Voies sur berges piétonnes à Paris : Anne Hidalgo ne faiblira pas
Êtes-vous à 7 minutes près ? C'est la question que la Maire de Paris, Anne Hidalgo, pourrait poser à la rentrée à ceux qui sont contre la fermeture d'un tronçon des voies sur berges rive droite.
C'est bien connu, après la plage, les embouteillages ! Et cette année, cela ne concernera pas que les vacanciers de la Côte d'Azur. En effet, après la désormais traditionnelle opération « Paris-Plage », 3,3 kilomètres de voies sur berges rive droite ne seront pas rendus aux automobilistes à la rentrée. Ce tronçon, de l'entrée du tunnel des Tuileries jusqu'au tunnel Henri IV, deviendra piéton toute l'année.
Une nouvelle étape dans la chasse aux véhicules motorisés menée par la Maire PS Anne Hidalgo, qui a déjà rendu piéton les Champs-Élysées un dimanche par mois et a décidé d'interdire l'accès à la Capitale aux autos immatriculées avant le 1er janvier 1997 à partir du 1er juillet prochain. Rappelons qu'elle accueillera dans sa ville à la rentrée le Mondial de l'Automobile, le salon automobile le plus visité au monde, un rendez-vous où le diesel et les supercars sont encore bien représentés !
43 000 véhicules concernés
La reprise s'annonce compliquée sur ce secteur, puisque les voies sur berges sont empruntées quotidiennement par 43 000 véhicules. Une étude d'impact de la mesure, votée en décembre 2015 par le Conseil de Paris, a été révélée à l'occasion du lancement de l'enquête publique. Selon elle, les automobilistes se reporteront sur le quai haut parallèle à la voie fermée et sur le Boulevard Saint-Germain pour le trafic rive gauche. Le périphérique sera touché dans une moindre mesure.
Concrètement, qu'est ce que cela va donner pour les conducteurs ? L'étude répond en estimant les nouveaux temps de parcours. Elle indique que le trajet aux heures de pointe par le quai haut entre Concorde et Bastille prendra 17 minutes au lieu de 13 le matin, et 23 minutes au lieu de 17 le soir. Pour la rive gauche, le temps de parcours Boulevard Saint-Germain passera de 10 à 15 minutes le matin et de 10 à 17 minutes le soir.
Pour un Paris "respirable"
L'étude ajoute toutefois un « mais ». Elle précise en effet que ces augmentations des durées de trajet seront temporaires, le temps que des ajustements se fassent. Il faudra quelques semaines pour que les automobilistes adaptent leurs itinéraires ou leurs horaires, voire changent carrément de mode de transport. Pour illustrer cela, l'étude prend en exemple la rive gauche, qui est devenue piétonne en 2013 et qui avait connu un effet similaire.
Pour répondre également à l'inquiétude des élus et des habitants d'Île de France, et notamment sa présidente Les Républicains Valérie Pécresse, l'étude indique que les « impacts sur la circulation en dehors de Paris seront faibles ».
Le projet est cependant toujours contesté, notamment par l'association « 40 millions d'automobilistes » qui dénonce une mesure « catastrophique pour les riverains et usagers des axes concernés ». Mais lors du lancement de l'enquête publique, Anne Hidalgo a été claire : pour elle « il est hors de question de faiblir », ajoutant : « il s'agit de faire de Paris une ville durable et respirable ». La Maire indique que Paris ne doit pas être à la traîne dans la lutte contre la pollution par rapport aux autres grandes métropoles mondiales, en insistant sur le fait que « 60 % des Parisiens sont favorables au projet ».
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