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Une Alfa Giulia 2 en occasion : alternative crédible aux Audi/BMW/Mercedes ?

Dans Guide fiabilité / Actu occasion

Manuel Cailliot

En matière de berlines familiales premium, les clients ne jurent que par le trio allemand Audi, BMW et Mercedes, à l'image de marque en béton. Mais en 2015, 4 ans après l'arrêt de la 159, Alfa Romeo revient avec une alternative redoutable : la Giulia de 2e génération. Mais peut-elle être crédible face à ses rivales en matière de prestations ? Une bonne affaire niveau prix ? Caradisiac a regardé pour vous.

Une Alfa Giulia 2 en occasion : alternative crédible aux Audi/BMW/Mercedes ?

À l’instar de Volvo, Alfa Romeo a toujours pâti d'un statut un peu bancal sur le marché de la berline premium. Avec des produits qui se sont longtemps positionnés seulement à mi-chemin entre les modèles généralistes de Peugeot, Renault, Opel ou Ford, et les modèles premium d'Audi, BMW, Mercedes, ou encore Jaguar et Lexus. Ce fut le cas des 156, 147, 159, MiTo ou Giulietta.

Mais en 2015, arrive la seconde génération de la berline Giulia, et en 2017 le SUV Stelvio, qui pour le coup, se revendiquent clairement premium. Et avec les ambitions de venir chatouiller à nouveau les références d'Outre-Rhin. Elle n'y parviendra pas, ses ventes décevantes en sont la preuve.

Le dessin de la Giulia 2 est moins classique que celui des allemandes. Un atout, qui n'a pas suffit à en faire un succès commercial...
Le dessin de la Giulia 2 est moins classique que celui des allemandes. Un atout, qui n'a pas suffit à en faire un succès commercial...

Penchons-nous donc sur la Giulia. Elle fait, il faut le reconnaître, sensation lorsqu'elle débarque sur le marché en 2015. Très bien dessinée, une tradition chez Alfa Romeo, elle mélange les inspirations latines de la marque mais aussi les références germaniques, avec son profil trois volumes, sa malle de coffre, son long capot qui semble pouvoir abriter un V12...

À l’intérieur, le dessin se fait un peu moins rectiligne, un peu plus sensuel que chez les concurrentes. Un petit supplément d'âme qui peut plaire.

Mais au-delà de la plastique, que nous nous gardons toujours de juger, la Giulia est-elle officiellement crédible face à ses rivales ? Et surtout, est-elle une bonne affaire en occasion, ce qui est une information non négligeable ? Reprenons point par point, en se limitant toutefois, de façon assumée, à comparer avec les trois allemandes.

 

La qualité de fabrication et de finition

Ce serait mentir que de dire que la Giulia de seconde génération, malgré des améliorations par rapport aux anciens modèles de la marque, a atteint le même niveau que ses rivales. La qualité des matériaux est un peu plus disparate, et certains plastiques font pâle figure, surtout au niveau de l'entourage du levier de vitesse.

La qualité de finition et des matériaux est (un peu seulement) en retrait de ses rivales. Mais rien de honteux.
La qualité de finition et des matériaux est (un peu seulement) en retrait de ses rivales. Mais rien de honteux.

Sur ce point, les A4, Classe C et Série 3 sont un peu plus cohérentes. Elles présentent aussi une qualité d'assemblage de meilleur niveau, c'est surtout le cas pour l'Audi, un peu moins pour la Classe C, la Série 3 se situant entre les deux. Par contre, l'Alfa est impressionnante au niveau de la qualité de sa sellerie, et des cuirs. Une tradition qui remonte à la 156.

Verdict : une Giulia en retrait

 

L'habitabilité/les aspects pratiques

Déjà, l'italienne part à ce chapitre avec un handicap de taille : elle n'existe qu'en berline, là où les trois rivales existent aussi en carrosserie break. Une absence qui lui a coûté et lui coûte encore quelques ventes, c'est une certitude. Beaucoup de clients potentiels l'ont en tout cas regretté, y compris dans l'espace commentaires de Caradisiac.

  Alfa Romeo Giulia Audi A4 BMW Série 3 Mercedes Classe C
L x l x H 4,64 x 1,86 x 1,43 4,72 x 1,84 x 1,42 4,70 x 1,82 x 1,43 4,75 x 1,82 x 1,43
Volume de coffre 480 l/nc 480 l/965 l 480 l/nc 455 l/nc
Version break Non Oui Oui Oui
La Giulia fait jeu égal avec les autres en volume de coffre, et d'habitabilité. Mais aucune des berlines premium ne fait vraiment bien. Elle manque par contre d'une version break, un grand regret.
La Giulia fait jeu égal avec les autres en volume de coffre, et d'habitabilité. Mais aucune des berlines premium ne fait vraiment bien. Elle manque par contre d'une version break, un grand regret.

Aucune des quatre protagonistes ici étudiées ne peut être qualifiée de "spacieuse" ou vraiment "pratique". Avec des longueurs contenues, elles offrent toutes une habitabilité arrière moyenne. Reste que la Giulia est la plus courte de toutes, sans en pâtir au niveau ni de l'espace aux jambes, ni du volume de coffre. Dans l'absolu, l'un comme l'autre sont limités, mais c'est que les autres ne font pas mieux ! L'ouverture du coffre est par contre assez étroite, et l'accès à la banquette arrière difficile, du fait de la découpe étroite des portes arrière. Et l'imposant tunnel de transmission rend la place du milieu presque inutilisable. Les autres font-elles mieux ? À peine...

Le dossier de la banquette peut bénéficier d'une fonctionnalité rabattable en trois parties, comme les rivales. Les rangements dans l’habitacle sont rares et chiches. Au final, la berline italienne est tout de même un peu derrière les références allemandes.

Verdict : personne ne fait bien, mais la Giulia est tout de même derrière

 

La gamme de moteurs

La particularité des modèles premium par rapport aux généralistes, c'est souvent de proposer une gamme de motorisations étendue, et qui grimpe à des niveaux de puissance élevés, et utilisant parfois des moteurs dits "nobles", c'est-à-dire dotés de plus de 4 cylindres...

Voici les forces en présence, sur la durée de vie des modèles (certains moteurs ont pu apparaître, ou disparaître en cours de vie...)

  Alfa Romeo Giulia Audi A4 BMW Série 3 Mercedes Classe C
Essence - 2.0 200 BVA8
- 2.0 280 BVA8
- 2.9 V6 Quadrifoglio 510 BVM6
- 2.9 V6 Quadrifoglio 510 BVA8
- 1.4/35 TFSI 150 BVM6
- 1.4/35 TFSI 150 S Tronic 7
- 2.0/40 TFSI 190 BVM6
- 2.0/40 TFSI 190/204 S Tronic 7
- 2.0/45 TFSI 245/252/265 S Tronic 7
- S4 3.0 V6 TFSI 354 Tiptronic8
- RS4 2.9 V6 TFSI 450 Tiptronic8
- 2.0/318i 156 BVA8
- 2.0/320i 184 BVA8
- 2.0/320e 204 BVA8
- 2.0/330i 258 BVA8
- 2.0/330e 292/293 BVA8
- 3.0 L6/M340i 374 BVA8
- M3 3.0 L6 510/550 BVA8
- 1.5/180 156 BVA9
- 1.5/200 204 ch BVA9
- 2.0/200 184 BVA9
- 2.0/300 E 313 BVA9
- 2.0/400 E 381 BVA9
- 2.0/43 AMG 408 BVA9
- 2.0/63 AMG E-Performance 680 BVA9

Diesels - 2.2 136 BVM6
- 2.2 136 BVA8
- 2.2 150/160 BVM6
- 2.2 150/160 BVA8
- 2.2 180/190 BVM6
- 2.2 180/190 BVA8
- 2.2 210 BVA8

- 2.0/30 TDI 122/136 BVM6
- 2.0/30 TDI 122/136 S Tronic 7
- 2.0/35 TDI 150/163 BVM6
- 2.0/35 TDI 150/163 S Tronic 7
- 2.0/40 TDI 190/204 BVM6
- 2.0/40 TDI 190/204 S Tronic  7
- 3.0/45 V6 TDI 218/231 S Tronic
- 3.0/50 V6 TDI 272/286 S Tronic
- S4 3.0 V6 TDI 341/347 Tiptronic 8
- 2.0/316d 122 BVA8
- 2.0/318d 150 BVM6
- 2.0/318d 150 BVA8
- 2.0/320d 190 BVM6
- 2.0/320d 190 BVA8
- 3.0 L6/330d 265 BVA8
- 3.0 L6/330d 286 BVA8
- 3.0 L6/M340d 340 BVA8
- 2.0/200 d 163 BVA9
- 2.0/220 d 200 BVA9
- 2.0/300 DE 313 BVA9

On le voit, ici, et même si la Giulia ne démérite pas, avec des puissances qui montent haut, surtout en essence avec la version Quadrifoglio de 510 ch, elle est battue par les allemandes. Ces dernières proposent globalement plus de choix de puissance, et montent beaucoup plus haut sur les diesels, tout en proposant des puissances intermédiaires entre leurs surpuissantes versions M, RS ou AMG, et le reste de la gamme. C'est un peu moins vrai pour la Mercedes Classe C, qui est pingre sur les diesels. Cela dit, ils ne sont plus dans l'air du temps c'est vrai.

Reste qu'avec ce que la Giulia propose, elle couvre tout de même une bonne partie de la demande sur le marché. Les versions les plus puissantes de ses concurrentes faisant peanuts au niveau des ventes.

Verdict : la Giulia est derrière, mais la Mercedes ne fait pas mieux.

 

Les prestations routières

Ici, on rentre dans un aspect des choses assez subjectif. En effet, certains aiment les berlines moelleuses et confortables, d'autres les châssis agiles, fermes et dynamiques, qui permettent de rouler vite sans être balloté.

On peut dire que ces 4 berlines, toutefois, ne versent pas dans la molesse. On peut dire aussi que les deux plus dynamiques sur la route sont sans conteste la Série 3, et la Giulia !

Sur la route, la berline italienne est un vrai régal. Précision, dynamisme, performances, tout est là. Même le confort est préservé.
Sur la route, la berline italienne est un vrai régal. Précision, dynamisme, performances, tout est là. Même le confort est préservé.

Cette dernière a étonné son monde à sa sortie. Avec un châssis très bien étudié, des trains roulants efficaces, une architecture de propulsion avec un arbre de transmission en carbone (excusez du peu), une direction précise comme un scalpel, elle a atterri directement dans le clan fermé des berlines jouissives à mener.

C'est bien simple, face à une Série 3 certes très efficace et dynamique, mais qui le paye par un confort bien trop ferme, et des Classe C et A 4 plus confortables mais moins dynamique, cette dernière étant en plus une traction (sacrilège !), la Giulia a tout simplement bouleversé notre podium des prestations routières. Elle est pour nous, avec un compromis mieux trouvé en matière de confort/comportement, la meilleure sur la route. Quand on est à son volant, il se passe quelque chose, entre le volant et le siège autant qu'entre le volant et la route...

D'autant que systématiquement, les performances vont au-delà des attentes par rapport à la puissance des moteurs. Aussi bien avec les essence qu'avec les diesels. Les ingénieurs ont très bien travaillé et tout est optimisé pour le plaisir de conduite. C'est digne (très) de la réputation d'Alfa en la matière.

Verdict : la Giulia démontre des compétences redoutables sur la route. Pour nous, elle surclasse ses concurrentes en matière de comportement routier.

 

La fiabilité

La Giulia 2 n'est pas la meilleure en fiabilité, ce qui revient à l'A4. Mais elle ne démérite pas du tout, et fait même globalement le bonheur de ses propriétaires. Une Alfa fiable, oui ça existe, et depuis des années maintenant !
La Giulia 2 n'est pas la meilleure en fiabilité, ce qui revient à l'A4. Mais elle ne démérite pas du tout, et fait même globalement le bonheur de ses propriétaires. Une Alfa fiable, oui ça existe, et depuis des années maintenant !

C'est un point où Alfa est très attendu. Et pâtit d'une mauvaise réputation très injustifiée en réalité. Cependant, elle n'est pas la meilleure des berlines premium. En l'occurrence, l'Audi A4 fait très fort. Après des années compliquées pour Audi, elle fait l'effort d'être quasi parfaite à ce niveau. Des soucis de Bluetooth résolus par des reprogrammations sont tout ce qui est à signaler ou presque. La BMW, du moins la dernière G20, fait presque aussi bien. Finis les soucis avec les diesels. Quelques bugs subsistent au niveau électronique et multimédia, mais rien de méchant. La F30 précédente (puisque c'était celle en vente à la sortie de la Giulia 2) est un peu plus sujette aux pannes, mais en 2017, elle était fiabilisée. La Mercedes Classe C est de son côté la pire, avec des soucis de turbo ou d'injection sur les diesels, accompagnés de soucis de multimédia, d'électronique, ou de clé main-libre...

Où se situe donc la Giulia ? Eh bien, elle fait un peu moins bien que les Audi et BMW, mais franchement rien de rédhibitoire. Les pneus s'usent vite, l'écran du système multimédia peut strier, il y a des bugs comme chez les autres. Mais elle réserve globalement une grande tranquillité.

Verdict : si ce n'est pas la meilleure du lot, l'Alfa Giulia 2 reste tout de même sans gros soucis à l'usage. Ce n'est pas du tout un mauvais point, rien qui puisse contre-indiquer un achat en occasion.

Pour en savoir plus, voici la fiche fiabilité de l'Alfa Romeo Giulia 2.

 

Les prix en occasion

Et nous en venons enfin aux prix, nerf de la guerre, aussi. Car si quand on veut s'offrir un modèle premium, on a en général un budget plus épais que la moyenne, cela ne veut pas dire que l'on ne recherche pas la meilleure affaire ! La Giulia décote-t-elle plus ou moins que ses consœurs ? C'est ce que nous avons cherché à savoir en comparant des modèles équivalents.

La Giulia n'est pas donnée en occasion. Seuls les diesels décotent fort, plus fort que pour les allemandes. Mais en essence, elle résiste et n'est pas spécialement une bonne affaire.
La Giulia n'est pas donnée en occasion. Seuls les diesels décotent fort, plus fort que pour les allemandes. Mais en essence, elle résiste et n'est pas spécialement une bonne affaire.

Prenons un des premiers modèles de Giulia, année 2017, en 2.2 diesel 150 ch. Il faut compter 15 000 € à 16 000 € pour obtenir un modèle affichant en moyenne 115 000 km, en finition Super ou Lusso, haut de gamme. Cela représente une décote moyenne de - 66 %. Pour une Audi A4 TDI 150 de kilométrage équivalent, il faudra compter au minimum 16 500 € à 17 000 € (finition Sport). Cela veut dire qu'elle a décoté de - 61,5 % en moyenne. Une BMW Série 3 318d se touchera, elle, autour de 15 500 € à 16 000 € pour une finition Lounge, soit - 62 % par rapport au prix neuf. Enfin la Mercedes Classe C est bien plus chère puisqu'il faudra compter au minimum 18 000 € pour un kilométrage comparable, et un modèle 200 d 136 ch Executive. Cela signifie une ristourne de - 58 % par rapport au neuf.

On le voit, ici, la berline italienne est celle qui décote le plus.

Si l'on prend un modèle essence 200 ch, soit une Giulia 2.0 200, un peu plus récente (2019), il faudra aligner près de 28 000 € pour 90 000 km en moyenne. Soit une décote de - 40 %. En face, une Audi A4 2.0 TFSI 190 se négociera elle aussi 28 000 € pour un kilométrage identique, et cela représente une décote de - 40 % également. Chez BMW, on trouve des 320i 184 Lounge de 2019 et moins de 70 000 km à partir de 25 000 €, ce qui représente - 42 % de décote. Enfin, la berline à l'étoile, une fois n'est pas coutume, coûtera pour une occasion comparable, 200 184 ch de 2019 finition AMG Line, moins de 27 000 €, soit une décote élevée de - 45 %.

Prenons un dernier exemple, un modèle 2020, en 2.0 280 ch pour la Giulia, finition Veloce, moins de 50 000 km. Il se trouve environ à 43 000 €. Ce qui représente une moins-value de - 30 % seulement.

L'équivalent chez Audi, soit une 45 TFSI 245, un peu moins puissante, se trouve à partir de 36 000 €, avec moins de kilomètres au compteur, parfois moins de 30 000 km, soit une décote de - 37 %.

Une Série 3 330iA 258 ch de 2020, finition Luxury, moins de 50 000 km, ne se trouve pas à moins de 44 000 €, soit - 27 % en moyenne.

Verdict : la Giulia a tout de même pas mal de succès, surtout en versions essence, où les décotes sont équivalentes, voire inférieures à celles des concurrentes. Seuls les modèles diesels décotent plus que les autres, et sont de bonnes affaires.

 

LE BILAN

La Giulia, a son arrivée, a fait forte impression. Un retour très réussi d'Alfa Romeo sur le segment des berlines familiales, avec une auto très aboutie techniquement, au comportement routier réjouissant, et au style un peu plus émotionnel que celui des modèles allemands. En plus, elle est relativement fiable.

Mais elle manque de choix au niveau des motorisations, fait preuve d'une qualité de finition légèrement en retrait, et d'un équipement moins technologique (il est vrai, nous n'avons pas développé ce point, mais c'est bien le cas).

Et côté tarifs, elle n'est pas spécialement une bonne affaire. Il faut dire qu'elle est assez rare sur le marché, et qu'elle a ses fans, ce qui contribue à maintenir des cotes assez soutenues.

Au final, c'est tout de même un excellent choix en occasion, mais objectivement, une Audi A4 ou une BMW Série 3 ont plus d'arguments en leur faveur (finition, motorisations, encore plus fiables). Elles sont juste plus fades. On retiendra alors qu'en faisant presque aussi bien que des références aussi établies, c'est presque une victoire pour la belle italienne.

Une Alfa Giulia 2 en occasion : alternative crédible aux Audi/BMW/Mercedes ?

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