Trucs et astuces n°2: Graisser sa chaîne

En voilà une aventure, le motard doit savoir graisser et retendre régulièrement sa chaîne. Le permis le dit. Par contre, ce qu'il ne dit pas, c'est comment le faire. On entend donc à ce titre des mythes et des légendes sur la durée de vie du kit chaîne avec tel lubrifiant, avec tel système, et il est dur de se faire une idée. Cet article n'est nullement un essai, mais juste un ensemble d'informations recueillies ça et là, Internet ou garagiste du coin...

Alors les utilisateurs de cardans peuvent lâcher l'affaire, ça ne les intéressera pas.

Plusieurs écoles se battent déjà pour savoir s'il est nécessaire de la nettoyer auparavant.

La réponse la plus souvent entendue est NON.

Tout simplement parce que c'est bien souvent l'accumulation de graisse au fur et à mesure du temps qui permet à cette graisse de bien tenir entre les joints toriques et les maillons. Et la plupart des gens qui l'ont nettoyée sans remettre une abondante couche de graisse ont vu la durée de vie de leur kit chaîne bien diminuée.

On doit donc périodiquement faire attention à sa bonne lubrification, et badigeonner un des nombreux composants qui sont vendus dans le commerce. A ce niveau on va dire que la grande majorité des ventes sont réalisée par des marques, qui, à défaut d'une qualité toujours au top, garantissent plus un « minimum » qu'autre chose.

Le problème ici, c'est que de la qualité de la graisse utilisée dépend directement la quantité à mettre, et la fréquence des graissages. Et faites bien attention car le prix ne justifie en rien la qualité.

Au-delà des graisses dites donc « généralistes », c'est-à-dire sans autre exploit chimique que celui de graisser sa chaîne, certaines sont additivées de composés dit « anti-friction » ou encore résistant à la pression.

Les plus connus sont le Téflon, le PTFE (le PolyTetraFluoroEthylène, un dérivé du Téflon) et le MoS2 (bisulfure de molybdène). Tout ces additifs sont très efficaces au niveau de la durée de vie à condition que la chaîne puisse bien les « fixer ». Et ce pouvoir de fixation va dépendre de la quantité d'additif, ainsi que la formule chimique.

Donc là aussi, ça n'est pas parce qu'une graisse sera additive qu'elle sera beaucoup plus efficace. Ne pas en oublier le prix, certains brevets comme le Téflon étant tout sauf bon marché.

Je pense que dans le cas ou vous roulez souvent en duo, ce type de composé doit grandement améliorer la longévité du kit chaîne. A confirmer! (Je ne roule pas souvent en duo...)

Enfin, il existe des systèmes qui permettent de s'affranchir du graissage direct, en lubrifiant continuellement la chaîne, grâce à un goutte-à-goutte relié à un réservoir (plus une commande qui permet de couper la lubrification à l'arrêt). Ce système qui a l'air séduisant à plusieurs avantages et inconvénients.

Premièrement, on ne perd plus trop de temps à graisser manuellement la chaîne, c'est automatique. On a juste besoin d'installer le kit. Deuxièmement, la graisse utiliser n'a plus à « fortement adhérer » à la chaîne, vu que le distributeur en dispensera continuellement. Plus besoin donc de graisse dont le prix au litre dépasse les 100€, une bonne huile de tronçonneuse fait l'affaire. Ensuite, finis les dépôts de graviers et poussières entre les maillons, ils sont éjectés avec l'huile. On a plus besoin non plus de graisser après une averse, et même plus de traces noires sur l'intérieur de la jante, vu que cette huile est presque toujours translucide. Au pire, un coup de jet la nettoie rapidement.

Il faudra cependant l'installer soit même car ce n'est monté en série sur aucun tréteau. De plus, aucun voyant ne vous dira que le réservoir est vide, ce qui peut arriver vite suivant la consommation. La fiabilité exigée pour ce système est également avissez forte, mais pas impossible.

Le problème arrive en effet : on n'est pas à l'abri d'une panne sèche en pleine bourre ! Je vous laisse deviner les effets d'une chaîne non graissée en pleine balade dominicale, rupture de chaîne sur l'angle. PSPA... (Pompier, Samu, Police, Assurance)

A ce titre, on peut comprendre que les constructeurs ne veuillent pas encore en mettre en série, puisqu'on arrive là directement dans une « zone de danger ». Disons que ça n'implique pas seulement une fiabilité sans faille, mais aussi une surveillance certaine du niveau, et tous les motards ne sont pas forcément impliqués à ce point : le facteur humain !