Renault : les usines de Dieppe et Flins menacées de fermeture (màj)
Florent Ferrière , mis à jour
Selon le Canard Enchaîné, Renault pourrait fermer quatre sites en France, dont les emblématiques usines de Flins et Dieppe. Cette dernière assemble l'Alpine A110. Édouard Philippe a déclaré que le gouvernement sera "intransigeant" sur la préservation des sites français.
Dans sa dernière édition, le Canard Enchaîné indique que Renault envisagerait de fermer quatre sites en France. Le Canard ne cite toutefois pas de source et la marque n'a pas souhaité commenter l'info auprès de l'AFP.
Mais cela ne surprend pas. Renault va dévoiler le 29 mai sa nouvelle feuille de route, qui comprendra un plan d'économie. En février, lors de la présentation des résultats financiers 2019, qui n'étaient pas bons, Clotilde Delbos, directrice générale par intérim, avait annoncé un objectif de réduire les coûts de fonctionnement de deux milliards d'euros sur trois ans. Elle avait précisé qu'il n'y avait aucun tabou, n'excluant donc pas la fermeture d'usines en France.
La crise du coronavirus est passée par là, rendant les mesures d'économies encore plus importantes. Mais dans le même temps, Renault est sur le point d'obtenir un prêt bancaire garanti par l'État de cinq milliards d'euros, ce qui aurait pu l'inciter à revoir ses mesures d'économies en France.
Toutefois, il y a quelques jours, du côté du ministère de l'Économie, on ne jugeait pas incompatible le prêt avec des fermetures en France, si en échange les autres sites ont un avenir assuré. Résultat, selon le Canard, Renault pourrait fermer quatre sites, dont deux usines qui assemblent des voitures, Dieppe et Flins.
Dieppe s'occupe avant tout de la production de l'A110, avec donc des quantités faibles (jusqu'à 5 000 exemplaires par an). On imagine mal l'Alpine produite hors de France, elle pourrait rejoindre un autre site. Mais du côté de Dieppe, syndicats et élus se disent surpris par cette information. Ils ont indiqué auprès de France Bleu qu'ils n'ont rien entendu à ce sujet et s'étonnent d'un projet de fermeture d'un site où des investissements ont été réalisés il y a deux ans pour faire renaître l'A110.
Flins, c'est la Zoé et la Nissan Micra. Le Canard précise que Flins fermerait "plus tard", le temps sûrement de laisser à ces modèles d'aller au bout de leur cycle de vie. L'avenir de la Micra semblait d'ailleurs déjà incertain, Nissan voulant se focaliser sur les SUV en Europe. La remplaçante de la Zoé pourrait rejoindre Douai, où Renault va fabriquer des électriques sur la nouvelle base CMF-EV.
Les deux autres sites concernés sont l'usine de Choisy-le-Roi, spécialisée dans la réparation de moteurs et boîtes de vitesses utilisés comme pièces de réemploi, et la fonderie de Bretagne, qui produit des pièces en fonte pour moteurs, châssis et boîtes de vitesses.
Mise à jour 19/05 - 23h > Selon Les Echos, trois sites fermeraient : Choisy-le-Roi, la fonderie de Bretagne et Dieppe. Flins ne fermerait pas mais abandonnerait la production de voitures pour avoir de nouvelles activités, notamment celles de Choisy.
Le gouvernement sera "intransigeant"
Mise à jour 20/05 - 16h > Édouard Philippe a réagi à cette info. Le Premier Ministre a fait savoir que le gouvernement sera "intransigeant" sur la "préservation" des sites de Renault en France. Pour lui, "il y a une forme de responsabilité de l'entreprise à avancer, à se transformer mais aussi à tenir compte des réalités du pays qui l'accueille et d'une certaine façon le fait vivre". S'il reconnaît que Renault est maintenant un groupe mondial, "sa marque française est évidente".
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