Voiture autonome : mobilisation pour une seule législation
Qu’on se le dise, la limite pour l’avènement de la voiture autonome n’est plus technologique. Même s’il y a encore beaucoup à faire en matière de sécurité et de protection des données, les ingénieurs progressent et rendent compte à présent que le frein le plus puissant à leurs recherches est la législation routière existante. C’est le dernier verrou à faire sauter avant l’installation d’une nouvelle ère automobile. Et c’est aux États-Unis qu’on s’emploie à biffer cet obstacle.
Le jour où le conducteur d’une voiture bêtement mécanique se sentira aussi inutile et hors de son temps que celui que le cocher qui dirigeait le fiacre approche. Aux États-Unis, c’est un front commun puissant qui s’est constitué pour mener une offensive d’envergure contre les autorisés pour qu’elles se décident à adopter une législation routière ouvrant la route au véhicule autonome.
Google, Lyft et Delphi, soit les trois groupes américains pionniers de la voiture autonome, ont ainsi plaidé devant des parlementaires pour un cadre réglementaire uniforme pour permettre le déploiement rapide des véhicules sans conducteur. Une action qui veut profiter de la brèche ouverte en février par l’agence de sécurité routière (NHTSA) qui a estimé qu’un système informatique basé sur l’intelligence artificielle des voitures autonomes pouvait être considéré comme leur « conducteur ».
Le leader du mouvement s’appelle Chris Urmson, directeur du projet Google Car. Lors d’une audition au Congrès il a déclaré : « le leadership du gouvernement fédéral est primordial au vu du patchwork réglementaire et des régulations qui différent État par État. Si chaque État avance de son côté sans qu’il y ait d’approche concertée, gérer des voitures autonomes sur l’ensemble du territoire va devenir impossible, ce qui va finir par entraver de façon importante la sécurité, l’innovation et le déploiement de cette technologie ».
Pour peu, on décèlerait comme une menace tandis que l’équipementier automobile Delphi et le service de réservation par smartphone des VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) Lyft, qui s’est associé à General Motors (GM) ont abondé dans le même sens. « Le pire des scénarios pour le développement des voitures autonomes serait un conflit entre les lois », assure ainsi Joseph Okpaku, un des responsables de Lyft.
On rappellera que des constructeurs automobiles (GM, Ford, Tesla, Toyota…) aux équipementiers (Delphi) en passant par les géants de la Silicon Valley (Google, Apple) et les start-ups (Uber, Lyft), de nombreuses entreprises sont lancées aux États-Unis dans une course pour commercialiser le premier véhicule autonome. Par ailleurs, vingt-trois États américains ont introduit, lors des deux dernières années, des législations diverses qui affectent le secteur.
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