En bref
Familiale 5 places 5 portes
Quatre moteurs à essence et autant en diesels, de 86 à 180 chevaux, et consommation mixte de 3,4 l (1.6 TDI 110 ch GreenLine) à 6,1 l/100 km (1.8 TSI 180 ch Green tec)
Quatre choix de finition, de 17 850 à 29 450 €.
L'Octavia est de loin le modèle le plus vendu de Skoda, la marque tchèque passée progressivement dans le giron du groupe Volkswagen à partir de 1991. Ce modèle représente près de 44 % des livraisons mondiales pour l'année 2012. Depuis le lancement de la première génération en 1996, plus de 3,7 millions d'Octavia ont été vendues, sur un total de 9,1 millions de Skoda. L’arrivée de la troisième génération s’annonce donc capitale pour la marque.
Lors du démarrage de la production en série le 19 décembre dernier, le président du directoire de Skoda, Winfried Vahland, annonçait la couleur : « La nouvelle Octavia a tout ce qu’il faut pour être l’une des dix voitures les plus vendues dans le monde ». D'ici à 2018, Skoda prévoit de vendre au minimum 1,5 million de voitures par an dans le monde (879 200 en 2011) et l'Octavia constituera la pierre angulaire de cette croissance, soutenue par le lancement d'un nouveau modèle ou d'un modèle restylé tous les six mois en moyenne d'ici trois ans.
Au moins pour l'Octavia, ces ambitions reposent sur de solides arguments. Le premier, c'est que le nouveau modèle emprunte la toute récente base MQB du groupe Volkswagen. Celle unanimement appréciée de la Golf 7 et de la Leon 3, inaugurée par l'Audi A3 début 2012. Cette base servira à la future génération de la Polo, et jusqu'à la prochaine Passat, soit au moins une quinzaine de modèles à terme. Ici, il s'agit de la première mouture à empattement allongé de cette nouvelle plate-forme modulaire. Pour rappel, l'Octavia 2 lancée début 2004 et restylée fin 2008 reposait sur une base de Golf 5.
Une vraie familiale au prix d’une compacte
La troisième génération de la Skoda Octavia va tenter de s’imposer grâce à un châssis rigoureusement conçu, à son espace intérieur généreux, sa fonctionnalité et son coffre immense, à quelques technologies récentes pour les systèmes d’aide à la conduite et la sécurité, à une sobriété exemplaire (masse diminuée de 102 kg et moteurs TSI et TDI de nouvelle génération), à sa palette d'idées astucieuses qui facilitent la vie à bord (solutions « SimplyClever ») et naturellement, à un rapport qualité/prix qui se veut toujours exceptionnel, avec des équipements dignes d’une familiale pour le prix d’une compacte. Comme la montée en gamme est évidente d'une génération à l'autre, la nouvelle sera un peu plus chère. A peine quelques centaines d'euros. La fourchette de prix des versions commercialisées au lancement ira de 17 850 à 29 450 €. La nouvelle Octavia sera disponible en février 2013 sur certains marchés européens, et début mars en France.
Contrairement à la première génération présentée en 1996 dont l'empattement atteignait à peine 2 508 mm et qui s'assimilait à une compacte malgré sa longueur de 4,51 m, ou à la seconde qui jouait encore l'entre-deux en s'étirant sur 2 578 mm entre les essieux et à 4,57 m de bouclier à bouclier, la nouvelle Octavia s'inscrit clairement dans le clan des familiales avec son empattement allongé à 2 686 mm. Ce qui n'empêche pas ses concepteurs de continuer à viser la clientèle de berlines compactes, sans doute en raison des tarifs comparables. Si ce n'est pas de la boulimie...
Les dimensions sont à la hausse, sans trop de retenues puisque depuis l'été 2012 (décembre en France), il y a enfin dans la gamme la Skoda la Rapid, une berline compacte 5 portes pour combler l'énorme trou entre Fabia et Octavia (4,48 m de long et 2,60 m d'empattement, partiellement sur base de Polo trois volumes avec train avant dérivé de celui de l'Octavia de première génération !). Comparée au modèle précédent, la nouvelle Octavia s’est allongée de 90 mm, passant à 4,66 m, gabarit des plus raisonnables dans la catégorie à l'instar de la Chevrolet Cruze 5 portes (4,51 m de long/2,69 m d'empattement), de la Renault Fluence (4,62 m/2,70 m), de la Seat Exeo (4,66 m/2,64 m) et de la Volkswagen Jetta (4,64 m/2,65 m), contrairement à quelques autres comme la C5 ou l'Insignia qui se prennent pour des grandes routières. La largeur progresse de 45 mm, de 1,77 à 1, 81 m, tandis que la hauteur maxi est quasi-stationnaire (1 461 mm), mais le pavillon ne chute plus à partir des piliers centraux.
Ces dimensions à la hausse et surtout l'empattement allongé de 108 mm profitent à l’espace intérieur (1 782 mm de longueur habitable). Le gain concerne principalement les places arrière, ce qui n'était pas le point fort de la deuxième génération de l'Octavia. Les occupants de la banquette gagnent quelques centimètres sur les trois axes, en espace aux genoux (à 73 mm), en garde au toit (+ 8 mm à 980 mm) et + 26 mm en largeur aux coudes. Malgré cette dernière cote en augmentation, l'Octavia sacrifie le cinquième occupant. Le passager de la place centrale arrière devra composer avec l'encombrant tunnel de transmission -des futures versions 4 roues motrices prévues fin 2013-, le manque de maintien, et la largeur encore insuffisante pour un adulte.
Le nouveau modèle offre néanmoins une habitabilité dans la moyenne des véhicules du segment des familiales et supérieure à toutes les compactes.
Design moins passe-partout et coffre énorme
Si les responsables de la marque parlent de "design intemporel" ou "d'élégance intemporelle", certains le trouveront fade et peu inspiré. Grâce notamment à des lignes plus tendues et à un regard acéré proche de la récente Rapid, l'Octavia 3 démode néanmoins son aînée et gagne un brin de dynamisme, si ce n'est d'agressivité, tout en conservant des proportions équilibrées. Sous un profil classique d'une berline à 4 portes, l'Octavia tente de combiner l'élégance d'une carrosserie trois volumes (ou plutôt deux volumes et demi ici) avec les avantages pratiques d'une carrosserie fastback (5 portes) puisqu'elle dispose effectivement d'un grand hayon. Il s'ouvre sur un coffre au volume record, avec 590 litres malgré la présence de la roue de secours temporaire livrée de série (550 litres pour la Rapid et 560-580 litres pour l'Octavia 2), contre 413 à 530 litres pour les rivales directes. Les 1 580 litres dossiers de banquette repliés -en deux parties inégales- ne sont pas mal non plus. Dommage, il subsiste une marche entre dossiers rabattus et plancher du coffre. Dernier grief, à près de 70 cm du sol, le seuil d'accès à la soute est un peu trop élevé.
Un habitacle net mais triste
Produite pour l'Europe de l'Ouest par l'usine principale du constructeur tchèque à Mladá Boleslav. sur une ligne dont la capacité vient de passer de 800 à 1 200 véhicules par jour, l'Octavia voit sa finition s'améliorer légèrement. Elle atteint presque les "bons" standards Volkswagen, avec ici et là des matériaux de moins bonne facture et quelques détails d'assemblage moins soignés que la Golf, mais dans l'ensemble la qualité semble plus sérieuse que celle de la Jetta. Rien à signaler à propos de la planche de bord ou du poste de conduite bien agencé, mais sans la moindre originalité. La présentation paraît d'autant plus austère avec l'intérieur noir. Pour éviter la déprime, Skoda propose le choix d'une harmonie beige pour le mobilier et les sièges. On s'attardera au chapitre équipement sur quelques technologies et gadgets qui font leur apparition pour la première fois à bord de l'Octavia et pimentent un peu la vie à bord.
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