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80 km/h : 800 radars, flashs doublés et toujours… 26 M€ de recettes en plus, selon Beauvau !

Dans Pratique / Radars

Stéphanie Fontaine

La réponse donnée par le ministère de l'Intérieur à un sénateur, jeudi, sur "les conditions d'affectation du surplus des amendes (...) lié à l'abaissement de la vitesse" devait traîner dans un tiroir depuis un bon moment, tant les hypothèses qui y sont émises paraissent aujourd'hui obsolètes. En voici les détails…

80 km/h : 800 radars, flashs doublés et toujours… 26 M€ de recettes en plus, selon Beauvau !

Surprise ! Dans une réponse écrite à une question parlementaire, publiée jeudi, le ministère de l'Intérieur parle encore "du surplus de recettes" généré par l'abaissement des vitesses autorisées, et donc par la mise en place du 80 au 1er juillet dernier. Des radars vandalisés ? Il n'en est fait nullement mention. Pas plus qu'un quelconque manque à gagner de plusieurs centaines de millions d'euros

Beauvau continue d'estimer ce surplus à "26 M€ compte tenu du taux de paiement habituel de 76 % pour une amende moyenne de 52 euros constatée en 2017". Pour ce faire, il part de "l'hypothèse d'un volume de 867 000 messages d'infraction supplémentaires" de juillet à décembre 2018, sur un "parc de radars disponibles sur les routes concernées (...) d'environ 800", ce qui "correspondrait à un doublement des flashs habituellement constatés et aboutirait à l'envoi de 660 000 avis de contravention"… Autant de détails pour justifier son estimation, on n'y croyait plus ! Dommage que tout ça paraisse autant obsolète désormais.

Le ministère va même jusqu'à préciser qu'en moyenne, "les radars automatiques placés sur les routes concernées (…) ont émis six flashs par jour en 2017. Aussi, il est considéré que dès lors qu'un radar automatique placé sur ces routes émettra plus de six flashs par jour, les flashs supplémentaires seront liés à l'abaissement de la vitesse maximale autorisée."

Des infos aussi has been dans le bilan du 80 ?

À lire, entre les lignes, on comprend bien que la réponse devait traîner depuis un moment dans le tiroir. Elle évoque par exemple le vote du projet de loi de Finances pour 2019, comme s'il n'avait toujours pas eu lieu, alors que ladite loi a été promulguée le 28 décembre.

Au sujet de l'heureux bénéficiaire de "l'intégralité" du surplus des recettes, dans la première partie de cette réponse, le ministère nous parle encore du "fonds d'investissement pour la modernisation des structures sanitaires et médico-sociales destiné à la prise en charge des accidentés de la route". Certes, c'est ce qui avait été annoncé au départ par le gouvernement. Mais de fait, ce fonds n'existe pas… D'où d'ailleurs en partie le questionnement initial du sénateur (UMP) Mathieu Darnau, posé le 1er novembre. Et pour finir, dans la réponse qui lui est donnée, c'est bien le "fonds pour la modernisation des établissements de santé publics ou privés (FMESPP)" qui est mentionné.

Espérons que les chiffres disponibles seront actualisés dans "l'analyse du bilan" de l'abaissement à 80, attendue "de façon imminente", si l'on en croit les propos du secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez, au sénat mercredi. Peut-être aurons-nous grâce à ce bilan la possibilité d'évaluer la "vraie" facture des radars dégradés ?

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