Renault Mégane GT TCE vs Seat León TFSI FR, des seconds couteaux bien affûtés, dès 6 000 €
Occultées par les versions radicales RS et Cupra, les Mégane GT et León FR n’en procurent pas moins de belles performances et coûtent beaucoup moins cher. Des choix astucieux pour concilier plaisir et économie.
Les forces en présence
Renault Mégane GT TCE (2010 -2014), berline 3 ou 5 portes, 2,0 l turbo essence, 180/220 ch, 1 320 kg, 230/240 km/h, à partir de 6 000 €.
Seat León FR TFSI (2006 -2012), berline 5 portes, 2,0 l turbo essence, 200/211 ch, 1 340 kg, 229/233 km/h, à partir de 6 000 €.
Voici cinq ans encore, les compactes sportives avaient le vent en poupe. Presque tous les constructeurs en proposaient, qui servaient de locomotives dans leurs gammes. La renommée de modèles très radicaux retombait sur des versions moins véloces mais tout de même bien agréables. Ainsi, si on ne pouvait (ou ne voulait) s’offrir une Mégane RS, on se rabattait sur la GT, déjà forte de 180 ch. Idem chez Seat où à la très affûtée León Cupra répondait plus raisonnablement la déjà performante FR, au bloc de 200 ch. Mais entre la française et l’espagnole, laquelle choisir ?
Présentation : bases éprouvées, looks renouvelés
Chez Renault, la continuité n’a jamais été une qualité première. Ainsi, à la Mégane II au look anguleux très original succède en 2008 une Mégane III plus consensuelle et dessinée tout en fluidité. Seulement, la plate-forme n’évolue pratiquement pas entre ces deux compactes, et bien des moteurs sont conservés lors du changement de génération. A commencer par l’éprouvé 2,0 l turbo F4RT, utilisé d’abord sur la RS (250 ch) en 2009 puis sur la GT (180 ch) en 2010.
Cette dernière profite de trains roulants mis au point par Renault Sport : jantes de 18 pouces Jetow, ressorts et amortisseurs affermis, direction plus rapide, maître-cylindre de Mégane RS… Mais elle se passe du train avant à pivots découplés. Dotée exclusivement d'une boîte 6 manuelle, la Mégane GT pointe à 225 km/h, tout en franchissant les 100 km/h en 7,8 s. Des chiffres presque sportifs.
Dans l’habitacle, le sport se manifeste encore, par le biais des sièges et du volant proches de ceux de la RS, ainsi qu’une instrumentation totalement analogique. L’équipement est complet : clim bizone, régulateur-limiteur de vitesse, phares et essuie-glaces automatiques, carte de démarrage mains-libres… Le tout se traduit par un prix relativement élevé : 26 050 € (32 400 € actuels selon l’Insee) en 5 portes, et 750 € de plus… en 3 portes ! Problème, la RS ne coûte que 2 250 € de plus que la GT, en étant certes légèrement moins bien équipée. Conséquence, la GT restera dans l’ombre de sa grande sœur sportive. Après le restylage de 2012, en novembre, un break GT de 220 ch apparaît, en série limitée, alors que les autres variantes grimpent à 190 ch, avant de disparaître en 2014.
A l’instar de Renault, Seat n’a pas vraiment joué la carte de la continuité en renouvelant fin 2005 sa compacte León. Cette fois, c’est carrément tout qui change. Déjà la carrosserie. Exit la ligne classique et rassurante, place à une esthétique presque monocorps, bien plus audacieuse et élancée. Walter de’Silva, ex-patron du style Alfa, est passé par là ! Techniquement, l’espagnole récupère l'excellente plateforme PQ35 inaugurée par l’Audi A3 en 2003 et utilisée également par la VW Golf V.
Fait intéressant, elle adopte à l’arrière un très beau train multibras, quand la Mégane se contente d’un essieu de torsion. Vu l’image de Seat, les variantes rapides, voire sportives ne se font pas attendre : dès 2006 apparaît la León FR, moins radicale que la Cupra, mais déjà équipée du moteur de la Golf V GTI. Très moderne, celui-ci, outre un turbo, s’équipe d’une injection directe synonyme de consommations réduites, et d’une admission variable. Développant 200 ch, il emmène l’ibère à 230 km/h, et lui fait franchir les 100 km/h en 7,3 s. Mieux, il peut s’atteler à l’excellente boîte à double embrayage DSG.
L’équipement se veut complet : ESP, clim auto bizone, jantes alliage de 17, régulateur de vitesse, radio CD, quatre vitres électriques… Le prix demeure raisonnable à 23 990 €, soit 31 600 € actuels selon l’Insee. Fin 2008, la León bénéficie d’un léger restylage et en FR, change de moteur. A l’EA113 succède l’EA888, plus puissant (211 ch), même si les performances ne changent guère. En 2012, la León entre à nouveau dans une nouvelle génération et revient à un design consensuel…
Fiabilité/entretien : deux latines très solides
Mécaniquement éprouvée, la Mégane GT profite d’une excellente fiabilité. Tout est solide, moteur et transmission, à condition d’avoir simplement bénéficié d’un entretien normal. La barre des
200 000 km est une formalité pour les autos respectées. Les faiblesses ? Elles sont à trouver du côté du boîtier ABS/ESP des premiers exemplaires, qui a tendance à prendre l’eau, et se met hors-service. Dans l’habitacle, on relève, évidemment, des bugs du système multimédia, mais sans que cela ne devienne une épidémie. Globalement bien assemblé, ce cockpit révèle toutefois des bruits de mobilier, mais, là encore, rien de dramatique.
Pour sa part, la Seat León révèle également une fiabilité enviable. Sur le moteur, on relève toutefois une petite faiblesse du poussoir actionnant la pompe haute pression de l’injection directe. En contact avec l’arbre à cames, il peut en user un des lobes : on changera ce « cam follower » préventivement, pour une somme modique. Notons aussi un encrassement du collecteur d’admission, qu’il vaut mieux nettoyer régulièrement. La commande soupape de décharge du turbo se perce aussi parfois, là encore, une avarie aisée à résoudre. A fort kilométrage, le boîtier ABS peut dysfonctionner, tout comme le condenseur de clim. Cela dit, dans l’habitacle, les bugs électroniques demeurent assez peu fréquents.
Avantage : Renault. Les deux rivales sont dignes de confiance, mais la Mégane prend le dessus grâce à son moteur moins sophistiqué et plus constant.
Vie à bord : la chaleur ou l’espace
Avec cette génération de Mégane, Renault a consenti un certain effort de présentation et de finition qui porte ses fruits. Les plastiques sont de belle qualité, l’assemblage solide et l’ensemble flatte l’œil. On se plait également dans les sièges très confortables, alors que l’équipement s’annonce riche. Cela dit, si l’habitabilité apparaît convenable, même si elle demeure juste à l’arrière, l’habitacle manque de luminosité. Quant au coffre, il contient 377 l en coupé et 405 l en berline : de bonnes valeurs.
De son côté, la Seat réplique avec une habitabilité un peu supérieure à l’arrière et une plus grande luminosité ambiante. De bons points certes, mais la León pèche par une présentation terne et des plastiques moins flatteurs que ceux de la Renault, même si l’assemblage ne souffre pas la critique. Heureusement, les sièges sont excellent et l'équipement s’avère convaincant, mais l’espagnole marque légèrement le pas par son coffre, qui ne dépasse pas 341 l.
Avantage : Renault. Un peu moins spacieuse que la León, la Mégane réplique par sa présentation, sa finition et son coffre légèrement plus grand.
Sur la route : pas faciles à départager !
Bonne position de conduite dans la Renault, où le siège enserre bien le dos, mais soutien moyennement les cuisses. Globalement convenable, l’ergonomie n’échappe pas à des bizarreries comme la commande du régulateur de vitesse éparpillée façon puzzle. Le moteur, d’une souplesse étonnante, pousse très gentiment et passe les 6 000 tr/min sans s’essouffler. Belle santé ! La boîte, agréable à manier, manque toutefois un peu de rapidité.
Le châssis est parfaitement mis au point. Direction consistante et rapide, train avant précis et accrocheur, amortissement joliment dosé, bel équilibre contribuent à la grande efficacité de la Renault, qui freine fort et longtemps. Amusante, la Mégane s’accommode joyeusement d’un conduite circuit, même si on ne peut déconnecter l’ESP. En usage normal, elle offre un confort de suspension certain ainsi qu'une insonorisation soignée, et se signale par un beau compromis global.
Dans la Seat, on profite également d’une position de conduite bien pensée, un peu mieux que celle de la Renault car on y est plus bas. Le moteur séduit particulièrement. En effet, très souple, il propose un punch supérieur à celui de la Mégane, et se montre encore plus enclin à prendre des tours, prenant allègrement 7 000 tr/min. La boîte, bien étagée et maniable, est une alliée de ce bloc réussi.
Dynamiquement, la Seat n’a pas grand-chose à envier à la Renault. Très équilibrée, elle s’accroche au bitume, d’autant qu’au bon mordant de l’avant répond une poupe acceptant de jouer (un peu). La León aussi aime à être brusquée. Cela dit, sa motricité est plus facilement prise en défaut que celle de la Renault, et le sous-virage un poil plus marqué. Par ailleurs, l’espagnole soigne un peu moins ses passagers que la française sur les aspérités mais elle freine tout aussi fort.
Avantage : Egalité. Si la Seat se révèle plus punchy que la Renault, sans pratiquement rien lui rendre côté efficacité, elle se révèle un chouia moins confortable.
Budget : performantes mais abordables
La Mégane GT 180 ch débute à 6 000 €, en affichant certes plus de 200 000 km. A 150 000 km, il faut compter 8 000 € minimum, alors que pour passer sous la barre des 100 000 km, il faut débourser 10 000 €. La consommation moyenne s’établit à 8,5 l/100 km environ.
Un peu plus ancienne, la Seat se trouve pourtant à des prix tout à fait comparables à ceux de sa rivale, voire un poil plus élevés quand elle tombe sous les 100 000 km (dès 11 000 €). La consommation est également plus élevée, à 9,0 l/100 km.
Avantage : Renault. Très légèrement moins chère à faible kilométrage et un chouia plus frugale, la Mégane l’emporte ici.
Verdict : une Renault plus homogène
La Mégane GT, c’est le triomphe non pas de la technologie mais de la mise au point. En découlent une grande fiabilité, un châssis remarquablement mis au point, de belles qualités dynamiques, et un confort certain, autant de points où elle prend l’ascendant sur la Seat. Outre une habitabilité un peu meilleure, la León réplique par des qualités qui plairont d’abord aux sportifs, comme un moteur plus puissant et performant, ou encore la possibilité d’une boîte DSG dotée de palettes. Sans même parler de possibilités de préparations supérieures. En somme, l’écart final reste faible.
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Renault |
Vie à bord | Renault |
Sur la route | Egalité |
Budget | Renault |
Verdict | Renault |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Renault Mégane GT et Seat Leon FR .
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