Rétromobile 2018 : retour sur la carrière du Français Jean-Pierre Wimille
Audric Doche , mis à jour
Jean-Pierre Wimille n'est pas le pilote le plus connu de l'histoire française. Cet homme a pourtant remporté les 24 Heures du Mans à bord d'une Bugatti à l'aube de la Seconde Guerre Mondiale et a par la suite brillé chez Alfa Romeo. Avant de disparaître tragiquement lors d'une course en Argentine.
Né d'un père journaliste automobile, Jean-Pierre Wimille avait toutes les chances de tomber rapidement dans la marmite voiture. Chose faite puisque ce pilote de renom se consacrera avec brio à la compétition automobile très rapidement, et pas avec n'importe quelle marque. Jean-Pierre Wimille fera des étincelles à bord de modèles Bugatti juste avant le début de la Seconde Guerre Mondiale, période durant laquelle le Français s'illustrera dans la résistance.
Durant ces années difficiles, l'homme pense toujours à l'automobile et imagine la voiture du futur. Il conçoit alors un prototype de véhicule totalement carrossé et doté d'un pare-brise panoramique. L'engin affiche un Cx très faible de 0,23 (peu de voitures ont un tel coefficient de pénétration dans l'air aujourd'hui). Tout s'enchaîne très vite pour Wimille qui collabore avec le carrossier Philippe Charbonneaux pour concevoir un second prototype, doté d'un V8 Ford. L'auto fut présentée au salon de Paris en 1948.
Jean-Pierre Wimille ne verra pas la suite de son aventure puisqu'il se tue en 1949 lors d'essais d'un Grand Prix en Argentine, à bord d'une Simca-Gordini. Rétromobile nous dévoilera une belle rétrospective sur cet homme rarement cité dans la presse automobile.
Pilote, héros de guerre et visionnaire
S’il n’est pas le plus connu des pilotes français, Jean-Pierre Wimille mérite une place de choix au panthéon de l’automobile. Sa renommée est avant tout sportive, avec notamment deux victoires aux 24 Heures du Mans. Une course qu’il remporte dès sa première tentative en 1937, au volant d’une Bugatti et associé à Robert Benoist qui deviendra son ami. Seconde participation et seconde victoire en 1939, toujours au volant d’une Bugatti, mais associé cette fois à Pierre Veyron.
Wimille remportera en tout 22 victoires en compétition, parmi lesquelles le Grand Prix Dell‘Autodromo à Monza, la Coupe de Paris, le Grand, ou bien encore le Grand prix de l’ACF à Montlhéry. Des succès qui feront dire à Enzo Ferrari que « Wimille se tient assurément à côté de Maurice Trintignant et Jean Behra en tant qu'un des plus grands conducteurs représentant la France. »
Mais l’homme n’est pas qu’un grand sportif, il s'illustrera aussi dans la résistance. Pendant la guerre, associé notamment à Robert Benoist, il anime le réseau Clergyman qui s’illustre notamment par de nombreuses actions de sabotage en Ile-de-France. Durant l’été 1944, il est arrêté par la Gestapo en même temps que Benoist. Wimille parvient à s’échapper dans des conditions rocambolesques, mais Benoist n’a pas cette chance : déporté à Buchenwald, celui-ci est finalement pendu en septembre 1944.
Une autre facette de la personnalité de Wimille est l’intérêt qu’il porte au produit automobile. Dès 1937, il s’intéresse aux formes que peut prendre la voiture du futur, qu’il imagine légère et aérodynamique, pour des raisons d’efficience énergétique et de performances. Un raisonnement des plus modernes, qui aboutit à la présentation d’un premier prototype en 1946, la Wimille 01. Tout en poursuivant sa carrière de pilote, il développe ce modèle de route et noue pour cela un partenariat avec Ford France. Le développement de la voiture suit son cours, et quatre prototypes sont fabriqués. Trois prototypes sur les quatre fabriqués existent encore et seront justement présentés cette année à Rétromobile, en même temps que trois voitures de course pilotées par Wimille : une Bugatti monoplace Type 59/50 B avec laquelle il courra la Coupe des prisonniers en 1945, une Alfa Romeo 308 monoplace avec laquelle il remportera trois courses en 1946, et enfin une réplique de la Gordini monoplace Type 15 au volant de laquelle il trouvera la mort durant les essais du GP d'Argentine en 1949. La disparition de Wimille sonnera marquera le terme du projet son prototype de voiture de route, dont un exemplaire avait été exposé au salon de Paris en 1948, modèle dont le style était signé Philippe Charbonneaux.
Notez enfin qu’un complexe sportif du seizième arrondissement de Paris porte le nom de Jean-Pierre Wimille, dans le quartier de la porte Dauphine.
P-O M.
Rétromobile 2018
Caradisiac sera partenaire de Rétromobile 2018, avec de nombreux reportages à venir.
Informations pratiques :
Du 7 au 11 février 2018, Parc des expositions de la Porte de Versailles
Pavillons 1, 2 et 3
Tarif : 20 € par personne sur place
Tarif en pré-vente sur internet : 18€ par personne
Gratuit pour les moins de 12 ans
Horaires
Mercredi 7 février 2018 : 10h-22h
Jeudi 8 février 2018 : 10h-19h
Vendredi 9 février 2018 : 10h-22h
Samedi 10 février 2018 : 10h-19h
Dimanche 11 février 2018 : 10h-19h
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