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Scandale des 5 000 véhicules dangereux : l'État bloque les cartes grises des autos non expertisées !

Dans Pratique / Vos droits

Stéphanie Fontaine

Aux dires d'Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité routière, les propriétaires qui n'ont toujours pas fait expertiser leur véhicule soupçonné d'être toujours dangereux vont voir leur carte grise bloquée en préfectures, dès cette fin de semaine. Du coup, ils n'auront plus le droit de circuler avec. C'est en tout cas ce qu'a répondu Emmanuel Barbe à Caradisiac lors de la présentation du bilan routier 2015, mercredi.

Scandale des 5 000 véhicules dangereux : l'État bloque les cartes grises des autos non expertisées !

À l'occasion de la présentation du bilan de l'accidentologie 2015, mercredi, le délégué interministériel à la Sécurité routière, Emmanuel Barbe, a confié à Caradisiac que les cartes grises des véhicules soupçonnés d'être toujours dangereux seraient bloquées en préfectures dès la fin de cette semaine. Ceux "qui ne seront pas allés faire l'expertise contradictoire (sic) verront leur carte grise invalidée", a-t-il ainsi annoncé.

En revanche, aucun changement de réglementation afin de renforcer par exemple le contrôle des experts automobiles et le suivi des anciens véhicules gravement endommagés (VGE), ne paraissait à l'ordre du jour. "J'ai bien peur que le scandale puisse dès lors se répéter", nous chuchote un proche du dossier, qui aurait espéré que l'État aille plus loin…

La réponse d'Emmanuel Barbe à notre question lors de la présentation du bilan routier 2015

Par avance, nous vous prions de nous excuser pour la très mauvaise qualité du son…

 

Depuis septembre, quelque 5 000 voitures sont rappelées par le ministère de l'Intérieur. Des véhicules qui, après avoir été déclarés dangereux et vendus à la casse par leurs anciens propriétaires, n’ont tout simplement pas été détruits, mais réparés - et potentiellement très mal réparés -, puis remis dans la circulation, avec la complicité d'experts en automobile. L'affaire est en justice à Créteil.

Or, sur ces 5 000 véhicules soupçonnés d'être toujours dangereux, seuls 2 449, soit moins de la moitié, ont été expertisés en plus de huit mois. Et là-dessus, près de 40 % des autos examinées ont bel et bien été considérées comme toujours dangereuses. On peut donc légitimement supposer qu'une bonne partie de ces véhicules non encore expertisés soient impropres à la circulation.

Pour les contraindre à les faire examiner, le ministère de l'Intérieur s'apprêterait donc à bloquer les cartes grises des propriétaires récalcitrants en préfectures. Ces derniers, par ailleurs victimes dans cette affaire, devraient très vite se retrouver interdits de rouler avec ces autos.

Pourtant, ils auraient des raisons de se méfier de ce rappel officiel et des conditions de ces expertises. Tel qu'elles sont organisées, elles sont peut-être une réponse d'un point de vue strict de la sécurité routière, mais juridiquement, elles ne seraient pas valables. Au point, se demande l'avocate Caroline Tichit, de déconseiller aux victimes de suivre la procédure officielle, et "d'organiser plutôt à leurs propres frais une expertise contradictoire amiable, en convoquant au minimum le vendeur de leur véhicule". Car, en tout état de cause, les expertises officielles ne sont absolument pas "contradictoires", contrairement à qui a pu échapper à Emmanuel Barbe mercredi…

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