Une micro-citadine autoroutière géniale, la Toyota IQ
Réalisant une sorte de quadrature du cercle, la Toyota IQ parvient à limiter sa longueur à 3 m, à loger – presque – quatre passagers et à se montrer à l’aise sur autoroute. Surtout dans sa version 100 ch, particulièrement vive et agréable ! Trop chère en neuf, l'IQ débute désormais à 3 000 €.
Parfois, une voiture sort, qui inspire la concurrence. On pense à la Mini, à la Fiat 128, à la Mazda MX-5 ou, plus récemment, la Smart, en 1998. Astucieuse et minuscule, elle a donné des idées non pas à Fiat, pourtant spécialiste des petites voitures, mais à Toyota. Celui-ci a bien observé les ventes et la rentabilité de la puce fabriquée à Hambach, pour en conclure qu’aucune des deux n’était satisfaisante.
Pourtant, la clientèle existe pour une micro-voiture de ville, mais comment la rendre rentable sachant que le prix de revient n’est pas forcément fonction de la taille ? Un problème rencontré par la Mini dès 1959, plus chère à fabriquer qu’une bien plus imposante Ford Anglia, et la Smart. Il faut dire aussi que MCC, son fabricant, filiale de Mercedes, a poussé la complexité technique bien trop loin. Chez Toyota, on dispose déjà, par exemple, de petits moteurs pas chers à fabriquer, et dès 2003, on lance la conception d’une micro-citadine.
Pour assurer la profitabilité, on imagine un véhicule plus chic que la Smart, donc plus cher, mais compensant ceci par une polyvalence accrue : quatre passagers devront pouvoir prendre place à bord. Dans moins de 3 m de long et en satisfaisant à toutes les normes de sécurité, ce sera une première ! Pour ça, Toyota a dû repenser entièrement sa manière de faire.
Dessinée au Japon et en France, la voiture, dénommée IQ (QI en anglais, une façon de se moquer de Smart, qui signifie « fûté »), sort à Genève en 2008 (10 ans après la Smart, tout de même…). Qu'on se le dise, cette toute petite auto est un monument de technologie, ce que Toyota faillira à mettre en valeur.
Dommage, car à 2,985 m de long et 4 places, le contrat est rempli. Cela dit, la largeur de 1,68 m apparaît importante, tout comme la hauteur (1,50 m). La banquette arrière se rabat, histoire d’agrandir le semblant de coffre de 32 l à 242 l. L’astuce, c’est la planche de bord évidée côté passager, permettant d’augmenter la longueur disponible, et de loger convenablement deux adultes en tandem. Derrière le conducteur vu la quasi absence d’espace aux jambes, on installera surtout un petit enfant : l’IQ est en réalité une 3 + 1.
Au lancement, deux blocs sont proposés, le 1,0 l 68 ch et le 1,4 D4D 90 ch de la Yaris. La première pointe à 150 km/h et atteint les 100 km/h en 14,5 s, des chronos tout à fait suffisants pour sortir de la ville sans être gêné. Surtout, elle n’émet que 99 g/km de CO2 (selon la norme NEDC), un chiffre jamais atteint par une essence non hybride, malgré un poids de 845 kg. Mais le Cx de 0.30 est exceptionnel pour une auto aussi petite ! Quant à la seconde, elle pointe à 170 km/h et passe de 0 à 100 km/h en 10,7 s : ce sera la plus performante de la gamme.
De plus, bardée d’airbags (9 en tout, y compris pour les genoux), la japonaise obtient les 5 étoiles à l’EuroNcap. Deux versions sont proposées, l’IQ et l’IQ². Voulue chic, la Toyota propose d’emblée un équipement complet : l’ESP, la clim, les jantes en alliage, le volant réglable dans les deux plans, la radio, les vitres et rétros électriques voire l’airbag de hayon, pour protéger les passagers arrière. Presque trop !
Car le prix s’en ressent, à 12 980 € en 68 ch, soit 16 400 € actuels selon l’Insee. L’IQ², à 14 150 €, ajoute les capteurs de pluie et de luminosité, la clim auto, voire le lecteur MP3 nomade, notamment. En option, on trouve la boîte à variation continue, le cuir, ou encore le GPS. Des prix élevés qui, alliés à une ligne jugée assez étrange, empêchent l’IQ de bien se vendre.
En 2009, loin de revoir sa copie, Toyota s'enfonce dans ce que les gens ne veulent pas, et propose une version plus chère encore, l’IQ3, dotée d’un 1,3 l de 100 ch. Ce bloc lui permet d’accrocher le 170 km/h au maxi et de franchir les 100 km/h en 11,3 s.
Pas des performances de petite sportive mais presque, en tout cas de quoi en étonner plus d’un sur autoroute ! L’équipement est encore plus riche que celui de l’IQ2 : sellerie mixte cuir-tissu chauffante, rétro photosensible, stop and start. Le prix ? 16 480 €, soit 20 800 € actuels selon l’Insee. Petite mais lourde sur les tarifs !
En conséquence, les ventes restent basses. En 2011, une version 1st, un peu moins chère, est proposée, mais rien n'y fait. Les décideurs de Toyota auraient dû prévoir une variante pimpante dépouillée à moins de 10 000 €. Mais était-ce au delà de leur... QI ? En 2012, l’auto est remaniée : exit le diesel qui se vendait très peu, la sellerie est revue, et la gamme réduite à deux modèles, l’IQ et l’IQ2, cette dernière imposant la boîte à variateur. Conséquence, la 100 ch n’est plus proposée qu'en automatique !
En 2013, des séries spéciales apparaissent (City, Iconic), et en 2014, l’IQ est retirée du marché français. Environ, 13 000 unités y ont été vendues, la Smart Fortwo réalisant bien plus du double : c’est un échec… D’ailleurs, l’IQ sera boudée aux USA et au Japon également, Toyota ne la remplacera donc pas. L'intelligence ça paye, mais quand ce n'est pas cher !
Combien ça coûte ?
L’IQ démarre à 3 000 € en bon état en 68 ch, en affichant 200 000 km, passe à 4 000 € pour 100 000 km et franchit les 6 000 € à moins de 50 000 km. En D4D, comptez 1 000 € de plus. Quant à la désirable 100 ch, elle coûte en moyenne 2 500 € de plus que la 68 ch, soit un minimum de 5 500 €.
Quelle version choisir ?
Pour un maximum de polyvalence, préférez la 100 ch manuelle, mais si vous vous cantonnez à la ville, une 68 ch auto fera très bien l’affaire. Pour un usage très majoritairement hors de la ville, une D4D sera intéressante, vu ses performances canon, mais est-ce là la vocation de l’IQ ?
Les versions collector
Celles en parfait état d’origine, et à faible kilométrage. Une 100 ch manuelle et bien optionnée, voire en série limitée, comme la City Racer, a de plus fortes chances d’être collectionnée.
Que surveiller ?
L’IQ se signale par une grande fiabilité, quelle que soit la version. Des calculateurs et des injecteurs ont dû être reprogrammés ou changés en début de carrière, sous garantie. Sur la diesel, la vanne EGR peut s’encrasser, et à la longue, les projecteurs en polycarbonate s’opacifient. La présence de chaînes de distribution a le mérite de réduire les frais de maintenance. Vérifiez bien l'état de la carrosserie, car si intelligente soit-elle, l'urbaine IQ se passe de protections latérales et ne retient que des boucliers peints... Un excellent bilan néanmoins.
Sur la route
A bord, on découvre vite une des autres raisons de l’insuccès de l’IQ : malgré les prix élevés, les plastiques demeurent assez basiques. On aurait aimé une présentation plus chatoyante ! D’un autre côté, on n’a pas du tout l’impression de se trouver dans une mini-voiture, grâce à l’excellente position de conduite et à la belle largeur habitable.
Le moteur 1,3 l, bien insonorisé, a la pêche et emmène l’IQ avec une vigueur très plaisante. D’ailleurs, la vitesse maxi de 170 km/h est bridée électroniquement ! Vif, il est secondé par une boîte 6 douce à manier. De son côté, le châssis procure un certain plaisir, grâce à une direction rapide et suffisamment consistante et un bon grip, tandis que l’ESP endigue rapidement les mouvements de lacets intervenant quand on lève le pied en appui : l’empattement se limite à 2 m !
Sûre et agile, l’IQ n’en oublie pas un bon confort de suspension ni une insonorisation poussée : très étonnant pour une si petite auto. En ville, c’est un rêve, l’IQ se gare partout, et tourne quasiment sur place avec son rayon de braquage de 3,9 m. Quant à la consommation moyenne, elle s’établit à 6,3 l/100 km. Raisonnable.
L’alternative youngtimer
Honda Z600 (1970 – 1974)
Dans les mini-voitures japonaises vendues en France, c’est vers Honda qu’il faut se tourner pour trouver une alternative ancienne à l’IQ. Avec la Z600, aussi curieuse que la Toyota, et déjà assez chère en son temps car voulue assez chic avec sa carrosserie façon coupé de poche. Très courte (3,12 m), elle accueille néanmoins 4 passagers et se signale par une présentation assez raffinée pour son niveau de gamme.
Proposée avec un bicylindre de 600 cm3 refroidi par air, elle se contente de 38 ch DIN (à 7 000 tr/min) mais dépasse les 120 km/h. De quoi s’échapper de la ville et déposer proprement une 4L ! Ivresse du sport et de la vitesse… La Z600 disparaît en 1974. A partir de 15 000 € en très bel état.
Toyota IQ3 (2009) : la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 329 cm3
- Alimentation : Injection
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, triangles, barre antiroulis (AV), essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle ou à variation continue, traction
- Puissance : 100 ch à 6 000 tr/min
- Couple : 123 Nm à 4 400 tr/min
- Poids : 930 kg
- Vitesse maxi : 170 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 11,8 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Toyota Iq, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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