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Royaume-Uni : l'électrique à tout prix, les centrales polluantes aussi

Le patron de l'une des plus vieilles entreprises norvégiennes de production d'énergie propre met en garde sur la situation des Anglais, qui veulent mettre un terme aux autos à moteur thermique pour favoriser l'électrique. Cela ne se fera pas sans l'ouverture de centrales utilisant des carburants fossiles pour éviter les coupures d'électricité dans le pays.

Royaume-Uni : l'électrique à tout prix, les centrales polluantes aussi

Au Royaume-Uni, ce pourrait être la situation du serpent qui se mord la queue : alors que le gouvernement envisage un plan ambitieux d'abandon de la voiture à moteur thermique au profit de l'électrique pour réduire les émissions polluantes, c'est la production d'énergie qui pourrait poser problème.

Un des vice-présidents de Statkraft AS (Norvège), une des plus vieilles sociétés de production d'énergie en Europe, a confié à nos confrères d'Automotive News Europe que le Royaume-Uni était dans une situation particulière puisque le royaume ne produit pas assez d'électricité. La fameuse "surproduction", nécessaire pour couvrir les pics de demande, notamment l'hiver, n'est que très faible outre-Manche, à la différence de la France ou de l'Allemagne.

Et alors que le gouvernement souhaite mettre des millions de voitures électriques sur les routes, et ce, très rapidement, l'Angleterre se retrouve face à un dilemme : comment produire assez d'électricité ? La réponse se trouverait dans les centrales à gaz naturel en cycle ouvert, qui sont peu efficientes (30 % de rendement) en comparaison des centrales à cycle combiné (60 % de rendement). L'avantage de ces centrales est la facilité de démarrage et de production d'électricité pour combler les besoins lors des fortes demandes. Il ne s'agit pas de centrales de production massive qui tournent  sur une grosse partie de l'année, mais seulement des unités "d'appoint".

Le problème, avec un cycle ouvert, est qu'une bonne partie de l'énergie dégagée par la combustion du gaz part dans l'atmosphère. On se retrouverait alors avec des voitures électriques au bilan du puis à la roue probablement désastreux, ce qui n'avancerait guère les gouvernements dans leur lutte contre la pollution et le réchauffement climatique.

La solution ne sera pas unique : il faudra également que le Royaume-Uni augmente sa dépendance électrique à des pays comme la France. Autant dire qu'il est difficile de quantifier précisément l'impact de millions de voitures électriques sur les routes d'ici quelques années pour le Vieux Continent.

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