Trouver une autre issue d'ici demain 20 janvier tiendrait en effet du miracle. L'Etat a jusqu'à ce 20 janvier pour négocier avec les sociétés d'autoroutes les tarifs applicables au 1er février 2015. Mais négocier quoi avec des parties qui sont en position de force en l'état actuel des documents signés ? Celles-ci veulent une inflation des tarifs de 0,57% et tout porte à croire qu'elles l'obtiendront. L'Etat aura beau s'en désoler, menacer de dénoncer les contrats de concession, rien n'y fera.
Alors, pour donner le change et entretenir l'illusion, nos dirigeants vont mettre en place une mission réunissant des parlementaires et des experts. Au printemps, un rapport fleurira qui envisagera toutes les possibilités pour rééquilibrer le rapport de force sur les autoroutes au profit de l'État. Par ailleurs, le Conseil d'Etat réfléchit sur un moyen juridique de réaménager les contrats de concessions autoroutières en faveur des pouvoirs publics. Comme des combats d'arrière-garde, car on a tout de même le sentiment que le piège s'est bel et bien refermé.
Alors on se recueillera sur la loi de 1955 portant statut des autoroutes qui déclarait que « l’usage des autoroutes est en principe gratuit ». Et on aura une pensée particulière pour Messieurs Lionel Jospin et Dominique de Villepin qui ont été les artisans de la privatisation des autoroutes. Enfin, on retiendra les mots du ministre des Finances Thierry Breton, alors au gouvernement de Villepin, qui clamait à qui voulait l'entendre que cette privatisation des autoroutes ne portaient pas atteinte à l'intérêt national, mais que, au contraire elle allait le renforcer. Merci, Messieurs, pour votre clairvoyance et votre sens du bien commun.
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