"Sortie de grange" - Une Ferrari 365 GTB/4 Daytona unique aux enchères
Les « sorties de grange » désignent des voitures reléguées parfois mêmes oubliées sous une bâche au fond d'un garage ou dans un coin sombre et poussiéreux d'un hangar, avant d’être redécouvertes enfin par un héritier ou un curieux. De fabuleuses capsules temporelles parmi lesquelles se cachent parfois de véritables voitures d'exception, comme cette unique Ferrari 365 GTB/4 Daytona à la carrosserie en aluminium.
Fin 2014, pas moins de 59 voitures diverses et variées sont exhumées d'une propriété des Deux-Sèvres où elles ont été dispersées, laissées à l'abandon pendant près de 50 ans. Mise aux enchères en février 2015, la collection Baillon, du nom du propriétaire des lieux, atteindra un total extraordinaire de 25,15 millions d'euros, dont 14,2 millions pour une très rare Ferrari 250 GT SWB California Spyder dans un état de conservation remarquable. Ce succès a contribué à finir de populariser ce qu'on appelle des « sorties de grange », ces automobiles délaissées pendant des années voire des décennies, finissant par sortir de l'ombre pour se retrouver, très souvent en l'état, sous les projecteurs de prestigieuses ventes aux enchères.
La dernière découverte à défrayer la technique est à nouveau une merveille de la marque au cheval cabré, une Ferrari 365 GTB/4 Daytona de 1969. Produite à 1 284 exemplaires de 1968 à 1973, c'était la voiture la plus rapide du monde à l'époque, pouvant être propulsée à 280 km/h par les 357 ch de son V12 de 4,4 l Tipo 251, à double arbre à cames en tête et gavé par six carburateurs Weber double corps. On peut aujourd'hui en trouver une pour des tarifs compris entre 600 000 et 1 million d'euros, mais la Daytona qui nous intéresse aujourd'hui a une particularité qui devrait lui permettre d'aller bien au-delà de ces chiffres donnant déjà le tournis. Parallèlement à la version « civile », 15 voitures de course ont été aussi assemblées, présentant notamment comme particularité d'avoir une puissance poussée à 406 ch pour les dix premières, puis à 456 ch pour les cinq dernières, mais surtout à recevoir une carrosserie entièrement en aluminium. Cependant, un seul et unique modèle de route passera entre les mailles du filet et recevra ce dernier traitement, et c'est celui que vous avez sous les yeux aujourd'hui.
Commandée à l'époque par le fondateur d'un magazine italien, elle changera ensuite plusieurs fois de mains sans sortir du pays avant d'être exportée au Japon en 1971 où son nouveau propriétaire en profitera jusqu'en 1980, avant d'être abandonnée jusqu'en 2017. Et c'est sous une imposante couche de poussière accumulée pendant près de 37 ans qu'elle passera sous le marteau du commissaire-priseur de RM Sotheby's le 9 septembre prochain à Maranello, au côté de la dernière LaFerrari Aperta produite. Affichant précisément 36 390 km au compteur, authentifiée par un spécialiste de la marque et accompagnée de sa trousse à outils d'époque, elle devrait s'échanger contre 1,4 à 1,7 million d'euros.
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