Début août, vous avez tous bien ri lorsque Patrick Garcia vous avait présenté, je cite, une « VW Beetle BioBug qui marche au caca ». Il est vrai que le sujet peut surprendre et il est difficile d'imaginer un tel prototype envahir les rues. Et pourtant : à Oslo, les bus ont d'ores et déjà adopté ce carburant marron. Pardon, vert. Bref.
Tout est parti d'une étude ayant montré que la pollution issue du transport public et public avait augmenté de 10% depuis 2000. La municipalité d'Oslo s'étant engagée à rendre la ville neutre en carbone d'ici 2050, elle devait trouver une solution au problème de ses émissions CO2... et a pour cela tablé pour ses transports publics sur l'énergie la plus disponible qui soit : celle des déjections humaines. « En allant aux toilettes, une personne produit l'équivalent de huit litres de diesel par an. Cela semble peu mais, multiplié par 250000, cela permet de faire rouler 80 bus, à raison de 100 000 km chacun », explique le responsable du projet. « On gagne sur tous les tableaux : cela représente un bilan carbone neutre, cela ne pollue presque pas, c'est moins bruyant et c'est renouvelable à l'infini ».
Et pour se procurer ce carburant franchement alternatif, inutile d'en arriver à des situations gênantes ; le méthane est en effet obtenu par l'intermédiaire des stations d'épurations destinées à collecter les eaux usées (et donc le produit de nos « tirages de chasse »). Au final, le carburant obtenu est propre, du moins en terme d'émissions de gaz à effet de serre, et permet depuis l'été d'alimenter 80 bus en attendant d'étendre le projet aux 400 bus que compte le réseaux de la ville. Côté coût, il faut compter 15% de plus par rapport à un carburant classique ; une différence qui se s'explique par le tarif plus élevé des bus lors de l'achat.
Pour finir, qu'on se rassure : les véhicules roulant au méthane ne sentent absolument rien. Ouf !
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