Reportage : la Russie by Laurent Cochet [+vidéo]
Ca y est Laurent Cochet a repris la route version grand format. Après nous avoir fait rêver avec le Paris-Dakar, être allé explorer le Cap Nord, voici son nouveau défi : faire un petit tour de 12 700 km sur les terres de la mère patrie, la Russie. Une aventure à bord d'une Ducati Multistrada 1200. Et quoi de mieux qu'une vidéo pour se mettre l'eau à la bouche, et les pensées de notre protagoniste dans les colonnes de Caradisiac Moto. De notre côté, l'impatience nous guette !
Le mot à Lolo :
" Moscou/Vladivostock : j'ai pas du tout le sentiment d'avoir été un héros mais assurément celui d'avoir vécu. Vivre c'est se réjouir, s'enthousiasmer, rencontrer échanger mais aussi douter, pester pour rendre les premiers moments encore plus forts et beaux. Je vais être franc avec toi. Au départ de Moscou, j'ai même douté. Je me suis dit "est-ce que tu pousses pas le bouchon un peu loin, Lolo ? Est-ce tu vois pas trop grand ? Tout seul avec tes caméras ? T'es sûr de ce que tu fais".
Bah non. Mais à l'arrivée, tout va me manquer. Les gens, fabuleux. Les routes pourries mais uniques. Les trous dans le bitume. Les paysages alternant monotonie et magie. La sensation de ces immenses étendues à perte de vue. La conduite libre dans tous les sens (c'est pas bien mais j'en ai profité). Les lignes droites, les pistes. Tout va me manquer. Tiens même le convertisseur de réseau mobile va me manquer. 4g égale edge. 3G égale "appel des secours uniquement " et crois-moi sur la route ici, la 3G, c'est utile.
Tu vois, je ne suis pas une agence de voyage, j'ai rien à te vendre mais moi, dans la Russie, je prends tout sans rien jeter ni renier. Toi aussi tu vas me manquer mais j'ai encore un paquet d'idées pour te faire rêver. En traînant la patte, je suis entré dans Vladivostock et là, c'était comme dans un rêve. L'émotion m'est montée à la gorge. Je suis arrivé sur un immense pont qui franchit la baie de Vladivostock, il y a avait une petite bruine et une brume qui s'accrochait au loin sur les reliefs.
J'ai cru que j'allais voir un sous-marin russe jaillir de l'eau. Je sais pas pourquoi, Vladivostock, j'imaginais ça exactement comme ça. Je suis arrivé à l'hôtel, j'ai dessanglé la Multistrada et je lui ai fait un bisou. Je suis pas Rossi, j'ai rien gagné. Mais avec la Multi, on s'est fait confiance. Elle m'a dit qu'elle s'appelait "Enduro", j'ai bien voulu la croire et elle m'a pas déçu. Pour ce genre de périple, elle m'a apporté confort, facilité et fun au quotidien. Moi, j'avoue, j'ai un peu abusé de sa confiance. Y'a un truc que je n'ai dit à personne jusque-là, et surtout pas à Ducati. Ça fait plus de 8.000 kilomètres que le voyant « faire la vidange » s'est allumé au tableau de bord.
Là, je me suis dit trois choses. Un, j'ai pas le temps. Deux, si ça se trouve, on va me mettre une huile moins bonne dans le moteur. Trois, de toute façon, même si je fais la vidange, le mec aura pas la valise diagnostic pour éteindre le voyant au tableau de bord. Donc, je roule avec mon huile et ça ira bien. En 12.000 kilomètres elle en a 21.700 au total), la Multistrada m'a réclamé 200 ml d'huile et puis plus rien. Une tension de chaîne, un pneu arrière. J'ai adoré son châssis, son moteur, son confort, son efficacité. Elle est devenue ma meilleure alliée pendant ce périple qui est capable de te démonter, sans outils, une moto chinoise en 1.000 km de transsibérienne défoncée.
C'était magique. Alors merci à la Multi Enduro. Merci à Ducati de m'avoir fait confiance, merci à ma compagne Marie et à nos deux enfants Sam et Jo qui m'ont terriblement manqués. "
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