Mov'eo, c'est un pôle de compétitivité en recherche et développement automobile, qui développe des projets collaboratifs innovants, pour améliorer la compétitivité internationale des entreprises françaises. Et les Mov'eo Days, ce sont des journées de rencontre où l'on discute de tout cela. La présence de Louis Gallois était donc plus que logique, et ce dernier ne s'est pas privé de tailler un costard aux constructeurs français, en évoquant quelques faits et faiblesses de ceux-ci. Il leur a toutefois reconnu quelques atouts.
Les constructeurs français ont des atouts mais sont en retard sur certains sujets et ne collaborent pas assez
Commençons donc par ceux-là. En premier lieu, notre commissaire général à l'Investissement a mis en lumière le fait que nos constructeurs disposaient de toutes les technologies aujourd'hui courantes, que c'était un acquis et que c'était primordial. Il a également souligné le fait que le virage de l'électrique et de l'hybride avait été bien négocié (respectivement par Renault et PSA, avec ses hybrides diesels). Elle se positionne ainsi sur des produits d'avenir. Bien, mais cela n'a pas conduit à la création d'une filière de fabrication de batteries, a aussitôt regretté Monsieur compétitivité…
Et les autres points noirs sont encore nombreux. Par exemple la France prend du retard dans la recherche sur les véhicules électriques à pile à combustible, qui fonctionnent grâce à l'hydrogène. Renault et PSA ne participent en effet à aucun projet, quand les constructeurs allemands, japonais ou coréens sont sur le coup. C'est pourtant selon Louis Gallois une solution d'avenir.
Ensuite le manque de coopération entre nos deux groupes nationaux a été pointé du doigt. Pas de grands projets en commun, pas de solidarité industrielle. Et une France qui souffre de la comparaison avec nos voisins allemands, dont les constructeurs travaillent plus souvent ensemble sur des projets de recherche avancée, ou du moins sur des normes communes. "Je pense que nous devons essayer de convaincre nos deux constructeurs de travailler plus ensemble" a-t-il affirmé.
Enfin, et même si c'est par ce constat que M. Gallois a commencé, il considère que "L'industrie automobile française a un rapport qualité perçue/prix qui actuellement l'expose très fortement à la compétition internationale". Cela devra obliger les constructeurs à réaliser de gros efforts de montée en gamme passant par de l'innovation, de la qualité et du service.
Un constat qu'il est impossible de nier aujourd'hui, même si des efforts ont déjà été réalisés dans ce domaine c'est indéniable.
Louis Gallois se pose donc en fin observateur du monde automobile. Il n'hésite pas à dire leurs quatre vérités à nos constructeurs, tout en les caressant aussi dans le sens du poil. Selon nous, ces derniers feraient bien de s'inspirer de ses constats et propositions, sans quoi l'avenir se ferait encore plus noir.
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