleurs de vendre à des prix plus élevés.
Si le segment B a pris trop d'importance chez Renault, c'est plutôt parce que les ventes des véhicules au-dessus ont fortement baissé. La marque a bien tout ce qu'il faut chez les compactes et familiales, mais les résultats sont décevants. Les Talisman, Scénic et Espace pâtissent du désamour pour les berlines et monospaces. Côté SUV, le Kadjar fait pâle figure face à une concurrence plus moderne et le Koleos souffre de ne pas avoir 7 places.
La priorité de Renault, c'est donc de se replacer sur le segment C, le coeur de gamme européen. De Meo souhaite d'ailleurs que le Losange se concentre d'abord sur le Vieux Continent. Il a en tête l'exemple de PSA, qui est rentable tout en étant très focalisé sur l'Europe. On pense bien sûr au succès du Peugeot 3008, qui a permis à Peugeot d'améliorer son mix-produit.
Renault prépare donc une offensive sur le segment C avec des véhicules qui dégagent de meilleures marges. De Meo n'a pas donné de détail sur la liste des projets en cours, mais il y aura bien sûr le remplaçant du Kadjar, qui pourrait exister en deux longueurs 5 ou 7 places. Un crossover électrique est aussi dans les cartons.
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