Les mille vies de Fangio
L’actualité culturelle autour de l’automobile nous offre l’occasion de belles rencontres autour de la créativité.
Juan Manuel Fangio continue de fasciner nos contemporains. Cinq fois champion du monde des pilotes, entre 1951 et 1957, l’Argentin reste une référence dans son sport vingt-neuf ans après sa disparition !
Dans la mémoire collective, Fangio est regardé comme l’archétype du champion. Notre confrère Sylvain Reisser, rédacteur en chef adjoint au Figaro, lui a consacré une passionnante biographie.
Il ne s’agit pas d’un récit linéaire qui relate la vie de Fangio au jour le jour, mais une succession de petites nouvelles qui racontent dans un style vif et un rythme haletant les épisodes les plus marquants de sa carrière.
Le livre démarre avec la prise d’otage rocambolesque de Fangio à Cuba en 1956. La veille du Grand Prix de Cuba, le dimanche 21 février, à 21 heures, Juan Manuel Fangio était kidnappé dans le hall de l’hôtel Lincoln par « des rebelles masqués », titrait France-Soir. Il s’agissait de membres du « Mouvement du 26 juillet » (M26), constitué de partisans de Fidel Castro, qui tentaient de renverser le régime du général Fulgencio Batista.
Fangio fut relâché vingt-six heures après son enlèvement, trop tard pour prendre le départ du Grand Prix, mais il garda pour ses ravisseurs une étonnante indulgence !
Dans un autre chapitre, Sylvain Reisser évoque les relations tumultueuses de Fangio avec Enzo Ferrari. Détenteur du titre mondial en 1951 avec Alfa Romeo et en 1954 et 1955 avec Mercedes-Benz, Fangio trouva refuge au sein de la Scuderia Ferrari après le retrait de la compétition de l’écurie allemande au terme de la saison 1955.
Fangio décrocha une quatrième couronne au volant d’une monoplace capricieuse, née chez Lancia, et il ne conserva pas un souvenir plaisant de ce passage à Maranello.
Sylvain Reisser évoque la tragédie qui fit plus de 80 victimes aux 24 Heures du Mans 1955. L’écurie Mercedes-Benz se retira, une de ses voitures étant impliqué dans l’accident. Fangio était en tête au volant d’une 300 SLR et perdait sa dernière chance de gagner dans la Sarthe.
Ailleurs, il décrocha une multitude de succès qui sont à découvrir dans Les mille vies de Fangio aux éditions du Rocher.
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