En visite au salon de l'automobile de Shanghai, en Chine, le patron du groupe automobile PSA Carlos Tavares s'était interrogé sur les réelles intentions de la maire de Paris Anne Hidalgo dans la mise en œuvre de sa politique de circulation dans la capitale. Une démarche à l'ambition affichée d'éradiquer de la circulation les vieux diesels polluants qualifiés de « voiture sale ». Mais pour l'homme d'industrie, il s'agit en fait d'un écran de fumée cachant mal d'une autophobie que l'on voudrait étouffer. Une position qui est venue aux oreilles de la politique qui n'a pas manqué de réagir.
Caradisiac a interviewé Christophe Najdovski, Maire-adjoint de Paris chargé des transports. L'élu figure en première ligne de la lutte anti-automobile engagée par la municipalité, qui s'est intensifiée récemment avec l'adoption d'un plan antipollution que beaucoup jugent trop sévère. Nous avons abordé ensemble les questions qui fâchent.
L'écologie routière va-t-elle devenir aussi populaire que la sécurité de même nom chez nos politiques ? Il faut croire puisque peu après l'annonce de mesures par un ministre de l'Intérieur attendu au tournant du prochain bilan sur le nombre d'accidents mortels, c'est le rouler propre qui prend le pas sur le rouler sûr. Dans l'aspiration d'une Anne Hidalgo qui veut nettoyer Paris de ses voitures « sales » s'est engouffrée Ségolène Royal et sa prime à 10.000 euros pour l'achat d'un véhicule électrique. Voici qu'à présent les députés s'en mêlent en apportant le sujet en pleine étude d'une loi Macron destinée à façonner l'économie française de demain.
La pollution aux particules fines a souvent conduit les municipalités l'an dernier à réduire la vitesse sur les axes routiers lors de forts pics, mais si les transports ont leur part de responsabilité, il est toujours compliqué de connaître avec exactitude l'origine des émissions de particules fines. Le Sénat vient justement de demander un rapport sur l'origine précise des particules fines dans les transports. Nous pourrions avoir des surprises.
Et pan dans le pif, un coup qui vient d'Airparif. Alors que les écolos de tout poil avaient leur image forte d'un Paris transformé en appartement exigu au milieu duquel le Parisien non fumeur subissait le tabagisme passif de ses colocataires fumeurs, voilà un poil à gratter qui vient s'inviter : le poêle à bois. Qui ferait autant de mal que la voiture à mazout. La voiture ne serait donc qu'une victime expiatoire ? Alors, cheminée ou pot d'échappement ?
Les 173 portiques initialement dédiés à l’écotaxe, avortée, pourraient, soit être réactivés dans certaines régions, soit servir de système de contrôle des embouteillages et des intempéries.
Si lors des discussions au Senat concernant l'extension du périmètre du bonus malus aux émissions de particules fines et aux NOx, le projet de loi écologiste a été rejeté, la ministre de l’Écologie et des Transport a laissé entendre que le barème 2015 du bonus malus écologique allait être remanié. Normalement, à partir du 1er janvier prochain, plus aucune voiture à moteur exclusivement thermique ne pourra prétendre à un bonus.
Mondial oblige, l'autre actualité automobile est un peu passée à côté. Rattrapons notre léger retard avec le projet de loi annonçant un « super bonus » pour favoriser l'achat d'un véhicule électrique.
Pour être précis, l'abus de mesures incitatives pour favoriser l'achat de voitures électriques peut parfois faire naître des problèmes que l'on n'attendait pas. En Norvège, le succès recherché dépasse les attentes et va probablement pousser le gouvernement à revoir ces privilèges à la baisse.
Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, a décidé récemment de s'opposer au projet d'autoroute A831 reliant Fontenay-le-Comte en Vendée à Rochefort en Charente-Maritime. Ce faisant, elle vient de provoquer la colère des élus locaux qui réclament un arbitrage au plus haut de l'État.