Nombreux sont ceux qui se plaignent de la hausse exponentielle du prix du baril de pétrole : après avoir passé la barre symbolique de 100 $, il a tout de même atteint 115 $ la semaine dernière ! Cependant, certains voient cette hausse d’un bon œil : D1Oils, producteur britannique d’agrocarburants expérimente la culture d’une plante qui pourrait remplacer les agrocarburants traditionnels (maïs, soja, betterave…) : le jatropha.
Le jatropha a de nombreuses vertus : poussant sur des sols très arides, la plante produit de l’huile qui après transformation, peut être utilisée comme un agrocarburant. Contrairement aux cultures traditionnelles qui utilisent des plantes alimentaires, le jatropha n’est pas comestible, ce qui élimine les problèmes d’éthique avancés récemment après les révoltes de la faim. Elle est aussi intéressante socialement, puisqu’elle valorise les terres arides et permet la création de nouveaux emplois dans les pays en voie de développement.
Sur le plan économique, le jatropha produit jusqu’à trois fois plus d’agrocarburant que le maïs. Comme elle peut être cultivée sur des terres arides, elle réduit les coûts de production.
D1Oils mise donc sur cette plante aux multiples vertus : l’entreprise est déjà propriétaire de 200 000 hectares de cultures dans plusieurs pays, et continue d’acheter des terres. Pour l’instant, le carburant issu du jatropha est utilisé localement dans les pays producteurs, mais l’objectif est de s’installer sur le marché mondial en exportant la précieuse huile. BP serait vivement intéressé par l’huile de jatropha : la compagnie pétrolière vient en effet de signer une joint-venture avec D1Oils.
Cette plante semble prometteuse, mais attention à ce qu’elle ne prenne pas la place de cultures alimentaires : cultiver à outrance le jatropha reviendrait au même que de destiner les cultures de maïs ou de betterave à la production d’agrocarburants…
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