Le site de l’Institut national de l’audiovisuel recèle de véritables trésors, et notamment en ce qui concerne l’automobile. Y sont en effet consultable des milliers d’extraits d’émissions traitant ce thème qui nous est cher, sous tous les angles imaginables. Pour cette première plongée, nous nous sommes ainsi intéressés à la façon dont le sujet du salon avait été traité au journal télévisé tous les dix ans entre 1954, époque où l’auto provoquait encore un optimisme assez béat, et 2004, période nettement plus raisonnable où les mini-monospaces tenaient la vedette. Entre les deux, on a notamment (re-) découvert qu’en 1964 l’automobile était en crise, ou qu’en 1974 Audi caressait l’espoir de concurrencer la Renault 5 avec la 50 (une VW Polo rebadgée)… Coup d’œil dans le rétro.
1954 : l’automobile est une aventure
Un ton résolument optimiste, un fond sonore entraînant, et une douce ironie : l’automobile est encore une aventure, et fait rêver les foules. L’on découvre ici la Renault 4CV survolant Paris arrimée à un hélicoptère, et l’on apprend que les martiens roulent en Simca… C’est tout simplement délicieux.
1964 : l’automobile devient mature
Dans ce premier sujet, on découvre que les constructeurs français cherchent à monter en gamme, ainsi qu’en attestent les efforts sur la qualité des moquettes utilisées à bord des voitures. L’on relève l’apparition de carrosseries break chez Peugeot et Simca (avec table de pique-nique intégrée au plancher de coffre, plus de trente ans avant le Honda CR-V !), tandis que de nouveaux freins thermo-stables « répondent aux besoins d’une conduite rapide ». A l’époque, la vitesse est encore bien vue…
Georges Pompidou, Premier ministre et grand amateur d‘automobiles (il possèdera notamment une Porsche 356), visite le salon et s’y intéresse - sincèrement - aux nouveautés : les breaks Ami 8, 404 et Simca 1500 témoignent des prémices de la société des loisirs. Et comme les marques françaises ont des prétentions sportives, sont également évoquées les Matra Bonnet et Renault 8 Gordini (50 ans déjà !).
1974 : le grand n’importe quoi !
Sans doute le reportage le plus savoureux de notre sélection. On y découvre, pêle-mêle, une Buick Skyhawk, coupé censé « donner la réponse de l’Amérique à l’Europe », avec son moteur V6 à la consommation « raisonnable » de 12 à 14 litres (!), une Audi 50 espérant rivaliser avec notre Renault 5 (les temps ont bien changé…), ou bien encore une Matra Bagheera rhabillée par le couturier Courrèges (l’idée était bonne, cela dit). Certains constructeurs se montrent plus raisonnables, à l’image de Toyota, qui se place timidement sur le créneau des familiales avec sa Corolla 1800. Difficile d’imaginer alors que le japonais allait devenir numéro 1 mondial.
1984 : les années GTI
Aaah, Noël Mamère, sa moustache et son air sévère… Dans l’euphorie des années 80, les constructeurs français appuient sur l’accélérateur : Renault présente la Supercinq, modèle d’importance pour l’hexagone, mais l’on s’attarde davantage sur les R25 V6 turbo (BMW et Mercedes en tremblent encore!), Peugeot 305 GTX, Citroën Visa GTI et autres CX GTI Turbo, laquelle pointe à 220 km/h. Enfin, l’on ne reviendra pas sur les objectifs américains alors affichés par l’ex-Régie. Même si la réalité a vite douché les ambitions françaises, on envie ce vent d’optimisme qui soufflait alors globalement sur l’automobile.
1994 : l’auto lave plus vert
La crise du début des années 90 est passée par là, et l’automobile s’assagit. On fait rouler des diesels à l’huile de friture, un prototype solaire préfigure les F1 écolo de 2010 (ouarf ouarf), et la Renault Clio électrique pourrait bien révolutionner la circulation urbaine…tout comme la Zoé vingt ans plus tard. Les japonais montrent toutefois la voie côté électricité, avec des projets de prises de recharge dans les garages ou des bornes dans les parkings. Sur ce point, cela commence tout juste à avancer chez nous.
2004 : l’automobile se cherche
Les modèles électriques sont mis entre parenthèses, Peugeot essaie de faire rêver avec une 907 totalement irréaliste tandis que Citroën a juste une triste C5 V6 à montrer. Quant aux mini monospaces, les Renault Modus et Peugeot 1007, ils ne connaîtront pas de descendance. Pas grand-chose à garder, donc.
2014 : l’histoire continue...
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