Comparatif – Cupra Leon e-Hybrid 245 ch vs Audi A3 Sportback 45 TFSI e : Cupra peut-il faire de l’ombre à Audi ?
Dernière-née des marques automobiles du groupe Volkswagen, Cupra fête cette année ses 5 ans. Si les chiffres de vente semblent encore modestes, le positionnement du label espagnol semble plaire puisqu’elle progresse fortement année après année. Voulue sportive, technologique et "différente", la marque pourrait bien venir rouler sur les plates-bandes d’un grand nom de l’automobile appartenant également au géant allemand : Audi. Mais possède-t-elle les qualités objectives pour y parvenir ? Un duel parricide entre la Leon et l’A3 permettra d’en avoir le cœur net.
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Au sein du groupe Volkswagen, Audi a toujours eu une place à part, celle de la seule marque premium de ce géant. Même si son offre comprend, depuis belle lurette, des modèles citadins et compacts, la griffe aux 4 anneaux a toujours défendu son territoire (et ses tarifs élevés !) grâce à une technologie et une qualité de fabrication au-dessus du lot.
L’A3, dont la première génération est apparue en 1996, illustre parfaitement ce mantra. Au sein d’une catégorie peuplée de modèles généralistes, dont ses cousines Seat Leon, Skoda Scala et Volkswagen Golf font partie, elle a été la première offre premium. Le succès a été tel que BMW puis Mercedes se sont empressés de développer de pareils modèles. La berline compacte Audi a, si l’on fait exception de la première génération, moins bien finie qu’une Golf contemporaine, toujours fait référence en matière de soin porté à la finition. L’actuel opus, 4e du nom, ne fait pas exception à la règle, même si la perfection semble moins proche qu’elle ne l’était avec la génération précédente.
Même si Volkswagen a titillé ce label prestigieux à la fin des années 1990 et au début des années 2000, jusqu’à proposer, sur certains de ses modèles, une calandre fortement inspirée de celle d’Audi, cette dernière a toujours su garder un train d’avance. Par exemple, en glissant sous le capot de l’A3 des mécaniques bourrées de cylindres et de chevaux.
L’histoire de Cupra remonte beaucoup moins loin puisque ce nom vient juste de fêter, en tant que marque, son 5e anniversaire. Longtemps cantonné au rôle de label sportif de différents modèles Seat, il a d’abord pris son indépendance en boostant des véhicules de sa marque sœur (Ateca et Leon). Mais, depuis 2020, des Cupra spécifiques ont fait leur apparition : Formentor puis Born, en attendant, l’année prochaine, le Tavascan et le Terramar avant que n’arrive, en 2025, la Raval.
Loin de se contenter de quelques atours esthétiques, Cupra propose des technologies et des mécaniques inconnues ou plus disponibles chez Seat. On pense, par exemple, aux projecteurs Matrix LED ou encore au 5 cylindres Turbo du Formentor VZ5, un moteur issu de la banque de composants propres à… Audi. Un sacré privilège puisque la marque aux anneaux avait, il y a déjà plusieurs années, refusé la demande de Volkswagen de lui fournir ce bloc pour motoriser une Golf surpuissante. Voilà qui interroge sur les objectifs de Cupra.
Même si le groupe allemand réfute l’idée d’en faire une alternative à Audi, cette proximité technique pose quelques questions quant à la capacité de la marque espagnole à venir piétiner le territoire de sa cousine. Pour y parvenir, il faudra toutefois que la gamme se montre à la hauteur, notamment sur le segment des compactes, le plus porteur d’Europe.
Puisque, chez Caradisiac, on aime bien avoir le fin mot de l’histoire, une seule possibilité s’ouvrait à nous : opposer une Cupra et une Audi dans un duel sans pitié. Notre choix s’est porté sur les Leon et A3 Sportback, dans leurs variantes hybrides rechargeables de 245 ch.
Aspects pratiques : la Leon n’oublie pas d’où elle vient
Si certaines Cupra se différencient assez notablement des Seat dont elles reprennent la base, ce n’est pas le cas de la Leon. Hormis la calandre, les logos et les boucliers, tout est partagé avec la Seat du même nom. En ce qui concerne les aspects pratiques, ce n’est pas une mauvaise chose puisqu’elle reprend le compartiment plutôt généreux se trouvant sous l’accoudoir avant, les bacs de contre-portes capables d’accueillir de grandes bouteilles d’eau et la boîte à gants au volume respectable. À la base de la console centrale, on trouve même un vide-poches capable d’accueillir, et de recharger puisqu’il est équipé d’une dalle à induction, un smartphone.
On retrouve plus ou moins ces rangements à bord de l’A3. Râlons tout de même sur la nécessité de passer par la liste des options, une mauvaise habitude d’Audi, pour pouvoir faire le plein de son téléphone sans avoir à le brancher. C’est dans le reste de l’habitacle que les écarts se creusent. Si les places avant sont généreuses dans les deux cas et proposent d’amples réglages de la colonne de direction et des sièges, le maintien des occupants est également assuré dans les deux cas. Ainsi, l’Audi est livré d’office avec des sièges avant Sport enveloppants et offrant un excellent maintien, tandis que la Cupra s’offre carrément des baquets. C’est encore mieux pour le maintien mais tout le monde n’appréciera pas de se sentir engoncé dans ses dossiers dignes d’une voiture de sport. Le modèle photographié ici, une finition VZ Cup, pousse même le bouchon encore plus loin puisque ses sièges de type Cup Bucket, c’est-à-dire encore plus enveloppant mais aussi, et c’est dommage, plus ferme.
Notre espagnole regagne des points lorsque l’on s’installe sur la banquette. L’habitabilité aux places arrière est l’un des atouts de la Leon, quel que soit le logo qu’elle arbore, puisqu’elle est l’un des meilleures de la catégorie. L’Audi, pour sa part, se savourera davantage à deux ou alors en installant des enfants en bas âge aux places postérieures. L’espace alloué aux jambes manque, en, effet, cruellement au second rang. Il est vrai qu’elle est plus courte de 6 cm (4,34 m contre 4,40 m) que sa cousine.
À l’inverse, l’allemande propose un coffre un peu plus spacieux. Mais, avec 280 l, la Leon en disposant de 270, l’espace reste compté pour les bagages. La faute à la batterie de traction implantée sous la malle et qui fait perdre une centaine de litres à nos deux comparses. Pour ceux qui ne sauraient se satisfaire d’aussi peu, la Cupra propose une solution, baptisée Sportstourer. Sous ce patronyme, on trouve une variante break dont le coffre est capable d’embarquer 470 l de bagages. Mais, pour cela, il faudra se défaire de 1 010 € supplémentaires.
Sur le plan de l’ergonomie, la Cupra est un parfait exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Toutes les commandes de confort et de pilotage des aides à la conduite sont regroupées sur la tablette tactile. Du coup, les icônes, menus et sous-menus foisonnent, au point qu’il est difficile de s’y retrouver, même après plusieurs heures passées au volant. L’A3 ne fait évidemment pas l’impasse sur la tablette, mais la climatisation se pilote depuis des touches physiques situées juste au-dessous de celle-ci. De plus, les icônes des menus sont plus simples à lire et l’on prend rapidement ses marques à bord de cette Audi.
Reste un point crucial à aborder, celui de la qualité de finition. Dans un cas comme dans l’autre, ces deux-là en remontrent à la plupart des autres berlines compactes. Tout n’est toutefois pas, loin de là, parfait. Ainsi, Leon et A3 partagent le (mauvais) goût des plastiques de piètre qualité pour la partie basse de leur planche de bord. Relevons néanmoins que les assemblages sont parfaitement soignés dans un cas comme dans l’autre et que les plastiques moussés abondent sur la partie supérieure. On s’étonne toutefois que l’Audi ne prenne pas le dessus sur la Cupra à ce chapitre. Pire, elle fait moins bien au final si l’on se penche sur les contre-portes avant. Celles de la Leon ont droit à un plastique moussé à cœur alors que l’A3 se satisfait d’un matériau simplement pelliculé en surface.
Pratique | Cupra Leon e-Hybrid 245 ch VZ Cup | Audi A3 Sportback 45 TFSI e Competition |
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Qualité de la finition | ||
Rangements | ||
Modularité | ||
Coffre (volume, seuil, facilité de chargement) | ||
Longueur maxi de chargement | ||
Places AR : longueur aux jambes | ||
Places AR : largeur aux coudes | ||
Places AR : garde au toit | ||
Plancher plat | ||
Puissance maxi de recharge courant alternatif (à la maison) | ||
Puissance maxi de recharge courant continu (borne rapide) | ||
Recharge rapide | ||
Note : | 11,8 /20 | 11,5 /20 |
Budget : le grand écart
Se revendiquer marque premium, cela passe par des tarifs haut perchés. Démonstration avec "notre" Audi A3 Sportback 45 TFSI e. Commercialisée avec un unique niveau d’équipement, qu’Audi baptise Competition, elle est facturée 51 170 €… hors options bien sûr. Toutefois, au premier abord, ce tarif pourrait ne pas sembler si élevé une fois comparé à celui de la Leon Cupra. Nommé e-Hybrid 245 ch, la variante hybride rechargeable de cet essai, une finition VZ Cup, est encore plus coûteuse : 52 690 €. Ce prix qui pourrait sembler excessif pour une marque dont l’image de marque reste encore à construire n’est toutefois pas injustifié, comme nous le verrons plus tard. Surtout, avec cette motorisation, il est également possible d’opter pour la version VZ "tout-court" contre "seulement" 47 440 €.
Gabarit équivalent et mécanique identique se traduisent, par ailleurs, pas des consommations semblables. En n’abusant pas de la pédale de droite, il ne sera pas difficile de rester sous la barre des 6 l/100 km. En ville, naviguer entre 4,5 l et 5 l/100 km est même parfaitement atteignable par n'importe quel conducteur lambda. Côte autonomie en tout électrique, tablez sur une quarantaine de kilomètres, ce qui suffira à la plupart des trajets du quotidien. À l’autre extrême, une fois la batterie presque vide et en adoptant une conduite plus sportive, n’espérez pas brûler moins de 9 l tous les 100 km.
Si l’on se penche sur les autres données budgétaires, on constate étonnamment que l’Audi sera moins chère à assurer que la Cupra. Cette dernière paie sans doute ici son positionnement sportif. Mais, à chaque passage en atelier, il faudra tabler sur une facture plus élevée de 10 à 20 % chez Audi.
Budget | Cupra Leon e-Hybrid 245 ch VZ Cup | Audi A3 Sportback 45 TFSI e Competition |
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Coût d'achat | ||
Bonus/malus | ||
Consommation : données constructeur | ||
Consommation : relevés Caradisiac | ||
Courroie de distribution/chaîne | ||
Cote attendue | ||
Durée de la garantie | ||
Fiabilité attendue/coût de réparations | ||
Note : | 13,3 /20 | 13 /20 |
Équipement : options ou packs ?
Dans son unique définition Competition, l’Audi A3 Sportback 45 TFSI e affiche une dotation de série honorable. Honorable, mais loin d’être complète. Ainsi, si les jantes alliage de 18", les projecteurs à LED, les vitres arrière surteintées, le Virtual Cockpit, le GPS connecté ou encore le Park Assist sont de la partie, il faudra remettre la main à la poche pour obtenir la trappe à ski (245 €), le hayon électrique (450 €), le régulateur de vitesse adaptatif (710 €), la conduite autonome de niveau 2 (1 800 €), le chargeur de smartphone à induction (190 €), la clé mains libres (550 €), les miroirs de courtoisie éclairés (90 €) ou encore les phares matriciels (850 €). Et nous ne parlons même pas ici de raffinements tels que les sièges électriques ou le toit ouvrant panoramique. Avec une telle liste de supplément, la barre des 60 000 € sera atteinte dans difficultés.
Dès la finition VZ, qui est, rappelons-le, facturée près de 5 000 € de moins que l’Audi, on trouve les mêmes équipements de série. Et même un peu plus, la caméra de recul et l’amortissement piloté étant livré sans supplément. Autant dire que la VZ Cup fait, pour sa part, le plein dans tous les domaines. En complément, elle offre le spoiler en carbone, le pack Drive Assist XL (conduite autonome de niveau 2), le volant chauffant, la sellerie cuir (uniquement disponible en bleu sur cette finition), le pack Hiver et les jantes de 19". Soit, au bas mot, 4 000 € d’équipements de plus que l’A3.
Avec une telle dotation de série, la VZ Cup réduit la liste des options au minimum. On y trouve principalement les projecteurs matriciels (620 €), le toit ouvrant panoramique (1 140 €) et pléthore de teintes métallisées, nacrées ou mates (650 à 2 000 €), la peinture de série étant le blanc Candy. Pas la peine de compter les points ici, la Cupra met carrément l’Audi KO.
Rapport prix/équipements | Cupra Leon e-Hybrid 245 ch VZ Cup | Audi A3 Sportback 45 TFSI e Competition |
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Aides à la conduite | ||
Conduite (liaisons au sol) | ||
Confort | ||
Multimédia | ||
Style intérieur | ||
Style extérieur | ||
Note : | 14,7 /20 | 14,3 /20 |
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