Sanctions en Chine : ce serait pour la General Motors

Les coups de menton de Donald Trump à l’égard de la Chine pourraient bien coûter cher à la General Motors. Comment en est-on arrivé là ? D’abord, le prochain président des États-Unis a annoncé qu’il se verrait bien instaurer des tarifs douaniers sur des importations chinoises dans l'espoir de convaincre les grandes entreprises américaines de rapatrier aux États-Unis les emplois industriels délocalisés dans des pays à la main-d’œuvre bon marché. Là-dessus, il a précisé qu’une reprise des relations officielles avec l'île de Taïwan n’était pas à exclure, si la Chine ne faisait pas de concessions sur le commerce.

Taiwan est une île séparée de la Chine après une guerre civile en 1949 et Pékin interdit à tout pays avec lequel il a des relations diplomatiques d'en avoir avec Taïwan. Washington a coupé ses liens officiels avec Taipei à la fin des années soixante-dix pour reconnaître la République populaire de Chine.

Les susceptibilités sont donc mises à rude épreuve, et la Chine voudra faire savoir qu’elle n’est pas impressionnable. Son autorité de la concurrence a donc été mobilisée, celle-là même qui a déjà visé des constructeurs automobiles étrangers dans le passé, infligeant notamment en 2014 des amendes de plusieurs millions d'euros à des compagnies allemandes et japonaises. Cette fois c’est sur la General Motors que va se concentrer son attention.

C’est du moins le message passé dans le journal China Daily. La sanction contre GM sera infligée « bientôt », assure le média, citant une « interview exclusive » avec un responsable de l'agence de planification économique chinoise. Les faits reprochés seraient une entente sur les prix avec des concessionnaires.

Le constructeur américain emploie 58 000 personnes en Chine. Ses marques Chevrolet et Buick écoulent avec un certain succès ses 4X4. Il développe également des partenariats locaux avec le groupe SAIC pour développer les marques Baojun spécialisée dans les citadines et le blason Wuling mobilisée sur les utilitaires, lui permettant de proposer des véhicules à des prix abordables pour le consommateur chinois moyen.

La General Motors a vendu l'an passé en Chine plus d'un tiers des 10 millions de véhicules qu'il a écoulés dans le monde. L’empire du milieu, cependant, laisse encore la porte ouverte. Le journal conseille que « pour rendre sa grandeur à l'économie américaine les États-Unis doivent consolider leurs relations économiques avec la Chine, au lieu de les détruire ». Plus officiellement, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Geng Shuang a que les entreprises américaines étaient les bienvenues en Chine, du moment qu'elles respectent la loi.