Essai vidéo - Peugeot E-3008 (2024) : des qualités, mais des défauts !
Après une seconde génération qui a su séduire bien au-delà des prévisions, Peugeot réinvente son SUV compact avec une personnalité extérieure renforcée, une présentation intérieure toujours plus moderne et surtout une version électrique inédite. C’est justement celle-ci que nous avons à l’essai aujourd’hui.
Sommaire
Note
de la rédaction
14/20
EN BREF
SUV compact
3ᵉ génération
À partir de 38 490 € en hybride
A partir de 44 990 € en électrique
Le premier 3008 est apparu sur le marché en 2009, mais c’est surtout en 2016 avec la seconde génération, que Peugeot a complétement dynamité le segment des SUV compacts. Très rapidement, le SUV du Lion s’est imposé comme le modèle le plus vendu de la catégorie, et ce, pendant plusieurs années. Un vrai best-seller et une cash-machine énorme pour Peugeot. En l’espace de 7 ans, il s’est en vendu plus de 1,3 million d’exemplaires. Tout simplement énorme. Mais il est temps pour lui de tirer sa révérence et d’être remplacé par un tout nouveau modèle : le 3008 III. Vous avez d'ailleurs déjà pu lire un premier essai exclusif de la version hybride Puretech 136, mais voici celui d'une version très attendue : le e-3008. Une nouveauté dans la nouveauté, puisque c'est la première fois de son histoire que le 3008 existe en version 100 % électrique, n'ayant existé, électrifié, qu'en hybride rechargeable jusque là. Nous étions donc fort impatients d'en prendre le volant.
Et comme cela avait été le cas lors du passage entre les deux premières générations de 3008, Peugeot a décidé de tout changer. Quand on découvre le nouveau 3008 pour la première fois, on est frappé par la rupture stylistique existante avec le précédent. Ainsi, si ce dernier ne manquait déjà pas de personnalité, le nouveau frappe encore plus fort avec des lignes très géométriques particulièrement tendues. On a l'impression que les designers ont eu carte blanche.
La face avant est révolutionnée avec une large calandre sans démarcation accueillant en son centre le nouveau logo surplombé par l’appellation "3008". Elle présente un dessin en forme de damiers, couleur carrosserie, et en dégradé depuis le centre jusqu'aux extrémités. Elle intègre de chaque côté les feux de jour en forme de triple griffe et est dominée par des projecteurs très affinés par rapport à la précédente génération.
L’arrière est encore plus en rupture avec une poupe très haute et verticale. C'est massif, et surtout cela laisse très peu de place à la lunette, qui en devient une meurtrière qui ne facilite pas la rétrovision. De profil, le 3008 adopte clairement la tendance actuelle du "SUV coupé" avec une ligne de pavillon plongeante, sans toutefois que cela ne pénalise la garde au toit. Le bequet de hayon est long et porte sur ses côtés des excroissante baptisées "oreilles de chat" par Peugeot.
Avec des traits de carrosserie très marqués, une ligne de caisse haute, l’ensemble est indéniablement dynamique et statutaire. Deux caractéristiques déjà présentes sur le second 3008, et qui sont ici exacerbées. Certains trouveront toutefois quelques ressemblances avec des modèles signés Lexus, du moins dans l'originalité dont il fait preuve. Attention, car c'est à double tranchant. Il pourra plaire, comme il pourra déplaire.
Un habitacle moderne et bien présenté, mais quelques matériaux décevants
Même tendance dans l’habitacle. Depuis quelques années, Peugeot soigne ses intérieurs. Tout est parti du i-cockpit, une présentation qui se compose d’une instrumentation haute, d’un écran multimédia légèrement tourné vers le conducteur et un petit volant. Le temps a passé et celui-ci s’est modernisé avec notamment un agrandissement des écrans, mais aussi l’introduction de certaines innovations comme l’instrumentation numérique 3D (que ce 3008 n'a pas). Tout cela s’est accompagné d’une indéniable montée en gamme. Ainsi, l’instrumentation numérique est désormais remplacée sur la finition la plus haute par une double dalle numérique large de 53 cm (21 pouces). Le niveau "Allure" aura droit pour sa part à deux écrans séparés.
Dans les deux cas, on retrouve bien évidemment le petit volant avec une forme inédite, qui peut être désormais chauffant. Sous l’écran, les i-Toogle présents sur la dernière génération de 308 sont aussi bien présents, mais il est possible de faire glisser l’écran sur le côté afin d’augmenter le nombre de fonctionnalités. Elles sont dorénavant au nombre de 10. Le plus étonnant est surtout l’organisation, avec une planche de bord qui semble s’étendre sur les contre-portes. De quoi renforcer l’impression de cockpit. Le bandeau supérieur est, lui, rétroéclairé et donne une belle atmosphère lorsque la luminosité est basse, ou de nuit. Et l'ambiance est résolument moderne, tout comme le dessin. Effet wahou garanti quand vous entrez dans l'habitacle.
Nous avons toutefois été un peu déçus par la qualité de certains matériaux. Si la coiffe de planche de bord et tous les endroits où l'on pose les mains (ou genou) sont moussés, si le tissu qui recouvrent une bonne partie de l'ensemble, si les assemblages sont plus précis que précédemment, certains plastiques détonent dans l'environnement, comme celui de la console centrale. Il est vraiment dur et fait un bruit affreux quand on le tapote (oui je sais, on ne passe pas son temps à ça). Ce n'est même pas au niveau de Dacia. Un détail peut-être mais l'ancien 3008 faisait mieux, la concurrence aussi. Parmi les nouveautés, on notera que le levier de vitesses migre à présent au centre de la planche de bord, ce qui n'est pas l'endroit le plus naturel. On l'aurait apprécié à l'emplacement du sélecteur de modes de conduite. Par contre, le côté pratique n’est pas oublié avec de nombreux rangements.
Côté gabarit, ce nouveau 3008 mesure désormais 4,54 m, c’est 9 cm de plus que la précédente génération, et l'empattement progresse de 6 cm. Toutefois, cela n’a pas vraiment de conséquence bénéfiques sur les aspects pratiques. Le coffre propose un volume de chargement de 520 litres, soit une contenance identique à auparavant (Skoda Enyaq, 585 litres, et VW ID.4, 543 litres, font un peu mieux, tout comme le Scénic e-Tech, 545 litres). Il est toutefois dommage que le plancher ne soit pas plat banquette rabattue, comme c’est le cas dans beaucoup de modèles de véhicules. Bilan contrasté pour l’habitabilité, qui est moyenne aux places arrière, et reste dans l’ensemble identique au précédent. Et on "monte" dans ce e-3008 plus que dans le précédent, car le niveau du plancher est assez haut, à cause des batteries.
Moteur hybride léger et 3 versions 100 % électriques
Sur le plan technique, la principale nouveauté de ce 3008 réside dans le fait qu’il va être disponible en 100% électrique, donc. Ainsi, au côté de la version hybride déjà essayée (136 ch, 230 Nm, 123 g de CO2/km), et des versions hybrides rechargeables à venir plus tard (195 ch), on pourra trouver trois déclinaisons carburant aux électrons. La première est celle de notre essai, forte de 210 ch et alimentée par une batterie de 73 kWh permettant une autonomie de 527 km maximum, une seconde avec la même batterie et deux moteurs (un second de 110 ch sur le train arrière, en faisant une 4 roues motrices) pour un total de 320 ch (autonomie non précisée) et une dernière dite "grande autonomie" de 230 ch promettant 700 km d’autonomie grâce à une batterie de 98 kWh. Le pack de batterie est fourni par un FBD pour la petite, et ACC (usine française) pour la grosse, avant qu'ACC devienne fournisseur pour les deux.
La technologie est identique pour les deux, soit NMC (Nickel, Mangnère, Cobalt) mais la 73 kWh embarque 60 % de Nickel, 20 % de Manganèse et 20 % de Cobalt, tandis que la 98 kWh est plus densément énergétique, avec une proportion respective de 80/10/10.
La plateforme du nouveau 3008 est aussi toute nouvelle. Il s'agit de la plateforme Stellantis modulaire multi-énergies STLA Medium, qui sera utilisée par de nombreux modèles, dont le 5008 à venir. Même si elle peut accueillir des blocs thermiques, elle a été avant tout étudiée pour l'électricité.
En parlant d'électricité, le chargeur embarqué est un 11 kW en série (22 kW en option) et la charge rapide permet d'encaisser 160 kW de puissance, soit une recharge de 20 à 80 % en 30 minutes (10 minutes pour 100 km). Certaines concurrentes font mieux, surtout celles en architecture 800 Volts (ici on reste en 400 V), mais Peugeot explique avoir fait un choix rationnel entre performances de recharge, et coûts de fabrication.
Pour notre essai, nous avons donc eu entre les mains une version 210 ch, 73 kWh de capacité, en finition haute GT. Cliquez sur page suivante pour avoir nos impressions sur la route.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,54 m
- Largeur : 1,89 m
- Hauteur : 1,64 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 520 l / 1 480 l
- Boite de vitesse : NC
- Carburant : Electrique
- Taux d'émission de CO2 : 0 g/km
- Bonus : -5000 €
- Date de commercialisation du modèle : Janvier 2024
* A titre d'exemple pour la version III ELECTRIQUE 210 73 KWH GT.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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