Ce premier essai d’une journée de l’Audi A4 Diesel la plus "roule sans soif" du moment s’est déroulé sur un Paris/Honfleur et retour. A l’aller, il s’agissait d’un economy run de 250 kilomètres, à effectuer à au moins 70 km/h de moyenne. Un train pas si évident que cela à tenir en empruntant pour moitié l’autoroute et pour l’autre, nationales, petites routes et la traversée d’une douzaine de villes et villages, avec moults feux tricolores, souvent rouges, et une tripotée de giratoires. Donc en roulant à peine à 10 % sous les limitations (entre 115 et 120 km/h sur autoroute, l'ordinateur affichant une conso aux environs de 3,7 l/100), clim coupée et surtout en accélérant très progressivement sans jamais dépasser 2000 tr/min, nous sommes arrivés à une consommation assez stupéfiante de 4,1 l/100. Dans des conditions plus réalistes, famille et air frais dans l'habitacle, le conducteur au pied droit léger restera aux alentours de 5 litres, sans avoir les yeux rivés sur la consommation instantanée.
Au retour, une séance musclée sur route mais sans flirter continuellement avec les limites et le régime de régulation (donc pas encore une conso véritablement maxi), nous a laissé à moins de 9 l/100. Une séquence autoroute rapide (entre 140 et 180 kmh avec de fréquentes et vigoureuses relances) s’est soldé par 7,8 l/100, un résultat là encore très raisonnable. Enfin, une conduite normale à peine apaisée sur autoroute, route et ville nous a valu une moyenne réaliste de 6,3 litres, pour une auto donnée à 4,6 l/100 km en cycle mixte.
Pour mieux situer la performance, dans des conditions d’utilisation proches, une A4 2.0 TDi 120 ch flirte avec la barre des 7 l/100 et la 143 ch tourne autour de 7,6 l/100. C’est 0,2 ou 0,3 litres de moins que la cible avouée, la BMW 318d 143 chevaux, qui plus puissante et plus agréable à mener, incite peut-être un peu plus à titiller l’accélérateur. L’Opel Insignia 2.0 CDTI 160 ch ecoFLEX n’est pas très loin non plus. Sa consommation en cycle mixte atteint 5,2 l/100 et elle nous a récemment gratifié de 6,4 l/100 de moyenne, lors d’un essai il est vrai avec une proportion de circulation urbaine moins importante (cas de figure ou l'Insignia brille moins en l’absence d'un dispositif Start/Stop).
Disponible depuis fin juin 2009 dans les concessions au prix de 32 020 € (30 110 € pour une A4 TDi 120 ch Ambiente et 32 410 € pour la 143 ch), l’Audi A4 2.0 TDIe devient bien la berline familiale la plus sobre de sa catégorie. Sans perdre une once en agrément de conduite en ville ou sur route, et sans défaillir face au chrono, même si elle se montre en toute logique une peu moins performante que la BMW 318d 143 ch. Avec ses 136ch (100 kW), elle atteint 100 km/h en moins de 10 secondes (contre 11 secondes à la 120 ch), le 1000 m départ arreté est franchi en 31,9 secondes (0,4 secondes de mieux pour la 143 ch et et autant de plus pour la 120 ch) et affiche une vitesse maximale de 215 km/h. Malgré la boîte de vitesse manuelle à 6 rapports tous rallongés de 5 % (par le biais du rapport de pont), les reprises restent décentes.
Au delà de l’allongement de la boite, afin de diminuer la consommation et les émissions de CO2 à 119 grammes par kilomètre (134 g et 139 g pour les TDi 120 et 143 ch, 123 g pour la 318d), on retrouve les classiques modifications sur le moteur (légères ici, le calculateur a été modifié pour permettre au 4 cylindres de tourner sans les signes désagréables du sous régimes dès 1200 tr/min, et évidemment sans surconsommation), l’aérodynamique et la résistance au roulement des pneumatiques. A la manière des BMW à 4 cylindres, l’A4 TDie adopte aussi un système de démarrage/arrêt (dès l’immobilisation du véhicule, le levier de vitesse au point mort et pied retiré de la pédale d’embrayage, le moteur s’éteint.
Lorsque le conducteur veut redémarrer et appuie sur la pédale pour passer la première, le moteur redémarre). Le Start/Stop permet une baisse de la consommation de 0,2 l/100 km en cycle normalisé (réduction des émissions de CO2 de 5 grammes par kilomètre), et évidemment bien plus en ville. Le dispositif fonctionne de manière silencieuse, douce et rapide, même si par manque d’habitude, il est possible de caler au redémarrage. Il est par ailleurs déconnectable comme chez BMW par l’intermédiaire d“un simple interrupteur sur la planche de bord. Les pneus à faible résistance au roulement (205/60 R 16) sont exclusifs à l’Audi A4. L’aérodynamique améliorée grâce à un carénage du châssis, l’occlusion partielle de la grille du radiateur, et la baisse de la garde au sol de 20 mm permettent une réduction de la trainée, et par conséquent de la consommation à vitesse élevée. Les ressorts plus courts ont toutefois une incidence sur le confort des suspensions : les occupants devront composer avec des réactions parfois sèches, déjà sur des revêtements peu dégradés. C’est toutefois selon nous moins sensible que pour d'autres versions de l’A4 équipées du châssis sport.
L’équipement de série comporte également un système de récupération d’énergie au freinage : assisté par une gestion intelligente de l’alternateur, ce système convertit l’énergie cinétique en électricité lors des phases de freinage. L’électricité ainsi produite est temporairement stockée dans une batterie. Quand la voiture accélère de nouveau, la batterie fournit cette énergie à l’ensemble du réseau électrique, réduisant ainsi la sollicitation de l’alternateur, et économisant ainsi du carburant. Pour parfaire sa panoplie de chasseur de gaspis, le conducteur peut compter sur cette version d’un ordinateur de bord comprenant une nouvelle interface couleur permet d’optimiser sa consommation. Par exemple, il peut informer le conducteur de la pertinence d’un changement de rapport, mais aussi signale une vitre restée ouverte, sur l’écran du Système d’Information du Conducteur (SIC) situé entre le compte-tours et le tachymètre. Ces recommandations peuvent permettre d’économiser selon le constructeur jusqu’à 30% de carburant, simplement en modifiant ses habitudes de conduite. Ce programme analyse en permanence la consommation du véhicule et donne des conseils spécifiques à la situation, en fonction du style de conduite et de la situation du véhicule.
Par ailleurs, l’A4 reste une berline bien conçue à laquelle on ne peut reprocher que des portes arrière trop étroite pour un accès aisé à la banquette, un rapport prix/équipement pas franchement attrayant face aux modèles des constructeurs généralistes, et surtout quelques options, parmi la longue liste, proposées à des tarifs suréalistes. Et il faudra bien y piocher pour améliorer l’ordinaire puisque l’A4 TDi 119 g se contente d’un unique niveau d’équipement plutot basique sur base Ambiente contre trois à la 143 chevaux. Par rapport à cette dernière à finition égale, la faible consommation de la TDie se paye peanuts, elle est même quelques centaines d'euros plus abordable, non compris le bonus écologique de 700€ pour la clientèle particulière. Quant aux entreprises, la TVS devient presque indolore.
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